Il y a quelque chose d’apaisant dans le fait d’écouter quelqu’un vous lire un texte. Surtout s’il est fort bien écrit et fort bien rendu comme c’est le cas de ce court spectacle d’une heure quinze minutes.
Le propos ? Aïko nous raconte son coup de foudre pour Tsuyoshi devenu son second mari. Au moment où elle nous relate cette histoire, ils sont ensemble depuis cinquante-six ans. Il se dégage de ce texte tout l’amour que peuvent ressentir deux personnes qui ont traversé toutes ces années remplies de bonheurs, mais aussi de sacrifices.
À souligner la mise en scène d’une sobriété exceptionnelle à l’image de l’écriture de Shimazaki. On quitte la salle l’âme en paix !
D’après Yamabuki (Actes Sud, 2013) d’Aki Shimazaki, cinquième tome du cycle Au cœur du Yamato.
Interprétation : Sylvie De Morais-Nogueira.
Idée originale, choix des extraits et mise en scène : Catherine Allard.
Membre : Michel, Saint-Jean-sur-Richelieu
Shimazaki, Aki (d’après son roman Yamabuki). Au cœur d’Aïko, Cinquième salle de la Place des Arts en coproduction avec le Festival international de la littérature, 2021.
Comme c’est étrange : nous étions loin les unes des autres, mais tellement près l’une de l’autre, toutes les quatre, en ce mardi après-midi. Éloignement du corps, mais rapprochement du cœur et de l’esprit.
On ne se voit pas, on ne s’entend pas, mais on sait que les trois autres vibrent aux mêmes beautés, étanchent la même soif de connaissance et se placent à la même position, celle de l’apprentissage, véritable nourriture du cerveau et de l’âme. Louise a eu l’idée géniale de nous inviter à nous abonner toutes les quatre à cette série de conférences.
Après avoir assisté à la première présentation, en privé dans le confort de notre foyer, nous anticipons les deux autres conférences de la série Rembrandt et sommes plongées dans les lectures suggérées.
La conférencière, Amel Ferhat, historienne de l’art, est fascinante. Son cours est non seulement bien structuré, le corpus est admirablement vulgarisé et son discours dynamique est très articulé. Elle partage avec une grande générosité et un enthousiasme authentique son admiration pour l’œuvre de Rembrandt.
Discrète, elle apparaît à l’écran dans un petit médaillon, laissant TOUTE la place aux images. Elle nous fait pénétrer à l’intérieur des tableaux, pointant ici et là des aspects qui nous étaient invisibles ou méconnus.
Situant l’œuvre dans l’époque en reconstituant efficacement certains aspects historiques, sociaux et culturels, sans noyer le spectateur dans trop de détails, la conférencière nous fait comprendre l’esprit d’un tableau et l’œuvre de Rembrandt.
Nous avons toutes les quatre été conquises par cette conférence, les neurones actifs, les synapses connectées et l’âme en émoi. Le plus palpitant, c’est de savoir que cela se reproduira encore deux autres mardis, de s’y préparer, de s’habiller la tête et le cœur à l’avance.
L’Université de Montréal a pris le pari de diffuser ses conférences des Belles Soirées de façon virtuelle, distanciation sociale l’y obligeant. C’est un pari gagné.
Espérons que la programmation des conférences éducatives en ligne se poursuive cet automne et que la série sur Rembrandt soit rediffusée pour que d’autres membres du Club des Irrésistibles puissent en profiter.
Membre : Monique L. de Cookshire-Eaton
Ferhat, Amel. Rembrandt, Les Belles Soirées de l’Université de Montréal, série de trois conférences diffusées sur Zoom les 12, 19 et 26 mai 2020.
Si vous me lisez régulièrement, vous savez combien le théâtre – comme la littérature – sont au cœur de ma vie. Depuis le début de l’année, j’ai vu de très belles productions, mais je crois que celle qui va me rester en tête longtemps est présentée en ce moment dans la salle Jean-Claude Germain du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui (CTD’A).
