Bonjour à vous toutes et à vous tous,

Fille en colère sur un banc de pierre (Flammarion, 2023) de Véronique Ovaldé est un roman qui nous garde captif du début à la fin, distillant à compte-goutte certains indices qui vont nous révéler le drame qui s’est déroulé à Iazza (île de Sicile inventée par l’auteure) il y a de cela plus de vingt ans. Qui est cette « fille en colère sur un banc de pierre » et pourquoi l’est-elle ? C’est ce que nous découvrirons au fil des 305 pages.
De mémoire, j’ai rarement eu entre les mains un livre comportant autant de parenthèses qui font parfois plusieurs lignes, sans compter les phrases au long souffle. Rien pour nous décourager puisque le style est au rendez-vous et qu’Ovaldé mène son récit de belle manière !
Il était une fois une famille de quatre sœurs (Aïda, Violetta, Gilda et Mimi), nées chacune à deux ans d’intervalle, filles de Silvia Petrucci et de Salvatore Salvatore, dit le Vieux, un homme sévère et peu aimé des insulaires.
Aïda, 31 ans, est gardienne de nuit dans un hôtel de la via Mariano Stabile à Palerme. Elle vit dans une pension du quartier de Vucciria, au 22 via Brunaccini depuis l’âge de 16 ans. Pourquoi avoir quitté si jeune Iazza, son île natale, et surtout n’y être jamais retournée ? Est-ce que quelqu’un l’a forcée à partir ?
Par contre, Violetta et Gilda y sont restées pour y élever leur famille. Elles se voient peu, mais se téléphonent quotidiennement.
L’aînée, Violetta, est la femme de Leonardo Azzopardi et la mère de jumelles, Grazia Silvia et Grazia Milena, affectueusement surnommées Écureuil et Lapin.
Gilda, qui boit du gin en cachette et qui a toujours l’impression d’être la victime de quelque chose ou de quelqu’un, a un fils de 11 ans, Giacomo. Son mari est présentement à Naples.
Mimi, la petite dernière qu’on surnommait le colibri, décédée alors qu’elle avait à peine six ans (détail que l’on apprend dès les premières lignes) était, de son côté, très proche d’Aïda.
Arrivé sur l’île à l’âge de 21 ans, Salvatore Salvatore n’en est jamais reparti. « Il venait de Centuripe, un village sur les flancs de l’Etna où sa propre mère avait travaillé dans les plantations d’amandiers. » C’est chez la comtesse Gondolfi, où il a été engagé comme jardinier, qu’il a rencontré celle qui allait devenir sa femme et qui était, aussi, au service de cette vieille dame, célibataire et sans enfants.
Aïda, comme je le mentionnais un peu plus haut, n’est jamais revenue sur l’île, sauf qu’elle vient de recevoir un appel de Violetta. Leur père est décédé des suites d’un infarctus. Elle hésite – jamais personne des siens, depuis tout ce temps, n’a demandé de ses nouvelles – mais, après avoir obtenu la permission de son patron de s’absenter quelques jours, elle part. Elle n’a aucune idée de comment se dérouleront les retrouvailles…
Est-ce que la disparition de Mimi pourra enfin être élucidée ? Que s’est-il réellement passé le soir du carnaval, alors qu’Aïda est sortie de la maison en catimini avec sa plus jeune sœur et qu’elle est revenue seule à la maison ? Est-ce que Mimi est morte ? L’a-t-on kidnappée ? Elle ne s’est quand même pas volatilisée… Les a-t-on aperçues durant la fête ? Y a-t-il eu un ou des témoins ? Une chose est certaine : son père ne lui a plus jamais adressé la parole.
Jour d’enterrement : Silvia, qui perd de plus en plus la mémoire, est accompagnée de ses enfants. Le rendez-vous chez le notaire est dans deux jours. Si secrètement Violetta et Gilda espèrent qu’Aïda retourne à Palerme après la signature du testament, leur mère attend toujours le retour de sa cadette… Pourquoi veulent-elles tant qu’elle reparte rapidement ? Le fera-t-elle ou décidera-t-elle de revenir s’installer sur l’île ?
Ce qui est particulièrement intéressant dans ce roman, c’est la dynamique familiale où chacun a son petit secret, où les mensonges sont nombreux et de plus en plus lourds à porter. Plusieurs pistes sont explorées, certains chemins plus sinueux que d’autres, mais pourquoi autant de silence autour de cette disparition ?
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Je vous souhaite de très belles découvertes et à la semaine prochaine,

Marie-Anne