Bonjour à vous toutes et à vous tous,
En mon nom et en celui de toute l’équipe des Irrésistibles, nous vous souhaitons une année 2023 en santé et pleine de belles découvertes littéraires.
Présentée dans la salle du cabinet graphique du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) jusqu’au 26 mars 2023, Révélations. Les Estampes d’Albert Dumouchel dans la collection du MBAM sera, effectivement, une révélation pour plusieurs. Pourquoi ? Parce que cet artiste aux multiples talents (graveur, dessinateur, photographe, professeur à l’École des arts graphiques de Montréal et à l’École des beaux-arts de Montréal), passe souvent après les Paul-Émile Borduas (1905-1960) et Jean Paul Riopelle (1923-2002), pour ne nommer que ces deux noms. Non pas parce qu’il avait moins de talent, bien au contraire, mais simplement parce qu’on le voyait moins à l’avant-scène. Cet autodidacte qui quitté les bancs d’école à 14 ans, n’aimait pas les mondanités et ne fréquentait pas les vernissages.
Par contre, Albert Dumouchel (1916-1971) était un rassembleur qui a enseigné, entre autres, à Roland Giguère et à Pierre Ayot. Ce pionnier de l’estampe au Québec, aimait expérimenter en empruntant, au fil des ans, diverses techniques.
Le Musée des beaux-arts de Montréal lui donne enfin une place de choix, en présentant 36 œuvres (estampes, eaux-fortes, lithographies, gravures sur bois de fil…) puisées à même sa collection (à quelques exceptions près) qui en totalise une centaine. Si c’est en 1955 que le musée acquiert la première œuvre de ce maître graveur, la collection s’est enrichie récemment d’un don de dix nouvelles estampes offertes par Madeleine Morin.
Le parcours n’est pas chronologique, sauf pour la première salle qui présente trois œuvres des années 40, celles du début de sa carrière. Sa production laisse parfois poindre une touche d’humour (Viens ! Rentrons Honorine, une gravure sur bois de fil, 1969), tandis qu’à d’autres moments, on perçoit une certaine forme de gravité (La Mort de la cycliste, lithographie, 1965).
Si le religieux (Pietà, pointe sèche 1942 – qui montre la Vierge Marie pleurant son fils) est présent dans son corpus, l’érotique l’est tout autant – portez une attention aux arrière-plans dont certaines œuvres comportent des motifs textiles ; plusieurs paysages, La Cathédrale par-dessus les toits (1943) « première eau-forte exécutée par Dumouchel au moyen d’une plaque de cuivre » ou la gravure sur bois de fil, Le Cavalier solitaire (1970, tirage posthume en 1983) ; divers animaux tels des corbeaux qui attaquent des nids, Le Poisson (eau-forte, gaufrage, 1957) ou la saisissante gravure sur bois de fil, L’Horrible chat des neiges (1969) où l’on sent l’attrait de Dumouchel pour le Japon, pays qu’il n’a malheureusement pas eu le temps de visiter.
Durant notre déambulation, on retrouve des noms connus, comme ceux de Chopin aux galeries Lafayette (lithographie, 1965) ou encore Chopin chez George Sand (lithographie, 1965), sans oublier Napoléon (eau-forte, pointe sèche, 1966-1969). La musique est un élément important dans la vie de Dumouchel, ayant lui-même, dès son plus jeune âge, pris des leçons de violon et de piano.
Prenez deux minutes pour visionner la vidéo de Mirabelle Ricard, Sur les traces d’Albert Dumouchel (2022) où l’on « voit Paule Mainguy, maître imprimeure, réalisant l’impression d’une gravure à la pointe sèche et à l’aquatinte de Dumouchel (vers 1965) à l’Atelier Circulaire en 2022 ». Instructif !
Précisons, en terminant, que le commissariat de l’exposition a été confié à deux femmes de talent, Peggy Davis, professeure d’histoire de l’art à l’UQAM et commissaire invitée, et Anne Grace, conservatrice de l’art moderne au MBAM. Bonne visite !
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Je vous souhaite de très belles découvertes et à la semaine prochaine,
Marie-Anne