En septembre 2017, au CTD’A, La Nuit du 4 au 5 connaissait un beau succès. Revoici, un an et demi plus tard, la dramaturge Rachel Graton avec 21, texte réaliste, percutant et sans fioriture.
Je ne sais pas s’il en est de même pour vous, mais je serais incapable d’être travailleuse sociale… je n’ai pas la vocation. Il faut certaines habiletés et une grande force mentale pour affronter, jour après jour, des gens dans le besoin, des plus démunis que soi.
L’action de 21 – une façon de jouer au basketball – se déroule à l’automne dans un gymnase d’un centre jeunesse montréalais. Le décor de Max-Otto Fauteux est d’une belle simplicité, la musique de Larsen Lupin accompagne l’intrigue sans trop l’appuyer et Alexia Bürger signe une mise en scène intelligente en parfaite symbiose avec le langage direct choisi par Rachel Graton.
Sara (Isabelle Roy, d’une grande justesse) et Zoé (Marine Johnson, une révélation) doivent durant trois mois se voir une fois par semaine. La première, intervenante sociale de 40 ans, célibataire et sans enfant, cache des blessures, des failles que personne dans son entourage ne voit. Elle est chargée de « dénouer » Zoé, une adolescente de 15 ans, indocile, farouche, fugueuse, méfiante et qui « pète une coche » dès que quelqu’un dit quelque chose qui ne lui convient pas.
Placée à la demande de son père, Zoé va devoir, derrière ses airs rebelles, apprendre à communiquer, à s’ouvrir pour mieux affronter la vie. Sara tente de lui apporter les outils nécessaires alors qu’elle-même est parfois sur le point de basculer. D’un autre côté, la franchise et l’acuité qui caractérisent Zoé aideront Sara dans sa propre démarche.
Cette pièce qui ne contient aucun temps mort et qui est d’une efficacité redoutable aurait pu être désespérante par son sujet, mais elle a eu, du moins sur moi, l’effet contraire. On passe du rire aux larmes, on compatit puis on se cambre avant de reprendre son souffle… Une chose est sûre, on ne peut rester indifférent devant ces deux êtres fragiles et blessés.
Sachez que des supplémentaire sont annoncées jusqu’au 11 mai. À quand une prochaine collaboration Graton / Bürger ?
La bibliothèque Robert-Bourassa, dans le cadre de son 20e anniversaire, a reçu l’écrivain et comédien québécois Robert Lalonde.
Partie 1. Robert Lalonde : de la lecture à l’écriture.
Réalisation et crédit photo : Stéphane Richard.
Entrevue menée par Marie-Anne Poggi.
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En vous rendant sur la chaîne YouTube à l’émission Les Irrésistibles de Marie-Anne, vous pourrez entendre, à chaque semaine, mes commentaires et critiques de théâtre ou d’arts visuels.
Je vous souhaite de très belles découvertes et à la semaine prochaine,
Dimanche prochain, le 18 novembre, de 13 h à 16 h, aura lieu une activité de « Livres vivants » à la Bibliothèque du Boisé à Ville Saint-Laurent.
Quatre représentants de communautés culturelles montréalaises se transforment en « livres humains » pour se raconter.
Ces « livres vivants » seront disponibles pour des discussions de 15 minutes sur le thème de l’expérience d’immigration : Franck Billaud, photographe, originaire de France ; Saoussen Ouerghemmi, artiste visuelle, originaire de Tunisie ; Yu-Lin Tung, professeur de mandarin au CSDM, originaire de Taiwan, et Yayo, auteur-illustrateur, originaire de Colombie.
Il est possible de rencontrer plus d’un « livre » dans l’après-midi.
L’entrée est gratuite, mais il faut s’inscrire au 514 855-6130, poste 4436.
Membre : Ville Saint-Laurent
Bibliothèque du Boisé. Livres vivants, 18 novembre 2018.
