25/05

Le Billet de la semaine

Bonjour à vous toutes et à vous tous,

Les Sources

Les Sources (Buchet-Chastel, 2023) de Marie-Hélène Lafon s’apparente plus à une longue novella qu’à un roman. Ce récit qui va m’habiter longtemps et que j’ai lu deux fois, m’a tenue sur le bout de ma chaise jusqu’à la dernière page.

Le décor est planté dans le département du Cantal que connaît bien l’écrivaine puisqu’elle est native d’Aurillac, située au centre du Massif central. Le texte est divisé en trois temps : les samedi 10 et dimanche 11 juin 1967, le dimanche 19 mai 1974 et le jeudi 28 octobre 2021.

1967 : la narratrice, jamais nommée, est la première à prendre la parole. Elle a quitté la ferme de ses parents à Fridières où ils font l’élevage de volailles, pour épouser un homme que l’on souhaite, dès le début, qu’elle quittera le plus vite possible, car comme elle le précise page 34 : « C’est difficile de toujours faire semblant. » Pierre et elle sont mal agencés, ça se sent, ça se voit. Elle laisse également derrière elle ses deux sœurs.

Combien de temps durera ce mariage célébré le 30 décembre 1959 ? Aura-t-elle le courage, la force, de partir avant qu’un drame ne se produise ? Va-t-elle réussir à fuir ce milieu qui la détruit à petit feu ? Finira-t-elle par se confier à quelqu’un ? La peur est omniprésente chez cette femme pour qui son mari a des mots très durs, la considérant comme « molle et nulle en tout ».

La narratrice a, durant quelques mois, habité chez ses beaux-parents à Soulages. Pierre a ensuite loué durant un an une ferme avant d’en acheter une de 33 hectares le 7 mars 1963, située dans la vallée au bord de la Santoire. On y dénombre 27 vaches, un âne, des poules et des lapins, des chiens et des chats. Devant la maison, un érable et une balançoire pour les enfants.

Félix, le commis, est là depuis le tout début ; Gérard, le vacher, vingtenaire, est le petit nouveau et Annie, la bonne, partie se marier, a été remplacée par Nicole. Ils sont isolés à mille mètres d’altitude, « personne ne vient chez eux, sauf le facteur, le marchand de bestiaux ou le vétérinaire ».

C’est peu, si l’on compare avec les parents de Pierre qui ont, pour les aider dans leur maison à Soulages, « six domestiques à table tous les jours », sans compter une femme à tout faire qui est à leur service depuis deux décennies. Du côté de son mari, il n’y a qu’avec la tante Jeanne qui enseigne les mathématiques dans une institution religieuse, avec qui elle s’entend bien. Malheureusement, elle ne vient pas souvent, car elle habite Meudon.

Le 30 juin, soit dans trois semaines, elle fêtera ses 30 ans. En cinq ans, elle a eu trois enfants, venus au monde par césarienne : Isabelle, née le 30 novembre 1960, Claire, de deux ans sa cadette, et le petit dernier, Gilles. Sans eux, elle ne sait pas ce qu’elle deviendrait et considère que « sa vie est un saccage ».

Elle s’accroche à quelques bonheurs fugaces : les jours où elle descend au bourg pour faire des emplettes ou assister à la messe ; quand son mari traie les vaches ou alors le mercredi, quand il se rend au marché d’Égliseneuve vendre ses fromages, des saint-nectaires. Il y a aussi un dimanche par mois où ils vont manger, une fois chez ses parents à elle, la fois suivante chez ceux de Pierre. « Le dimanche matin, quand ils partent, il gueule mais il ne cogne pas, il se retient, elle ne sait pas pourquoi et ne cherche plus à comprendre. Elle n’a jamais rien compris, elle s’en rend compte maintenant, quand il est trop tard. » (p. 41)

L’habileté de cette histoire, est que Marie-Hélène Lafon, sur le conseil de son éditrice, a écrit un chapitre de plus pour que le fermier s’exprime à son tour.

Ainsi, lors d’une nuit d’insomnie, le dimanche 19 mai 1974, jour où Valéry Giscard d’Estaing devient le troisième président de la Ve République, Pierre, aujourd’hui âgé de 37 ans, repense à ce qu’il a vécu durant ces sept dernières années et se demande s’il n’aurait pas mieux fait de rester à Casablanca où il a fait son service militaire durant deux ans et trois mois. Jardinier pour un colonel et parfois son chauffeur, il a aussi connu une certaine forme de bonheur. S’explique-t-il la violence verbale et physique envers sa femme ? Agit-il de même avec ses employés ? Est-ce une façon d’évacuer de la frustration ?

