Priem, Simon
Dans son excellent article paru le 26 novembre dernier (Le Devoir), Marie Fradette décrit Stéphane Poulin comme un créateur d’atmosphères qui « a toujours eu cette fascination pour la lumière, cette sensibilité aux détails et à la création d’ambiances ». Cela est très juste. Le duo d’auteurs de l’album Les Lapins peintres devient également créateur de tendresse.
« Poétique et brodé d’espérance, bien que parfois dense, le texte de Priem prend tout son sens dans le trait poético-réaliste de Poulin », écrit Marie Fradette.
Stéphane Poulin, ce peintre, illustrateur qui travaille à l’huile, nous invite encore une fois dans la magie de couleurs chatoyantes : et quelles couleurs ! Des bleus céruléen, outre-mer, indigo et violet ; des verts printemps, océan, pré et sauge, des gris chauds. Les pages de garde jaune chamois ouvrent sur des planches merveilleuses où l’on revient sans cesse pour goûter tous les détails de beauté.
Nous retrouvons avec bonheur les mots philosophiques de Priem et les mignons personnages auxquels nous avait habitué Stéphane Poulin, notamment dans les albums Les Mûres (2017) et Le Bateau de fortune (2015).
Mais qui des deux auteurs est le lapin de jour et celui de nuit ? À moins que ce ne soit le Stéphane lumineux de sa période heureuse (Parfois on a l’impression qu’il ne se passe rien), ou de celle plus sombre du (Vieux Thomas et la petite fée) ? Que représente cette fumée noire sortant du chapeau d’une statue de lion ? La victoire sur la pollution que réussissent à obtenir les deux lapins qui, en mettant en commun leurs efforts de jour et de nuit, font naître un paysage de champs fleuris sous un ciel radieux brisant le mur de pierre ?
Mais est-il nécessaire de répondre à ces questions ? Laissons-nous simplement porter par cette touchante histoire, les yeux pleins de la magie des mots sensibles de Simon Priem et des tableaux splendides de Stéphane Poulin.
Un album émouvant, à tous points de vue ! Un si beau cadeau !
Membre : Monique L. de Sherbrooke
Priem, Simon. Les Lapins peintres, Éditions Sarbacane, 2022, 32 pages.