23/03

Le Billet de la semaine

Bonjour à vous toutes et à vous tous,

Petit rappel avant le dévoilement du grand ou de la grande gagnant(e) de cette 15e remise du prix du Club des Irrésistibles.

À tous les membres du jury : vous avez jusqu’au mercredi 19 avril pour me faire connaître, à même ce courriel, votre choix parmi les cinq oeuvres en lice. Aucun commentaire n’est requis, juste m’indiquer le titre qui a retenu votre attention.

Les résultats seront dévoilés dans l’Infolettre du jeudi 20 avril prochain. La lutte s’annonce très chaude si je me fie aux votes déjà compilés !


La Ligne de nage

Avez-vous déjà lu une œuvre de Julie Otsuka, écrivaine américaine d’origine japonaise née en 1962 en Californie ? Elle nous avait donné à lire l’inoubliable Certaines n’avaient jamais vu la mer. Dix ans plus tard, la voici avec La Ligne de nage / The Swimmers (Gallimard, 2022), son troisième roman, qui commence ainsi : « La piscine est profondément enfoncée sous terre, dans un vaste espace caverneux à plusieurs mètres sous les rues de notre ville. Certains d’entre nous viennent ici parce qu’ils sont blessés et cherchent à guérir. » J’ai tout de suite eu envie de plonger !

Qui sont ceux et celles qui fréquentent cette piscine ? Quel corridor de nage empruntent-ils ? Quels sont leur(s) motivation(s) de faire des longueurs tous les jours ou occasionnellement pour certains ? Parmi le lot, se trouve Alice que l’on suit de sa ligne de nage à sa ligne de faille.

Qui est cette femme ? « Ancienne technicienne de laboratoire à la retraite qui en est aux premiers stades de la démence [fronto-temporale] – vient ici parce qu’elle y vient depuis toujours. Et même si elle ne se rappelle plus le code de son casier, ni où elle a mis sa serviette, dès l’instant où elle se glisse dans l’eau, elle sait ce qu’il faut faire. »

Lorsqu’ils nagent, la majorité ne pensent pas à ce qui se passe là-haut, dans leur vie de tous les jours. Ils profitent de ce moment de détente que l’eau leur procure. Un jour, une fissure apparaît dans la piscine. Chacun y va de son expertise. Qu’en est-il vraiment ? Est-ce dangereux pour la sécurité des baigneurs-ses ? Cette année, au moment de la maintenance à la mi-août, les dix jours où les nageurs doivent, le temps du nettoyage, se trouver un autre lieu pour pratiquer leur sport, se prolongent de semaine en semaine, jusqu’à l’annonce de la fermeture complète de la piscine.

Mariée, mère de deux garçons, dont l’un est avocat, d’une fille écrivaine, divorcée au moment de la publication de son premier livre, et d’une autre, morte quelques minutes après sa naissance, Alice oublie de plus en plus. Les souvenirs épars reviennent par bribes, dont celui de sa propre mère, décédée il y a quatre ans, mais il y a parfois aussi des moments de confusion.

Vu son état de santé, la décision est prise : Alice va être transférée dans une résidence privée, le Belavista, « spécialisée dans les troubles de la mémoire ». Ils sont 87 à être dans la même situation qu’elle, 87 sur 50 millions à travers le monde, d’après les statistiques. Comment se comportera-t-elle à partir de maintenant ? Qui viendra lui rendre visite ? Quelles seront leurs attitudes face à cette maladie ?

Impossible de ne pas voir une corrélation entre la fissure apparue dans la piscine et celle que vit Alice dans sa vie de tous les jours. Malgré la bonne traduction de Carine Chichereau et l’écriture concise de Julie Otsuka, je n’ai pas été touchée par ce drame. Étrange, non ? Suis-je insensible ? Je ne le pense pas. Alors, pourquoi ? Peut-être saurez-vous me le dire si vous lisez La Ligne de nage.


Les Irrésistibles de Marie-Anne ont aussi leur page Facebook. Venez voir !

https://www.facebook.com/LesIrresistiblesDeMarieAnne

En vous rendant sur la chaîne YouTube à l’émission Les Irrésistibles de Marie-Anne, vous pourrez entendre, à chaque semaine, mes commentaires et critiques de théâtre ou d’arts visuels.