Je ne vais rien dévoiler du jeudi 28 octobre 2021, dernier chapitre de cette saga familiale.

Le texte de Marie-Hélène Lafon est d’une grande puissance. Toujours magnifiquement écrit, les mots minutieusement choisis, la manière de raconter fait mouche et touche une corde sensible. On a l’impression d’être dans ce hameau avec ces personnages et de ressentir l’inconfort au sein de cette famille.


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En vous rendant sur la chaîne YouTube à l’émission Les Irrésistibles de Marie-Anne, vous pourrez entendre, à chaque semaine, mes commentaires et critiques de théâtre ou d’arts visuels.

Je vous souhaite de très belles découvertes et à la semaine prochaine,

Marie-Anne


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Blonds étaient les blés d'Ukraine

Gagarine, Marie

Blonds étaient les blés d'Ukraine

Dans ce premier tome de son récit autobiographique, Marie Gagarine, issue de la noblesse russe tsariste, décrit son enfance avant la Révolution et ses errances ensuite.

Le livre commence par cette comparaison touchante avec le fleuve Dniestr, qui traverse son lieu de naissance, le plateau de Podolie niché entre la Pologne, la Roumanie et l’Ukraine : « Le Dniestr avec son cours tumultueux et tourmenté me fait toujours penser au cours de ma vie. »

Dans la première partie de l’œuvre, on découvre sa jeunesse charmante sur un vaste domaine avec des domestiques et des gouvernantes, mais peu de commodités modernes comme des toilettes bien équipées. Ses parents sont aimables et s’entendent bien avec les ouvriers. Mais le bonheur de son berceau est vite ébranlé par la Première Guerre mondiale et dans sa foulée, la Révolution russe. Les soldats, puis des révolutionnaires à leur tour, s’emparent de leur domaine.

Alors la famille se disperse dans diverses destinations. La protagoniste, ses sœurs et sa mère s’installent à Odessa, où elles vivent dans la misère en vendant le peu de bijoux qu’elles ont pu cacher.

Réalisant qu’il faut fuir pour retrouver la liberté, avec l’aide de contrebandiers, Marie passe la frontière pour arriver en Roumanie, où elle est recueillie par une tante. Elle poursuit ses études à l’université de Czernowitz, mais quitte le pays avant l’instauration du régime communiste pour vagabonder en Europe. Éventuellement, elle se marie avec un prince russe et s’installe en France.

Ses souvenirs sont racontés avec tendresse ; elle porte un regard intéressant sur les événements qui ont bouleversé son destin.

L’auteure est la mère de la vedette française Macha Méril. Cette dernière, d’ailleurs, a écrit la préface de ce tome.

Membre : Nacha, Montréal Gagarine, Marie. Blonds étaient les blés d'Ukraine, Éditions Robert Laffont, 1989, 413 pages.

Crime et délice

Kellerman, Jonathan

Crime et délice

Le duo formé du lieutenant Milo Sturgis et du psychiatre Alex Delaware fonctionne bien.

« Tout cela relève en quelque sorte du charme discret du convenu, il suffit de suivre la recette, d’ajouter les bons ingrédients au bon moment et de faire confiance tout autant aux réflexes de l’écrivain chevronné qu’à la bonne volonté du lecteur. » (Le Devoir).

À consommer avec délice. Bonne lecture !

Titre original : Motive Abonnée : bibliothèque Germaine-Guèvremont Kellerman, Jonathan. Crime et délice, Éditions du Seuil, 2019, 368 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

Elvis

Luhrmann, Baz

Elvis affiche

La bande originale du dernier biopic de Baz Luhrmann sur Elvis est tout simplement géniale. Dès les premières mesures, vous êtes transportés dans un univers qui n’est pas toujours celui du King. Classique, direz-vous, chez ce réalisateur qui accompagne ces films de musique qui ne correspondent pas à l’époque qui défile sous nos yeux.

Vous retrouvez la voix du King, bien sûr, mais accompagnée d’une kyrielle d’artistes venus d’univers très différents et dont le nom figure pour certains dans les premières places des palmarès internationaux : Dojo Cat, PNAU, Eminem ou Diplo, pour ne citer qu’eux.

Cela donne un résultat incroyable, fait de reprises et de réinterprétation allant du rap à la pop. Mais peu importe le genre musical, car au final, ce qui compte, c’est l’hommage qui est rendu à Elvis, prouvant ainsi que sa musique est loin d’être démodée et que le chanteur a encore beaucoup à offrir à travers elle. Il ne vous reste qu’une chose à faire, emprunter le CD ou le DVD et danser.

