Bonjour à vous toutes et à vous tous,
J’ai dévoré le 21e roman de Marc Levy, C’est arrivé la nuit (Robert Laffont / Versilio, 2020), lecture durant laquelle je suis devenue de plus en plus paranoïaque, vous verrez pourquoi !
L’une des membres du Groupe 9 – nous ne connaîtrons son identité qu’à la toute dernière page – se confie à une journaliste et précise d’entrée de jeu : « […] le sort des autres me préoccupait autant que le mien. Le sentiment que j’éprouvais m’a forcée à regarder le monde au-delà de ma seule condition, à ne pas me contenter de m’offusquer, de protester, de condamner, mais à agir. Et le Groupe 9 en était le moyen. Pourquoi ? […] Pour préserver leurs libertés… la liberté ! » (p. 15)
Ils ne font pas de piratage, pas plus qu’ils ne volent à des fins personnelles. On s’entend pour dire que les hackeurs ne sont pas des gens à imiter. Mais les juge-t-on ainsi quand ils œuvrent pour de bonnes causes ? Donc, oui, il est ici question de hackeurs, plus précisément ceux qui appartiennent à la branche des Grey Hat, soit des « hors-la-loi qui œuvrent pour le bien ». Ils traquent autant les lobbyistes fortunés que les extrémistes de droite, les fabricants de théories complotistes que les sociétés qui contrôlent le marché de certains médicaments, sans oublier ceux qui répandent les « fake news ».
La hiérarchie ne fait pas partie du vocabulaire du Groupe 9, car ils ont « les mêmes valeurs, les mêmes objectifs, les mêmes codes de conduite ». Mais qu’est-ce qui les réunit en 2020, à des kilomètres les uns des autres – Oslo, Paris, Rome, Madrid, Londres, Tel-Aviv, Istanbul, Kiev ?
Parmi les activistes, qui ont chacun leur force et leur faiblesse, on retrouve :
Mateo : né dans un village du nord du Vietnam, a grandi à Milan, tandis que son point d’ancrage est aujourd’hui Rome.
Ekaterina : partie de la maison très jeune alors que l’ambiance y était anxiogène. À 36 ans, est professeure de droit à la faculté d’Oslo.
Maya Mandel : la seule du Groupe 9 dont on connaît le nom de famille. Lesbienne qui enfreint souvent les règles, cumule plusieurs occupations : celle, officielle, d’agente de voyages dans l’entreprise mise sur pied par son père avenue Marceau à Paris, et celle, plus occulte, de « courrier » pour les Renseignements généraux.
Diego : après des études en sciences informatiques à l’université Carlos III, est devenu, à 30 ans, copropriétaire d’un restaurant situé dans le vieux centre de Madrid.
Cordelia : séparée de son frère Diego pour poursuivre ses études à Boston. Ingénieure réseaux dans une société informatique, vit maintenant à Londres.
Janice : née d’un père « diplomate israélien et d’une artiste peintre hollandaise », journaliste trentenaire, allergique à la violence, bourreau de travail qui œuvre en free-lance à Tel-Aviv pour le quotidien Haaretz. Partage son appartement avec David, un artiste peintre qui la dépanne plus souvent qu’à son tour.
Vitalik : Ukrainien à la double identité, opère à partir de Kiev.
L’histoire, tout à fait de notre époque, est accrocheuse, le procédé ingénieux, l’écriture alerte et le style enlevant. Tous les détails sont importants, car ils ressurgissent à un moment de l’intrigue. Mais pour connaître le résultat des différentes quêtes entreprises par nos hackeurs auxquels je me suis attachée, il nous faudra patienter, car les réponses se trouveront sûrement dans la suite annoncée en fin de volume, Le Crépuscule des fauves. J’espère simplement que Marc Levy ne prendra pas trop de temps pour écrire la deuxième partie !
In fine, je désire souligner que chacun des 29 chapitres de ce roman d’espionnage est accompagné d’un charmant dessin exécuté à l’encre de Chine par Pauline Lévêque.
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Je vous souhaite de très belles découvertes et à la semaine prochaine,

Marie-Anne