Je vous souhaite de très belles découvertes et à la semaine prochaine,

Marie-Anne


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Frontières

Édoin, Guy

Frontières Film

Dans La Presse du 3 mars dernier, le critique de cinéma Marc-André Lussier écrivait que Frontières était « un film habité ».

Diane (Pascale Bussières) s'occupe, depuis la mort de son père, de la ferme familiale, située dans les Cantons-de-l’Est, proche de la frontière américaine. Les événements dans la ferme se déroulent pendant une évasion de prisonniers.

Diane se sent constamment menacée et se promène souvent avec sa carabine. Ses deux sœurs, Carmen (Christine Beaulieu) et Julie (Marilyn Castonguay), sont inquiètes de son comportement. Elles font appel à leur mère (Micheline Lanctot). Le retour de cette femme exacerbe des tensions déjà existantes et permet, en parallèle, un dénouement de ces tensions. La présence de ces femmes donne une intensité à une histoire étonnante.

J'ai apprécié les séquences extérieures qui furent réalisées à Saint-Armand. Avec ce film, Guy Édoin, qui en est à son quatrième long métrage, réussit à transposer une portion de fiction dans un quotidien banal. Les actrices sont humaines et projettent vraiment un lien familial serré, malgré leurs différences indéniables. Elles semblent faites pour s'épauler. J'aime Pascale Bussières, son jeu est constant et véridique.

Membre : Pierre, Saint-Jean-sur-Richelieu Édoin, Guy. Frontières, Film québécois, 2022.

La Petite menteuse

Robert-Diard, Pascale

La Petite Menteuse

Pascale Robert-Diard est journaliste au Monde où elle est chroniqueuse judiciaire chargée des grandes affaires, mais aussi du quotidien de la justice. Dans ses chroniques, elle accorde une grande place à la psychologie. Pour elle, son travail est « d’assister à la construction d’une vérité judiciaire ». Et justement c’est de vérité dont il s’agit dans ce roman.

La première fois qu’Alice, avocate, rencontre la jeune Lisa, elle sort d’un procès qu’elle vient de perdre. Épuisée, elle laisse pourtant la jeune fille s’expliquer sur ce qui l’a conduite jusqu’à son cabinet. Lisa avait 15 ans lorsqu’elle a accusé un homme de viol. Condamné, l’homme qui a toujours clamé son innocence, purge sa peine. Mais Lisa a menti, elle n’a jamais été violée.

Elle fait appel à Alice, une femme, pour la défendre, car seule une femme peut comprendre les mécanismes qui ont conduit au mensonge. Même si Alice est partagée entre ses convictions et l’intérêt professionnel, elle comprend l’opportunité que peut avoir cette affaire sur sa carrière. Elle accepte.

Il y a beaucoup d’humanité dans le personnage d’Alice qui, avant de voir un criminel en face d’elle, voit l’enfant qu’il a été. Cela l’aide à comprendre et à accepter de défendre l’indéfendable. Chacun entre au tribunal avec sa vérité, celle qu’il croit juste.

À la justice ensuite de se saisir de cette vérité et de faire son travail dans un prétoire qui ressemble très souvent à une salle de spectacle.

Membre : France Cette suggestion est proposée par un lecteur du Pays de Romans – France, membre du club de lecture Troquez vos Irrésistibles et partenaire du Club Les Irrésistibles des Bibliothèques de Montréal. Robert-Diard, Pascale. La Petite menteuse, Éditions L’Iconoclaste, 2022, 216 pages.

Le Plongeur

Leclerc, Francis

Le Plongeur Film

Stéphane s'inscrit en graphisme au cégep du Vieux Montréal. Le jeune homme devient accro au jeu et son argent disparaît dans les machines à sous. Il doit quitter son loyer, emprunte de l'argent sous différents prétextes, loge, sans payer, chez un ami. Il se trouve un emploi de plongeur à La Trattoria, situé sur le Plateau Mont-Royal. Dans ce restaurant, il rencontre des gens colorés et flamboyants.

Un des personnages boit, un autre vend et consomme des drogues. Stéphane développe un lien avec chacun de ces personnages. Malik, son cousin, vient le voir à Montréal afin de lui parler. Quel est le sujet qu'ils doivent aborder ? Que deviendront ces personnages qu'il voit au restaurant ? La spirale du jeu va-t-elle le happer ? Va-t-il revenir au cégep ?

