04 juin 2020

Le Billet de la semaine

Bonjour à vous toutes et à vous tous,

J’ai savouré Pas même le bruit d’un fleuve (Alto, 2020), dernière publication d’Hélène Dorion, comme à toutes les fois où je lis un livre de cette auteure. Roman poétique et d’une grande tendresse.

Dès la première page, et il en sera de même tout au long du récit, une foule de questions seront soulevées par Hanna, la narratrice, écrivaine divorcée, aujourd’hui orpheline de père et de mère. « Combien de jours vivrons-nous ? La question est aussi brutale qu’incongrue. […] Encore aujourd’hui, je ne peux dire que je connais toute l’histoire. Mais sait-on jamais la vérité entière de nos parents ? »

Hanna qui vient de perdre sa mère, Simone, décide de longer le fleuve Saint-Laurent pour découvrir qui était cette femme secrète et distante. Retour sur quelques années charnières (de 1947 à 2018), de Québec, en passant par Montréal, Kamouraska, Les Éboulements, Pointe-au-Père et Lévy.

Il y a toujours un risque à vouloir découvrir, autant qu’à se remémorer. Comme en fait foi ce que dit la narratrice, page 24 : « Simone semblait avoir oublié tant de choses de sa propre vie, mais elle ne voulait peut-être pas se souvenir. » Mais, parfois, la curiosité ou le besoin de savoir sont plus forts que tout…

On remonte donc le fil du temps en compagnie d’Hanna alors que des pans entiers de la vie de sa mère se dessinent à petites doses : une enfance passée dans la haute-ville de Québec, dans un milieu bien nanti, aux côtés de parents qui vivaient une relation conflictuelle. Secrétaire dans une compagnie d’assurances, Simone rencontre en 1947 le grand amour de sa vie : Antoine. Coup de foudre immédiat et fusionnel, malgré le fait qu’il a presque le double de son âge.

Mais Antoine dissimule des blessures jamais guéries qui l’empêchent de vivre pleinement, et ce, malgré cet amour naissant avec Simone. Irlandais d’origine, orphelin depuis l’âge de quatre ans et adopté par un couple de Québécois, il n’arrive pas à surmonter un accident terrible survenu il y a plusieurs décennies.

Un événement viendra mettre fin abruptement à leur relation et Simone, pour ne pas avoir alors à porter le chapeau de « vieille fille », acceptera d’épouser en 1949, Adrien. Cette union sera malheureuse, comme celle de sa mère avant elle. Existe-t-il une épigénétique du couple ? Je me suis posé la question.

En compagnie de Juliette, sa grande amie de toujours, Hanna, en faisant de l’ordre dans les affaires personnelles de sa mère, récupère, entre autres, une boîte remplie de papiers et une coupure de journal datée de 1914 qui aura toute son importance dans ce récit touchant et sensible. À partir de là, toutes les pièces du puzzle vont se mettre en place et nous comprendrons ce qui s’est réellement passé.

« On dit qu’il y a toujours au moins un secret entre deux personnes. » (p. 50) Cette affirmation pourrait s’appliquer à plus ou moins tous les personnages de ce roman, d’une très belle réussite.


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Je vous souhaite de très belles découvertes et à la semaine prochaine,


Marie-Anne



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