Membre : France Cette suggestion est proposée par un lecteur du Pays de Romans – France, membre du club de lecture Troquez vos Irrésistibles et partenaire du Club Les Irrésistibles des Bibliothèques de Montréal. Luhrmann, Baz. Elvis, Film australo-américain, 2022.

Ce film a déjà été suggéré par le Club des Irrésistibles, lire ici.

La Doublure

Da Costa, Mélissa

La Doublure

Avec ce roman l’autrice s’éloigne de l’étiquette « feel good » qui lui collait à la peau. C’est peut-être, d’ailleurs, l’objectif qu’elle s’est fixée pour construire cette histoire sombre et torturée, plus proche du drame ou du thriller psychologique.

Evie, jeune femme sans attache, dévouée et sensible, cherche un travail. Elle va croiser par hasard Pierre Manan, riche homme d’affaires sur le port de Saint-Paul-de-Vence. Il lui propose un travail hors du commun : devenir la doublure de sa femme Clara, artiste peintre. Tous les trois vont s’enliser progressivement dans un jeu pervers et mystérieux.

Au fil du récit, ils prennent le pouvoir les uns sur les autres et on se demande jusqu’au bout qui aura le dernier mot. Melissa Da Costa explore avec finesse la noirceur de l’âme, le piège du désir, les conséquences de la dépendance ainsi que le poids du mensonge.

Ce roman est très sensuel, il comporte de nombreuses références artistiques et religieuses. Il nous fait nous interroger sur différents mythes et légendes. Nous découvrons le milieu de l’art et celui très particulier du romantisme noir avec son atmosphère macabre et angoissante. Voici un roman addictif, d’une grande intensité, qu’il est difficile de quitter tant le besoin de savoir comment tout cela va finir est grand.

À la fois diabolique et machiavélique, ce récit, qui nous fait pénétrer dans les côtés obscurs de l’âme humaine, bouscule et dérange.

Membre : France Cette suggestion est proposée par un lecteur du Pays de Romans – France, membre du club de lecture Troquez vos Irrésistibles et partenaire du Club Les Irrésistibles des Bibliothèques de Montréal. Da Costa, Mélissa. La Doublure, Éditions Albin Michel, 2022, 420 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

La Floraison des nénuphars

Chartier, Marie-Christine

La Floraison des nénuphars

Une suite intéressante du roman L'Allégorie des truites arc-en-ciel (2018).

Voilà Cam et Max installés dans une nouvelle vie à Montréal. Une période de grands questionnements s’impose. Pourquoi ? L’absence de dialogues entre le couple entraîne de nombreuses incompréhensions.

Marie-Christine Chartier est habile, elle aborde des sujets intéressants et importants : le deuil, les relations de couple, les questions au sujet de la maternité, ainsi que les choix de vie professionnelle et individuelle.

La plume de l’auteure vaut le détour. Bonne lecture !

Abonnée : bibliothèque Germaine-Guèvremont Chartier, Marie-Christine. La Floraison des nénuphars, Éditions Hurtubise, 2021, 217 pages.

Le Bal des folles

Mas, Victoria

Le Bal des folles

« Être folle », au XIXe siècle, signifie être différente par son comportement, ses paroles, ses pensées même, bref, ne pas correspondre à la norme que les hommes de l’époque ont établie. Comme fréquenter ou garder chez soi ce « genre » de femme engendre la honte, l’hôpital La Salpêtrière à Paris accueille ces rejetées de la société. Un endroit sombre et austère où l’espoir d’en sortir un jour s’avère quasi nul.

Dans cet asile, on retrouve Geneviève, infirmière « dévouée corps et âme au célèbre neurologue » Charcot dont les expériences éprouvantes et les pratiques douteuses sur ses patientes contribuent à les avilir davantage. Séjournent, entre autres, à la Salpêtrière, Louise, Thérèse et Eugénie dont l’auteure décrit la vie et la raconte tout en nuances.

Et puis, l’accent est mis sur les préparatifs et le déroulement du « Bal des Folles », bal annuel couru par le tout Paris aristocratique. Spectacle d’une indécence troublante… où la folie de ces femmes provoque l’hilarité générale. Mais, en ce 18 mars 1885, cette exhibition prendra une tournure différente…

Dans un style simple, mais combien éloquent, Victoria Mas fait revivre une époque bouleversante et oubliée de ces femmes qu’on disait folles parce qu’incomprises et surtout mal aimées sous le joug d’hommes dominateurs.