Un film dur et nécessaire. Dans Le Plongeur, j'ai vu les conséquences du jeu ou des drogues, mais aussi, dans chacun de ces personnages, une lueur d'humanité profonde et intouchable. Chacun des acteurs resplendit dans son rôle et leur jeu vaut le déplacement.

Un film à voir pour la proposition et pour la présence à l'écran des comédien(ne)s.

D’après le roman éponyme de Stéphane Larue, publié aux éditions du Quartanier en 2016. Avec, entre autres, Henri Picard, Charles-Aubey Houde, Joan Hart, Fayolle Jean Jr., Guillaume Laurin, Jade Charbonneau et Maxime de Cotret. Membre : Pierre, Saint-Jean-sur-Richelieu Leclerc, Francis. Le Plongeur, Film québécois, 2023.

Le Plongeur

Leclerc, Francis

Le Plongeur Film

Ça se passe surtout la nuit dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. Stéphane, un jeune dans la vingtaine qui rêve de devenir graphiste, est de plus en plus contaminé par le vice du jeu.

Évidemment, il perd plus qu'il ne gagne et après avoir siphonné tous ceux qu'il connaît, il finit par se trouver une job de plongeur dans un restaurant chic.

Pour nous, un restaurant chic, ce sont des plats appétissants, une clientèle composée de gens bien habillés, un service tout en douceur et en sourires. Mais c'est aussi la cuisine avec les cuisiniers qui préparent les plats, les serveuses qui les commandent et... le plongeur qui lave toute la vaisselle sale et prépare en même temps les légumes d'accompagnement. Tout ça dans un bruit d'enfer.

Et quand le dernier client quitte le restaurant, que le dernier verre sale est déposé sur la tablette et qu'on a passé partout la « moppe »... c'est l'heure de se détendre et de prendre un bon verre. Et ce n'est pas fini. On quitte le restaurant pour aller « relaxer » dans les bars jusqu'à leur fermeture. Et le lendemain, on recommence.

Francis Leclerc réussit à nous faire découvrir un milieu que nous connaissons très peu et à nous rendre sympathiques des hommes et des femmes qui vivent à la limite de la criminalité, mais qui développent entre eux une amitié indéfectible.

Il serait injuste de passer sous silence les jeux de la caméra, la musique, la mise en scène et le jeu de tous les acteurs sans exception. Un coup de maître : 8,5/10.

D’après le roman éponyme de Stéphane Larue (2016) avec, entre autres, Henri Picard et Charles-Aubey Houde. Membre : Michel, Saint-Jean-sur-Richelieu Leclerc, Francis. Le Plongeur, Film québécois, 2023.

Ce film a déjà été suggéré par le Club des Irrésistibles, lire ici.

Les Abeilles grises

Kourkov, Andreï

Les Abeilles grises

Sergueïtch et Pachka vivent en « zone grise », c'est-à-dire dans un petit village coincé entre l’armée ukrainienne et les séparatistes prorusses. Ce sont les seuls habitants qui restent, autrefois amis-ennemis d’enfance, ils devront s’entraider pour faire face à la solitude et au désert de leur espace isolé. Apiculteur, Segueïtch emportera ses six ruches vers d’autres contrées pour leur éviter le stress des bagarres qui sévissent.

Un voyage qui nous fait comprendre la vie de ceux qui étaient déjà en guerre avant la guerre de 2021. Un périple attachant qui nous emporte !

Membre : Laval-Vimont Kourkov, Andreï. Les Abeilles grises, Éditions Liana Levi, 2022, 399 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

Les Bienfaits des huiles végétales : apprendre à les connaître et à les utiliser pour votre santé et votre beauté

Pobeda, Michel

Les Bienfaits des huiles végétales

Un très bon livre qui explique les vertus thérapeutiques des huiles, écrit par quelqu’un qui en connaît un rayon. L’auteur a travaillé dans l’industrie des oléagineux pendant vingt-cinq ans et poursuit sa passion pour les huiles en menant des recherches sur les innovations éthiques en savonnerie et en cosmétique.

