Le Billet de la semaine
Bonjour à vous toutes et à vous tous,
Petit rappel avant le dévoilement du grand ou de la grande gagnant(e) de cette 15e remise du prix du Club des Irrésistibles.
À tous les membres du jury : vous avez jusqu’au mercredi 19 avril pour me faire connaître, à même ce courriel, votre choix parmi les cinq oeuvres en lice. Aucun commentaire n’est requis, juste m’indiquer le titre qui a retenu votre attention.
Les résultats seront dévoilés dans l’Infolettre du jeudi 20 avril prochain. La lutte s’annonce très chaude si je me fie aux votes déjà compilés !
Avez-vous déjà lu une œuvre de Julie Otsuka, écrivaine américaine d’origine japonaise née en 1962 en Californie ? Elle nous avait donné à lire l’inoubliable Certaines n’avaient jamais vu la mer. Dix ans plus tard, la voici avec La Ligne de nage / The Swimmers (Gallimard, 2022), son troisième roman, qui commence ainsi : « La piscine est profondément enfoncée sous terre, dans un vaste espace caverneux à plusieurs mètres sous les rues de notre ville. Certains d’entre nous viennent ici parce qu’ils sont blessés et cherchent à guérir. » J’ai tout de suite eu envie de plonger !
Qui sont ceux et celles qui fréquentent cette piscine ? Quel corridor de nage empruntent-ils ? Quels sont leur(s) motivation(s) de faire des longueurs tous les jours ou occasionnellement pour certains ? Parmi le lot, se trouve Alice que l’on suit de sa ligne de nage à sa ligne de faille.
Qui est cette femme ? « Ancienne technicienne de laboratoire à la retraite qui en est aux premiers stades de la démence [fronto-temporale] – vient ici parce qu’elle y vient depuis toujours. Et même si elle ne se rappelle plus le code de son casier, ni où elle a mis sa serviette, dès l’instant où elle se glisse dans l’eau, elle sait ce qu’il faut faire. »
Lorsqu’ils nagent, la majorité ne pensent pas à ce qui se passe là-haut, dans leur vie de tous les jours. Ils profitent de ce moment de détente que l’eau leur procure. Un jour, une fissure apparaît dans la piscine. Chacun y va de son expertise. Qu’en est-il vraiment ? Est-ce dangereux pour la sécurité des baigneurs-ses ? Cette année, au moment de la maintenance à la mi-août, les dix jours où les nageurs doivent, le temps du nettoyage, se trouver un autre lieu pour pratiquer leur sport, se prolongent de semaine en semaine, jusqu’à l’annonce de la fermeture complète de la piscine.
Mariée, mère de deux garçons, dont l’un est avocat, d’une fille écrivaine, divorcée au moment de la publication de son premier livre, et d’une autre, morte quelques minutes après sa naissance, Alice oublie de plus en plus. Les souvenirs épars reviennent par bribes, dont celui de sa propre mère, décédée il y a quatre ans, mais il y a parfois aussi des moments de confusion.
Vu son état de santé, la décision est prise : Alice va être transférée dans une résidence privée, le Belavista, « spécialisée dans les troubles de la mémoire ». Ils sont 87 à être dans la même situation qu’elle, 87 sur 50 millions à travers le monde, d’après les statistiques. Comment se comportera-t-elle à partir de maintenant ? Qui viendra lui rendre visite ? Quelles seront leurs attitudes face à cette maladie ?
Impossible de ne pas voir une corrélation entre la fissure apparue dans la piscine et celle que vit Alice dans sa vie de tous les jours. Malgré la bonne traduction de Carine Chichereau et l’écriture concise de Julie Otsuka, je n’ai pas été touchée par ce drame. Étrange, non ? Suis-je insensible ? Je ne le pense pas. Alors, pourquoi ? Peut-être saurez-vous me le dire si vous lisez La Ligne de nage.
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Je vous souhaite de très belles découvertes et à la semaine prochaine,
Marie-Anne