À la fois émouvant et révoltant, ce roman mérite d’être lu !

Membre : Colombe, Ville de Québec Mas, Victoria. Le Bal des folles, Éditions Albin Michel, 2019, 250 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

Le Thé chez la Comtesse

Gagarine, Marie

Le Thé chez la Comtesse

Dans ce deuxième tome de son récit autobiographique, l’auteure raconte sa vie après son mariage avec le prince Vladimir Gagarine, qui était horticulteur et cultivait des fleurs à Antibes sur la Côte d’Azur.

Cette exploitation ne marche pas très bien. Alors, quand son mari trouve une situation d’ingénieur agronome au Maroc, la famille accepte volontiers de le suivre sachant qu’il y avait une petite communauté russe à Rabat pour les soutenir. Malheureusement, son mari meurt après la Deuxième Guerre mondiale et Marie Gagarine se décide à rentrer en France avec ses trois filles.

Ironiquement, c’était dans les colonies que les Russes qualifiés trouvaient du travail qui leur convenait car, en France, ils étaient réduits, selon elle, à des emplois de bricoleurs, de vendeuses, de commis ou de cuisinières. Effectivement, on voit cela au début du livre quand quelques émigrés se réunissent à Nice chez une cousine, ancienne comtesse.

Même si elle parle quatre langues et a une parfaite maîtrise du français, l’auteure peine pour trouver du travail. Elle exerce une succession de boulots : secrétaire, femme de ménage, comptable, traductrice… Et elle se lance, aussi, dans quelques entreprises : garde d’enfants, couture, confiserie… Ses deux grandes filles trouvent des emplois stables avant elle, divisant la maison en « pauvres et riches » avec elle et sa plus petite du côté indigent. Ses aventures gagne-pain sont décrites avec beaucoup d’humour.

Malgré toutes ces difficultés, elle ne regrette pas de s’être installée en France définitivement. On ne relève pas la moindre trace d’amertume ni d’apitoiement dans son récit. En fait, on finit par admirer son courage, sa dignité et sa débrouillardise.

Comme dans le premier tome, Blonds étaient les blés d'Ukraine (1989) il y a des longueurs. Mais, cela est pardonnable étant donné le vécu incroyable de cette dame.

Membre : Nacha, Montréal Gagarine, Marie. Le Thé chez la Comtesse, Éditions Robert Laffont, 1990, 338 pages.

On a tout l'automne

Léveillé-Trudel, Juliana

On a tout l'automne

La narratrice se rend à Salluit au Nunavik. Elle y était déjà allée précédemment pour organiser un camp de jour auprès des enfants de cette communauté.

Cette amoureuse du Nunavik, s’initiant aussi à l’inuktitut, retourne à l’automne organiser un atelier d’écriture de poésie en inuktitut auprès des jeunes qu’elle connaît déjà. Ceux-ci rédigeront des poèmes dans leur langue et elle en fera la traduction en français. Puis ils seront réunis dans un ouvrage qu’elle remettra aux participants. Juliana Léveillé-Trudel est ravie de retrouver cette communauté qu’elle aime et où elle se sent si bien.

La lecture de ce roman m’a donné l’impression d’être sur place, j’ai admiré les aurores boréales, les paysages brumeux : « Le ciel bas, la lumière laiteuse, le village endormi. »

L’autrice parsème son récit de mots en inuktitut : MAMARUNAQ (ça a l’air délicieux) et j’étais, moi aussi par ma lecture au milieu de la toundra en automne. Ce roman donne la parole à la jeunesse de cette communauté du Grand-Nord.

Membre : Christine, Duvernay (Laval) Léveillé-Trudel, Juliana. On a tout l'automne, Éditions La Peuplade, 2022, 216 pages.

Paris-Briançon

Besson, Philippe

Paris-Briançon

Dès les premières lignes de ce roman, on éprouve un étrange pressentiment, quelque chose d’inévitable… d’oppressant même…

Un train de voyageurs quitte Paris à destination de Briançon. Départ : 20 h 52, arrivée 8 h 18. Une nuit noire où les passagers d'un certain wagon se retrouveront. Des inconnus, pour la plupart, qui souhaitent calme et sommeil. Mais tout ne se déroulera pas comme prévu. Voilà que ces passagers s’apprivoisent, se comprennent. Des non-dits se révèlent, des secrets bien gardés se dévoilent. Et l’inévitable se produit…

Philippe Besson tient le lecteur en haleine du début à la fin. Il envoûte par une intrigue soutenue, il charme par la sensibilité des propos. Son style fluide et sa connaissance de l'humain invitent à le lire. Un véritable coup de cœur !