Tout d’abord, contrairement à ce que l’on pense en général, les huiles sont très bénéfiques si l’on sait comment les employer et lesquelles utiliser pour les effets recherchés. Elles contiennent des actifs, tels que l’oméga-3, les acides gras insaturés et les polyphénols, dont l’organisme ne peut se passer.

Michel Pobeda commence par un peu d’histoire. Ensuite, il traite des méthodes d’extraction traditionnelle et mécanique. Tandis que la première, le meulage à la main, n’altère pas les molécules dans l’huile obtenue, la seconde, le pressage par friction, qui a un meilleur rendement, risque de causer un échauffement, qui pourrait les dégrader. La chaleur est un des ennemis des huiles, le raffinage en étant un autre. C’est pour cela qu’il n’est pas recommandé de cuisiner, surtout à hautes températures, avec des huiles pressées à froid qui fument facilement.

On opte plutôt pour des huiles raffinées qui ont un point critique plus élevé, donc sont plus stables, si toutefois elles sont dépourvues de propriétés bienfaisantes. La seule exception est l’huile d’olive, qui a un point critique de 190°C même quand elle est extra-vierge. Quand elle est raffinée, cette température monte à 240°C, mais dans ce cas, elle a déjà perdu son apport d’oméga-3.

Malgré sa mauvaise réputation, la meilleure huile pour la friture à grande échelle, selon l’auteur, est l’huile de palme raffinée qui possède un point critique de 250°C. Cependant, il faut rappeler que n’importe quelle huile perd de 20 à 30 degrés de température critique à chaque utilisation.

L’emploi des huiles en cosmétique et en savonnerie est aussi abordé. Ici, il s’agit toujours d’huiles vierges pressées à froid. Lorsqu’on choisit un savon, pour en avoir de bonne qualité, il faut s’assurer qu’il a été saponifié à froid et qu’il contient sa propre glycérine, qui n’est pas le cas pour celui du commerce.

Seuls les savons fabriqués par la méthode artisanale répondent à ces critères, mais ils ne représentent que 0,01 pour cent du marché, toujours d’après l’auteur. Les savons déglycérinés fabriqués en masse ont une action plus agressive sur la peau. Quant aux produits cosmétiques, beaucoup d’entre eux, pour le peu de bons ingrédients qu’ils recèlent, contiennent trop d’éléments nocifs et chimiques tels que les parabènes. Donc, Pobeda préconise des corps gras naturels.

Un répertoire d’huiles et de macérâts (comme l’huile de millepertuis ou de calendula) ainsi que les troubles qu’ils peuvent soulager est présenté d’une manière très facile à repérer. Cet ouvrage informatif nous rend plus attentifs à nos choix d’alimentation et de beauté. Un incontournable pour ceux et celles qui s’intéressent au bien-être.

Membre : Nacha, Montréal Pobeda, Michel. Les Bienfaits des huiles végétales : apprendre à les connaître et à les utiliser pour votre santé et votre beauté, Éditions Marabout, 2011, 318 pages.

Les Douze mois de Marie

Perron, Marie-Chantal

Les Douze mois de Marie

Un tout petit roman qui comporte de magnifiques pages pleines de sensibilité, qui va droit au cœur. Belle-maman d’une jeune Prunelle de 10 ans, la fille de son chum, Marie sent que la fin de la relation approche.

Quitter le père ne devrait pas dire quitter sa fille à laquelle Marie s’est attachée de belle façon. Leur complicité est si formidable, l’une et l’autre s’apportent énormément. Mais cette séparation devra se faire. Comment sera-t-elle vécue ?

Marie-Chantal Perron nous fait vivre de l’intérieur les froissements des êtres de façon poétique, vibrante, vivante. Une lecture qui m’a beaucoup touchée. J’ai apprécié l’écriture imagée et innovante. De jolies illustrations de Geneviève Roissy-Boivin complètent l’œuvre.

Membre : Laval-Vimont Perron, Marie-Chantal. Les Douze mois de Marie, Éditions Mains libres, 2022, 124 pages.

Novembre

Jimenez, Cédric

Novembre Film

La France est frappée par des attentats terroristes. Des hommes et des femmes sont tués au Stade de France, au Bataclan et dans les rues. Les policiers sont tous mobilisés.