Pour souligner le 20e anniversaire de la bibliothèque Robert-Bourassa à Outremont, Christiane St-Onge, chef de section et responsable de la bibliothèque, partage avec nous cette semaine ses cinq coups de cœur littéraires.
Pour souligner le 20e anniversaire de la bibliothèque Robert-Bourassa à Outremont, Christiane St-Onge, chef de section et responsable de la bibliothèque, nous parle de son implication dans le milieu des bibliothèques de 1971 à aujourd’hui.
La critique de l’opuscule Qui a tué mon père d’Édouard Louis (éditions du Seuil, 2018) est partagée. C’est bien écrit, mais… ce n’est pas de ce côté-là qu’il faut chercher pour y trouver son compte. Toutefois, ce récit vaut la peine d’être lu, ne serait-ce que pour en apprendre davantage sur les rapports d’Édouard Louis avec son père et ses critiques de certaines politiques françaises.
Un petit rappel si le nom d’Édouard Louis ne vous dit pas grand-chose : l’auteur, né Eddy Bellegueule en 1992, a grandi en Picardie. En 2014, il publie En finir avec Eddy Bellegueule, un livre aujourd’hui traduit dans plus d’une vingtaine de langues. Il nous racontait son enfance malheureuse aux côtés de sa mère qui avait eu, d’un premier mariage, deux enfants. Elle s’était remariée avec Jacky Bellegueule – le père d’Édouard Louis –, ouvrier et alcoolique comme son père et son grand-père avant lui. Un être fort antipathique, violent, rempli de préjugés, surtout envers les homosexuels et les garçons efféminés. Quand un père dit devant témoins qu’il aurait « préféré avoir un autre fils que [le sien] », disons que ça n’aide pas au rapprochement.
Édouard Louis poursuit sa veine autobiographique en écrivant Histoire de la violence (2016). Aujourd’hui, le revoici donc avec Qui a tué mon père qui donne toute la place au paternel à qui il s’adresse.
Né en 1967 dans une famille nombreuse et pauvre, ce père, Jacky Bellegueule – dans le livre jamais son nom n’est prononcé – a quitté les bancs de l’école à 14 ans. Il est parti dans le Sud de la France où il a fait les 400 coups, avant de reprendre la direction du Nord, d’entrer à l’usine, celle-là même où les membres de sa famille ont travaillé avant lui, et de se marier.
Édouard, son fils, est tout son contraire : il a fait des études en sociologie et en philosophie à Paris, il écrit des livres, donne des conférences, cite dans Qui a tué mon père Jean-Paul Sartre, Imre Kertész, Charlotte Delbo, Simone de Beauvoir et quelques autres. Il dit : « Le système scolaire nous avait séparés. »
Effectivement, à peu près tout les éloigne et pourtant Édouard Louis défendra son père face au système politique français qui ne l’a aucunement épaulé, bien au contraire, quand son dos a été broyé alors qu’une charge est tombée sur lui. « L’histoire de ta souffrance porte des noms. L’histoire de ta vie est l’histoire de ces personnes qui se sont succédé pour t’abattre » : Jacques Chirac, Xavier Bertrand, Nicolas Sarkozy, Martin Hirsch, François Hollande, Myriam El Khomri, Manuel Valls et Emmanuel Macron.
Victime de décisions qui n’ont cessé de lui mettre des bâtons dans les roues, Jacky Bellegueule a dû retourner travailler comme balayeur de rues, tout en voyant son salaire diminuer et sa santé se dégrader : « Tu appartiens à cette catégorie d’humains à qui la politique réserve une mort précoce. »
D’un père pour qui on ne pouvait avoir d’affection, Édouard Louis nous laisse voir, avec ce livre, un être humain qui a changé, évolué, qui s’intéresse enfin à son fils, lui disant même qu’il est fier de lui. Bien sûr, la souffrance n’excuse pas tout, l’ignorance non plus, la pauvreté ne se mesure pas de la même manière pour l’un que pour l’autre. Tout n’est pas noir ni blanc. Par contre, parfois, il y a un début de rédemption possible et c’est rassurant.
