Le Billet de la semaine
Bonjour à vous toutes et à vous tous,
Il ne m’arrive jamais de commencer un roman en lisant la fin. Cette fois fait exception. Entendons-nous ! Je n’ai pas lu comment se terminait Gens du Nord que Perrine Leblanc vient de publier aux éditions Gallimard, fabuleuse histoire qu’on ne peut lâcher avant la dernière ligne, mais je suis simplement allée me rafraîchir la mémoire.
Intitulés « Repères », ces quelques pages, en fin de volume, nous permettent de nous familiariser avec certains sigles (DST, UDR, UVF) et nous donne un complément d’information sur la MI5 ou la MI6, les Orangistes ou les Unionistes et sur l’IRA (Irish Republican Arm) cette « organisation paramilitaire qui a lutté avec les armes contre l’occupation britannique du territoire irlandais »…
Gens du Nord débute le 7 août 1991 avec l’enlèvement et l’assassinat dans un champ, à des dizaines de kilomètres de Belfast, du poète irlandais Samuel Gallagher, ami de l’Armée républicaine irlandaise (IRA). Groupe terroriste ou armée de libération ? Guerre politique, culturelle ou les deux à la fois ?
« Pour ses proches et ses admirateurs, il était un héros. Pour ses bourreaux, il était une célèbre ordure dont la prise pouvait rapporter gros. C’était un homme battu, à moitié nu, plongé dans la solitude extraordinaire du combattant capturé. » (p. 12). C’est l’Ulster Volunteer Force (UVF), ce « groupe paramilitaire protestant loyaliste violemment opposé au républicanisme irlandais » qui revendique l’exécution. Mais pourquoi se sont-ils attaqués précisément à cet homme qui laisse derrière lui son amoureuse, Aisling Byrne ?
En quelques lignes, Perrine Leblanc nous remet dans le contexte de cette année 1991 :
« Leningrad mourait, Saint-Pétersbourg renaissait.
Les soldats soviétiques se retiraient de Cuba.
Le Parti communiste de l’Union soviétique avait été dissous et le KGB supprimé. L’URSS implosait… » (p. 58)
Parmi les personnages qui peuplent ce récit, nous faisons la connaissance d’Anne Kelly, une jeune Québécoise de 25 ans, et de Paul Higgins, journaliste au sein d’un quotidien montréalais, qui préparent un documentaire sur Samuel Gallagher. Anne a des gènes irlandais du côté de sa grand-mère paternelle qui a laissé son Derry natal pour venir s’installer au Canada avant le début de la Seconde Guerre mondiale.
Elle a passé beaucoup de temps à l’Université McGill à compiler des renseignements et à mettre de l’ordre dans ses recherches avant de partir pour Belfast, capitale de l’Irlande du Nord « divisée par le conflit en quartiers catholiques ou protestants ». Par l’entremise de Paul Higgins, elle a été mise en relation avec un reporter de guerre français mi-trentaine, François Le Bars. Ce dernier a réussi, au fil du temps, à se constituer un carnet d’adresses bien garni qui peut aider Anne dans sa quête.
Mais plusieurs voient d’un très mauvais œil le fait qu’Anne veuille tourner un documentaire sur Gallagher. Certains pensent que François Le Bars devrait tout faire pour l’en dissuader. Pourquoi dérange-t-elle autant ? Un autre élément, et non le moindre, vient compliquer la situation : l’attirance que François et Anne ont l’un pour l’autre. Vont-ils succomber ? Vont-ils risquer de mettre en péril la réalisation du projet ? François va-t-il se brûler auprès de ses sources ?
L’information contenue dans ce roman est habillement intégrée à l’histoire qui se déroule sous nos yeux. Gens du Nord m’a donné le goût de fouiller davantage ce conflit qui a été si dévastateur et qui a détruit tant de vies. Des suggestions ?
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Je vous souhaite de très belles découvertes et à la semaine prochaine,
Marie-Anne