À la suite du choc initial, ils sont divisés en groupe avec des fonctions précises. Un de ces groupes est désigné afin d'écouter les conversations de gens ciblés, ainsi que les appels pouvant procurer des renseignements.

Une chronologie est indiquée durant le film. Les policiers interrogent une civile qui accepte de les rencontrer. Cette femme dit avoir côtoyé un des hommes impliqués dans les attentats.

Un film d'action en continu. Un suspense avec une fin violente. Novembre nous laisse avec un sentiment de respect pour ces individus que sont les policiers.

Avec, entre autres, Jean Dujardin, Anaïs Demoustier, Lyna Khoudri, Jérémie Renier et Sandrine Kiberlain. Membre : Pierre, Saint-Jean-sur-Richelieu Jimenez, Cédric. Novembre, Film français, 2022.

OrchidExpo 2023

Orchidophiles de Montréal

Orchi

Quand le printemps arrive, j’aime lever les yeux de mes romans, car j’ai trouvé une activité qui me permet de rêver et de découvrir de nouvelles plantes.

Récemment j’ai appris avec plaisir que l’exposition annuelle des Orchidophiles de Montréal revient cette année après une pause de trois ans. Chaque fois que j’ai visité cette exposition, j’ai été émerveillé par les orchidées qui y sont exposées.

En plus je reviens toujours avec quelques superbes photos que j’ai pu prendre des arrangements très recherchés. Un coup de cœur… Bonne visite !

Samedi 25 mars de 12 h à 18 h et le dimanche 26 mars de 9 h à 17 h au 9055, rue St-Hubert à Montréal. Orchidophiles de Montréal Membre : Pierre, Verdun Orchidophiles de Montréal. OrchidExpo 2023, Collège Ahuntsic les 25 et 26 mars 2023.

Perdre la tête

O’Neill, Heather

Perdre la tête

Un style qui ne m’a pas accroché, trop fantaisiste, mais intéressant pour le côté féministe.

Marie-Antoine est une jolie blonde, riche, adulée par son père, propriétaire d’une raffinerie de sucre. Ils vivent dans le Mile doré de Montréal. Elle rencontre Sadie Arnett, bien éduquée, qui habite à côté, mais qui est désargentée.

On côtoie le Mile sordide, quartier industriel où la misère est constante. L’amitié entre les deux sera fulgurante, mais destructrice.

Il est question de révolution des femmes, des conditions industrielles insoutenables, d’égos surdimensionnés. Lecture échevelante.

Titre original : When we Lost our Heads Membre : Laval-Vimont O’Neill, Heather. Perdre la tête, Éditions Alto, 2022, 504 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

Retour à l'Eden

Roca, Paco

Retour à l'Eden

Antonia est une femme simple, issue d'une famille dont la précarité a été aggravée par la Guerre civile. Carmen, sa mère adorée, l'a entretenue dans une foi religieuse naïve justifiant tous les sacrifices par l'assurance d'être récompensée dans l'au-delà. Elle a connu pourtant de petits instants de bonheur, comme à cet été 46, sur cette plage où a été prise cette photo qui ne la quitte pas...

Avec ce roman graphique, Paco Roca rend un très bel hommage à Antonia, sa mère. Elle a grandi dans une Espagne qui, à la suite de la Deuxième Guerre mondiale, de la Guerre civile et de l'arrivée de Franco au pouvoir, a vu certains Espagnols vivre dans la misère, voire même un dénuement extrême.

Si la vie d'Antonia n’a, à priori, rien d'exceptionnel, elle reflète pourtant la vie de millions de femmes, en Espagne ou ailleurs, qui à cette époque se sont vues privées d'études, soumises à un machisme féroce et avec pour seule perspective d'être femme au foyer. Et même si être femme au foyer n'a rien de déshonorant, force est de constater que pour certaines femmes, ce n'est pas la vie dont elles avaient rêvé.

J'ai aimé la douceur, la bienveillance, la tendresse, la mise en page de cette BD qui m'a profondément touchée. Un coup de coeur indéniable !

Membre : France Cette suggestion est proposée par un lecteur du Pays de Romans – France, membre du club de lecture Troquez vos Irrésistibles et partenaire du Club Les Irrésistibles des Bibliothèques de Montréal. Roca, Paco. Retour à l'Eden, Éditions Delcourt, 2022, 165 pages.
pas touche!!!