L’année 2017 marquait le 375e anniversaire de Montréal. Pour souligner l’événement, les Irrésistibles avaient donné la parole à un membre de l’équipe du musée Pointe-à-Callière.
Ainsi, durant les trois prochaines semaines, nous vous invitons à écouter un entretien réalisé avec Hendrik Van Gijseghem, chargé de projet à Pointe-à-Callière, sur les débuts de la colonie de Montréal.
Ce que vous entendrez et verrez, entre autres, c’est comment le musée Pointe-à-Callière a permis de préserver le lieu même où a été fondée Montréal le 17 mai 1742… Bonne écoute !
Réalisation : Stéphane Richard.
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Je vous souhaite de très belles découvertes et à la semaine prochaine,
Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais cela faisait un petit moment que je n’avais pas eu entre les mains un livre de Philippe Djian. Quand j’ai entendu l’auteur à La Grande Librairie parler de son dernier roman, À l’aube (Gallimard, 2018), j’ai eu envie d’aller voir de quoi il retournait.
Ce que j’aime chez cet auteur, c’est son style : des ellipses, des phrases sans alinéas et sans guillemets pour nous avertir d’une conversation entre personnages, rien de superflu… non pas des phrases courtes à la Duras, mais pas de débordement. L’histoire est tissée serrée et pour ne pas perdre le fil, il faut rester attentif.
Justement, de quoi s’agit-il ? Il y a 15 jours, Joan et Marlon ont perdu de manière tragique leurs parents, Suzan et Gordon, décédés dans un accident de la route. Joan, 33 ans, est une femme débrouillarde tandis que Marlon, 25 ans, est autiste. Joan retourne donc chez elle, sur la côte Est américaine, 15 ans après avoir quitté le nid familial. Si elle ne voyait plus ses parents qu’à de rares occasions, elle devra renouer avec son frère tout en continuant son travail en banlieue de Boston, à Cambridge, dans une friperie dont la propriétaire, Dora, tient aussi un autre commerce, disons plus illicite.
Gravitent autour d’eux plusieurs personnages dont Ann-Margaret, une femme d’âge mûr qui se rapprochera de Marlon, un peu trop au goût de Joan ; John, le shérif adjoint, nouvellement papa et voisin de Joan et de son frère ; Howard, cet homme que les habitants de Cambridge voient revenir d’un mauvais œil. À vrai dire, il est là dans un but précis, convaincu que Gordon a camouflé de l’argent chez lui.
À l’aube est truffé de révélations qui chambouleront la vie des uns et des autres, avec au menu mensonges, trahisons et agissements pas très nobles.
Ce livre est peut-être au fond un oxymore qui, malgré des éclaircies, ne fait que mieux cacher la noirceur de la finale qui nous laisse sans voix.
Durant le mois de juin 2018, vous avez pu visionner des extraits du débat qui s’est tenu, dans le cadre de la 10e remise du prix du Club des Irrésistibles, à la bibliothèque Robert-Bourassa à Outremont le 23 avril dernier. C’est Le Poids de la neige de Christian Guay-Poliquin (La Peuplade, 2016) qui a obtenu la faveur des membres du jury et qui a remporté le prix du Club des Irrésistibles 2018.
Un grand merci à notre réalisateur Stéphane Richard.
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Sincèrement, je me sens privilégiée d’habiter une ville comme Montréal. La vie des arts y est foisonnante et stimulante, au point que je suis parfois frustrée de ne pas réussir à suivre le rythme. Il y a tellement de propositions artistiques intéressantes !
Après l’exposition Leonard Cohen – Une brèche en toute chose / A Crack in Everything, qui a fracassé tous les records, le Musée d’art contemporain (MAC) nous présente un autre grand artiste, Rafael Lozano-Hemmer… également communicateur hors pair. J’ai eu la chance d’assister à une visite guidée en sa compagnie et je peux vous assurer que Lozano-Hemmer est passionné par son « travail » et prend grand plaisir à nous montrer ses réalisations.
