02 fév 2023

Le Billet de la semaine

Bonjour à vous toutes et à vous tous,

Blanc

Je ne sais pas pour vous mais, pour moi, il y a des livres qui me parlent plus que d’autres. Blanc (Gallimard, 2022) de Sylvain Tesson, est venu particulièrement me chercher pour une raison très simple : il m’a replongée dans ma jeunesse lorsque nous faisions des randonnées familiales en Europe, particulièrement en Suisse, en Italie et en France. Qu’on s’entende bien : pas à son niveau, je n’ai jamais fait de l’alpinisme de montagne à ski durant les mois d’hiver, mais uniquement de la marche en montagne l’été, sauf que les paysages restent les mêmes !

Comme le précise d’entrée de jeu l’écrivain : « Blanc s’étire sur quatre hivers, de 2018 à 2021. J’ai tenu un décompte continu des jours, considérant qu’il s’agit du même voyage fractionné en quatre ans au cours des mois de mars-avril 2018, mars 2019, février-mars 2020 et mars-avril 2021. »

Une carte faite main ouvre le livre, ce qui nous permet de mieux suivre cette traversée des Alpes à ski (de la France, en passant par l’Italie, la Suisse, l’Autriche et la Slovénie) qu’a entreprise Sylvain Tesson et son ami Daniel du Lac – ils se connaissent depuis une quinzaine d’années –, guide de haute montagne.

Le septième jour s’est joint à eux Philippe Rémoville, alors qu’il traversait en solitaire les Alpes. Marié et père de famille, le ski, pour cet ingénieur, représentait « son dégagement ». Autant Daniel du Lac est un instinctif, autant leur nouveau compagnon utilise sa raison.

Chacun des chapitres, de quelques pages tout au plus, commence toujours en précisant les informations suivantes : Première journée, de Menton à Olivetta par le col du Berceau, 13 kilomètres et 1 300 mètres de montée.

« Au moins le raid à ski poussait-il à la vertu : on se débarrasse de tout. On gardait de quoi se vêtir, s’orienter, chauffer de l’eau, lire, écrire. Un stylo, un couteau, du feu, du papier, une lampe. J’avais une anthologie d’une centaine de poèmes. On les lirait, on les apprendrait, cela suffirait. » (p. 124) Nous devrions prendre exemple sur eux, cela allégerait sûrement nos vies !

Si personne n’est à l’abri d’une avalanche, de rafales, de brouillard, du froid, on retrouve malgré tout l’humour propre à Sylvain Tesson : « Au dernier col, le Cervin apparut dans ses proportions définitives. Dieu (qui est suisse) avait modelé ce sommet selon le nombre d’or pour enluminer les emballages de Toblerone et prouver à l’univers la perfection helvétique… » (p. 119)

« L’alpiniste est ce type qui ne trouvera jamais là-haut ce dont il manque en bas mais sera toujours prêt à y retourner. » (p. 83) Personnellement, je préfère lire sur le sujet (c’est moins dangereux), même si cela ne procure pas la même adrénaline.

Que vous soyez adepte ou non de la montagne, vous y trouverez, j’en suis certaine, de quoi vous sustenter. L’écrivain parisien, né en 1972, possède une grande culture qu’il met ici à profit que ce soit dans le domaine littéraire, musical ou pictural. On retrouve une quarantaine d’auteurs de Paul Morand à Arthur Rimbaud, en passant par Roland Barthes, André Gide, Blaise Cendrars, Montaigne, Baudelaire, Blaise Pascal, Alexandra David-Néel, Rilke, Dino Buzzati, Victor Hugo et plusieurs autres.

« Pourquoi grimper sur les montagnes ? C’était la plus grande question, la plus belle et la plus inutile. Nous poursuivions la réponse chaque matin sur nos skis. » (p. 120) Que rajouter ? Bonne lecture !


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Je vous souhaite de très belles découvertes et à la semaine prochaine,


Marie-Anne



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