Membre : Colombe, Ville de Québec Besson, Philippe. Paris-Briançon, Éditions Julliard, 2022, 203 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

Toucher le noir

Fauth, Yvan

Toucher le noir

Il s'agit d'un recueil de nouvelles écrites par onze auteurs. Elles ont en commun le sens du toucher. Il y en a de bonnes et de moins bonnes. Voici celles qui ont retenu mon attention.

Retour de soirée de Valentin Musso. Si, mesdames, pour une raison ou une autre, vous avez l'intention de vous débarrasser de votre conjoint volage, voici une recette qui, si réussie, vous comblera de bonheur. Messieurs, si vous avez tendance à regarder par-dessus la clôture plus que nécessaire, surveillez vos arrières.

L'Ange de la Vallée de Solène Bakowski. Dans un p'tit village perdu, une fillette est considérée comme une sorte de sainte parce qu'elle réussit miraculeusement, semble-t-il, à mettre fin à la sécheresse de sorte que les villageois reviennent peu à peu à fréquenter l'église, ce qui rend le curé fort heureux, évidemment. Voyant le potentiel de cette fillette, il la séquestre et en tire profit d'une façon assez originale.

Signé de Benoît Philippon. L'un des derniers Picasso à être vendu s'est échangé pour plus de 100 millions de dollars US. Il y a sûrement des gens qui cherchent le moyen de mettre la main dessus par des moyens pas trop cathos. Ici, Philippon nous raconte l'histoire d'un tatoueur qui devient aussi célèbre que Pablo. Pouvez-vous imaginer la suite ?

No smoking de Michaël Mention. S'il y a un endroit où il est interdit de fumer, c'est bien dans l'ascenseur. C'est pourquoi les deux hommes qui s'y trouvent, même si l'ascenseur est bloqué entre deux étages et que les secours tardent à venir, s'abstiennent d'en griller une. La nouvelle est composée de trente chapitres, mais ne fait que 85 pages. Et l'histoire se déroule durant une demi-heure environ. Ce sont deux hommes bien élevés qui sont coincés dans cet ascenseur, mais soudain la tension monte… Pour atteindre un paroxysme inattendu.

Une main en or de Jacques Saussey. Il y a plusieurs ressemblances entre cette nouvelle et Rita Hayworth et la Rédemption de Shawshank de Stephen King. Si celle de King finit bien, on ne peut en dire autant de celle de Saussey. Ça se passe en prison, un contrat s'établit entre le directeur et un prisonnier et là... surprise ?

Doigts d'honneur de Danielle Thiéry. Dans le domaine des arts, comme dans tous les autres d'ailleurs, la jalousie entre collègues est omniprésente. Dans ce cas-ci, Danielle Thiéry nous montre que certaines personnes poussent le bouchon un peu plus loin que d'autres. Trop loin ?

Membre : Michel, membre de Saint-Jean-sur-Richelieu Fauth, Yvan. Toucher le noir, Éditions Belfond Noir, 2021, 336 pages.

Vivre vite

Giraud, Brigitte

Vivre vite

Philippe Besson publiait Vivre vite en 2015, un roman biographique sur la vie de James Dean. Sept ans plus tard, l’écrivaine française, Brigitte Giraud, reprend le même titre, sauf que cette fois, il s’agit d’un récit autobiographique qui revient, 22 ans plus tard, sur la mort de son conjoint décédé à l’âge de 41 ans.

Claude et elle venaient de s’acheter une maison près de Lyon, ils avaient encore de beaux jours devant eux, mais le « destin » en a décidé autrement. Elle remonte les aiguilles du temps pour revenir à la date du 22 juin 1999, jour où son mari n’a pas survécu à un accident de moto, laissant derrière lui leur fils de huit ans.

Êtes-vous allergiques au « si » ? Si tel est le cas, passez votre tour, car ce livre en comporte 23 alors que Brigitte Giraud tente de refaire le fil des événements et de voir si quelque chose aurait pu être fait différemment pour éviter que la vie ne lui enlève l’amour de sa vie.

Comment rester insensible à une si tragique histoire ? Ce livre, malgré son sujet, nous rappelle combien la vie est courte et qu’il faut en profiter le plus possible !

Prix Goncourt 2022. Membre : Bretagne Giraud, Brigitte. Vivre vite, Éditions Flammarion, 2022, 208 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

pas touche!!!