Ce Montréalais, né en 1967 à Mexico, n’en est pas à sa première présence au MAC mais, à la différence cette fois, que toutes les salles du musée sont consacrées à la vingtaine d’œuvres créées entre 2000 et 2018. C’est tout simplement fabuleux et original.
Normalement, lorsque nous allons au musée, peu importe l’institution, il est interdit de toucher aux œuvres. Ici, c’est tout le contraire. Présence instable est une exposition participative. Par exemple, avec Volce Array / Faisceau de voix (2011) il faut parler dans un interphone ; notre voix émet des sons qui s’emboîtent à des faisceaux lumineux qui prennent de l’ampleur et se multiplient à l’infini.
Une autre pièce est remplie de petits haut-parleurs regroupés par pays et par le nombre de migrants qu’ils ont acceptés sur leur territoire en 2016. Des capteurs dissimulés sous nos pieds s’activent dès que nous foulons le sol près de l’installation Pan Anthem / Pan-hymne (2014) qui déclenche les hymnes nationaux qui jouent à l’unisson – créant une belle cacophonie. D’après vous, quels sont les trois pays qui ont accueilli le plus grand nombre de réfugiés ?
Airborne Newscast / Nouvelles évaporées (2013) nous permet de lire des nouvelles projetées tous azimuts sur l’un des murs du musée. Dès que nous marchons devant l’un des trois capteurs, les mots s’effacent, partent en fumée, pour être remplacés par d’autres nouvelles encore plus fraîches.
Si vous décidez d’entrer dans une cabine en verre, ce sera à vos risques et périls. Il est recommandé de lire les trois mises en garde avant de tenter l’expérience. Vicious Circular Breathing / Respiration circulaire vicieuse (2013) ressemble à un drôle d’instrument de musique à vent ou possiblement à un incubateur. On nous invite donc à respirer l’air des gens qui sont passés avant nous. Dans quelques semaines, je me demande quelle odeur s’en dégagera…
Avez-vous déjà vu un bassin d’eau avec fontaine et atomiseurs ultrasoniques faire jaillir des mots ? C’est ce que fait Call on Water / Nommer l’eau (2006). Les mots que l’on voit apparaître sous une fumée blanche sont ceux du grand écrivain mexicain Octavio Paz – l’oncle de Rafael Lozano-Hemmer. Il faut être rapide pour les lire, car ils s’évaporent très vite.
Pulse Spiral / Pulsations en spirale (2008) est la première œuvre que l’on voit dans le hall du musée. Impressionnante par ses 300 ampoules incandescentes suspendues au plafond. Quelques secondes après avoir inséré nos mains dans un appareil, l’intensité de la lumière se met à varier selon notre rythme cardiaque – on peut ainsi savoir si nous sommes en santé ou si nous devrions consulter un médecin. Je pense que certains hôpitaux devraient acquérir cette œuvre !
Coproduite par le MAC de Montréal et le San Francisco Museum of Modern Art (SFMOMA), Présence instable nous prouve que la technologie a son propre langage et peut nous amener vers des horizons insoupçonnés. Vous avez jusqu’au 9 septembre prochain pour découvrir l’exposition et y participer !
Durant tout le mois de juin 2018, vous pourrez visionner des extraits du débat qui s’est tenu, dans le cadre de la 10e remise du prix du Club des Irrésistibles, à la bibliothèque Robert-Bourassa à Outremont le 23 avril dernier.
Aujourd’hui, en 4e position : Le Plongeur de Stéphane Larue (Le Quartanier, 2016). Bonne écoute !
Un grand merci à notre réalisateur Stéphane Richard.
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D’Afrique aux Amériques. Picasso en face-à-face, d’hier à aujourd’hui, exposition présentée au Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) jusqu’au 16 septembre 2018, est un pur plaisir pour les yeux et vaut amplement les quelques heures que vous passerez dans cet environnement stimulant.
Cette exposition, conçue par le musée du quai Branly – Jacques Chirac, en partenariat avec le Musée national Picasso, et adaptée par le MBAM, est sous le commissariat de nulle autre que la directrice et conservatrice en chef du MBAM, Nathalie Bondil.
Celles et ceux qui fréquentent le musée de la rue Sherbrooke peuvent se dire : « Encore une exposition sur Picasso. » Il est vrai que ce n’est pas la première fois que le musée lui consacre une place de choix. Ce qui rend l’expérience pertinente est ce « face-à-face » du titre qui propose des œuvres, certes, de Picasso, mais juxtaposées à des peintures, sculptures et dessins en provenance d’Afrique, d’Océanie et des Amériques. Quelle idée intéressante et originale !
Nous connaissons, bien sûr, Picasso l’artiste, peut-être un peu moins le collectionneur de sculptures africaines qui furent, sans conteste, une source d’inspiration. Nous avons donc la chance de découvrir une nouvelle facette de cet homme en admirant quelque 300 œuvres et documents (photographies, livres…) en provenance d’une trentaine de pays. Dépaysement garanti !
La mise en place est d’une très grande réussite. Réalisée par Sandra Gagné, chef de la production des expositions avec Nathalie Bondil et en collaboration avec Chevalier Morales Architectes, elle permet de contempler au plus près ces tableaux, sculptures, céramiques, masques et objets recyclés. Que de beauté en un seul lieu !
À déambuler dans les salles, on sent la passion qui anime Nathalie Bondil pour son sujet. À n’en pas douter, on y retrouve sa vision de l’art muséal que plusieurs doivent nous envier.
Le musée propose aussi une autre exposition intitulée Nous sommes ici, d’ici : l’art contemporain des Noirs canadiens (initiée par le Musée royal de l’Ontario et adaptée par le MBAM pour la présentation à Montréal) ; notre directrice et conservatrice a voulu intégrer les oeuvres de 11 artistes de chez nous qui, à leur façon et avec des matériaux divers, travaillent sur ce qui les préoccupe et les stimule.
À partir d’aujourd’hui, et ce, durant tout le mois de juin 2018, vous pourrez visionner des extraits du débat qui s’est tenu, dans le cadre de la 10e remise du prix du Club des Irrésistibles, à la bibliothèque Robert-Bourassa à Outremont le 23 avril dernier.
Nous commençons par la 5e position : La Nature exposée d’Erri De Luca (Gallimard, 2016, 2017). Bonne écoute !
Un grand merci à notre réalisateur Stéphane Richard.
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En vous rendant sur la chaîne YouTube à l’émission Les Irrésistibles de Marie-Anne, vous pourrez entendre, à chaque semaine, mes commentaires et critiques de théâtre ou d’arts visuels.
Je vous souhaite de très belles découvertes et à la semaine prochaine,
Quelle bonne idée de la part du metteur en scène Frédéric Dubois de ne pas avoir laissé Les Chaises d’Eugène Ionesco dans ses « fonds de tiroirs ». La pièce, qui est présentée au Théâtre du Nouveau Monde jusqu’au 2 juin 2018, est de haut calibre, surtout ne vous en privez pas !
Paradoxe : Monique Miller et Gilles Renaud qui interprètent les rôles de la Vieille et du Vieux n’ont jamais paru aussi jeunes. Il faut voir les airs taquins de Monique Miller et les réparties jouissives de Gilles Renaud. Du théâtre dans la plus pure tradition du jeu. Malgré tout le travail qu’il y a eu en amont, ce qui transpire avant tout, c’est le plaisir communicatif qui se dégage du duo Miller-Renaud.
De cette partition, écrite il y a plus de 65 ans, on ne doit pas dériver d’un iota, sinon le mécanisme déraille. D’autant plus que la Vieille et le Vieux, maréchal des logis, disent tout et son contraire. Un exemple parmi tant d’autres : elle parle de leur enfant, le Vieux dit qu’il aurait aimé en avoir. Qui dit vrai ? Qui croire ?
Avant que n’arrivent les invités, attendus pour un dernier discours qui sera livré par l’Orateur, les nonagénaires se remémorent certains moments de leur vie.
Finalement, on sonne à la porte. La Vieille et le Vieux vont accueillir leurs hôtes, leur offrent une chaise, font un brin de jasette avec l’un et l’autre. Même l’empereur, à leur grand étonnement, s’est déplacé. Les chaises s’accumulent, il va bientôt manquer de places. Tout le monde est impatient de connaître les paroles qui seront prononcées… et nous aussi.
La scénographie d’Anick La Bissonnière est inventive ; la mise en scène de Frédéric Dubois, sobre et efficace ; les éclairages de Caroline Ross et la musique de Pascal Robitaille apportent une touche lumineuse à cette coproduction du TNM et du Théâtre des Fonds de Tiroirs. Une très belle réussite. Allez, c’est à votre tour de vous tirer une chaise !
Cette pièce de théâtre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.
Entrevue avec Christiane St-Onge, chef de section et responsable de la bibliothèque Robert-Bourassa, qui partage avec nous cette semaine ses cinq coups de cœur littéraires, filmée par Stéphane Richard.
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Je suis loin d’être une spécialiste en art contemporain, mais plus je vois d’expositions, plus j’y prends plaisir. J’ai été enchantée par l’œuvre de Bharti Kher, née en 1969 à Londres et qui, depuis bientôt 30 ans, demeure à New Delhi, son point d’ancrage, son lieu de travail.
La nouvelle exposition, Points de départ, points qui lient, que présente dans le Vieux-Montréal la fondation pour l’art contemporain DHC/Art jusqu’au 9 septembre 2018, est un dépaysement total, sensuel et hypnotique. J’ai eu le privilège de participer à une visite guidée en compagnie de l’artiste et de la commissaire de l’exposition, Cheryl Sim, ce qui m’a beaucoup aidée à la compréhension de la démarche de Bharti Kher.
Cette exposition donne à voir une quarantaine d’œuvres réalisées entre 2007 et 2018, qui parlent surtout du corps en utilisant des matériaux de manière fort originale tels des bindis – vous savez ce fameux point porté au centre du front par des femmes indiennes. Il y a également des moulages de plâtre, des tableaux, des cartes géographiques, des sculptures drapées de saris parfois trempés dans de la résine.
J’ai tout aimé de cette exposition, mais j’ai été plus particulièrement saisie par deux œuvres : Six Women (2013-2015) où l’on voit, comme l’indique le titre, six femmes nues d’âges différents, moulées dans du plâtre. Ces femmes, des « travailleuses du sexe » à Kolkata, assises côte à côte, sont fascinantes à regarder. Chacune a une particularité qui la distingue de sa voisine, mais elles ont toutes les yeux fermés ; on ne sait pas si elles se reposent, se recueillent ou réfléchissent. Émouvant !
Une absence de cause assignable / An Absence of Assignable Cause (2007) montre le cœur d’une baleine bleue « créé à l’échelle et enveloppé d’une pellicule de bindis ». Qu’a voulu nous dire Bharti Kher en créant ce cœur en fibre de verre ? Chacun peut y aller de son interprétation, peu importe la réponse, l’effet est percutant !
Très belle découverte que l’oeuvre de cette artiste qui foulait le sol montréalais pour la première fois. Le travail de Bharti Kher est enraciné dans son temps tout en se référant à certaines traditions indiennes. Il y a quelque chose d’envoûtant dans sa technique et une énergie se dégage de ses réalisations parfois très colorées. Vraiment, Points de départ, points qui lient est une exposition inspirante !
Cette semaine, pour souligner le 20e anniversaire de la bibliothèque Robert-Bourassa à Outremont, Christiane St-Onge, chef de section et responsable de la bibliothèque, nous parle de son implication dans le milieu des bibliothèques de 1971 à aujourd’hui.
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Je vous souhaite de très belles découvertes et à la semaine prochaine,
Rendez-vous littéraire à la bibliothèque du Boisé à Ville St-Laurent le dimanche 22 octobre à 13 h : « Du bout des lèvres » avec Jean-Jacques Fdida, conteur français d’origine tunisienne.
Proches ou lointaines, inouïes ou traditionnelles, des histoires d’amour qui renvoient à celles que nous vivons, avons vécues ou aimerions vivre. Certaines émeuvent, d’autres étonnent, d’autres encore prêtent à rire.
Inscription obligatoire au 514 855-6130, poste 4436.
Membre : Ville Saint-Laurent
Fdida, Jean-Jacques. Du bout des lèvres, bibliothèque du Boisé, 22 octobre 2017.
Cet été, il y a un « Club de marche et lecture » à la Bibliothèque du Boisé à Ville Saint-Laurent. L’animatrice, Nathalie Préfontaine, propose d’abord une randonnée dans le joli parc du Boisé et invite ensuite les gens à échanger sur leurs lectures en lien avec la santé physique et mentale.
Je trouve l’activité assez originale et j’ai l’intention de participer aux rencontres qu’il reste. Elles auront lieu les vendredis 18 et 25 août, de 10 h 30 à midi.
On peut s’inscrire au 514 855-6130, poste 4436.
Membre : Ville Saint-Laurent
Préfontaine, Nathalie. Bibliothèque du Boisé, juillet-août 2017.
La bibliothèque de Westmount accueillera, le mercredi 22 mars à 19 h, l’auteure Catherine Leroux.
Gagnante du prix France-Québec en 2014 pour son roman Le Mur mitoyen, elle s’est illustrée de nouveau récemment alors que la version anglaise de ce livre a été finaliste lors de l’édition 2016 du prix Giller.
La journaliste Josée Lapointe de La Presse l’a décrite comme « l’une des voix les plus solides de la littérature québécoise actuelle ».
L’entrée est gratuite. Pour plus de détails, composez le (514) 989-5299.
La bibliothèque est située au 4574, rue Sherbrooke Ouest.
Membre : Web
Leroux, Catherine. Bibliothèque publique de Westmount, mercredi 22 mars 2017.
Dans cette 6e et dernière partie (10 min. 42 s.), enregistrée à la bibliothèque Robert-Bourassa à Outremont, Jacques Godbout nous parle de son travail à l’Office national du film (ONF) en tant que cinéaste, scénariste et monteur.
Il revient également sur ses premiers longs métrages et sur son cinéma-documentaire, dans le domaine des arts visuels, de la littérature et de la politique. Bonne écoute !
Un grand merci à Stéphane Richard qui a capté ces moments privilégiés.
Dans cette 5e partie (8 min. 07 s.), dont la captation a été faite à la bibliothèque Robert-Bourassa à Outremont le 26 octobre 2016, Jacques Godbout nous parle du roman Le Temps des Galarneau (1993), publié 25 ans après Salut Galarneau !, ainsi que de son Abécédaire Québécois : en 26 lettres le tour du Québec à l’usage des immigrants, des étudiants, des amis et visiteurs de l’étranger publié en 1988 sous le pseudonyme de Jean Dupays et du livre écrit avec le sociologue Mathieu Bock-Côté, Le Tour du jardin : entretiens avec Mathieu Bock-Côté sur les livres, la politique, la culture, la religion, le Québec et la saisine (2014). Bonne écoute !
Un grand merci à Stéphane Richard qui a capté ces moments privilégiés.
Cette 4e partie (11 min. 59 s.), enregistrée à la bibliothèque Robert-Bourassa à Outremont le 26 octobre dernier, nous livre quelques-uns des sujets abordés dans l’oeuvre de Jacques Godbout.
L’écrivain nous parle également du Québec, de la place des femmes dans ses romans et dans la société. Il nous donne son point de vue sur « les critiques littéraires » et l’explication de l’expression « ça prend pas la tête à Papineau ». Bonne écoute !
Un grand merci à Stéphane Richard qui a capté ces moments privilégiés.