Sephner, Norbert
Voilà, les valises sont bouclées, le coffre de la voiture est rempli au maximum de sa capacité, tout est presque prêt pour les vacances. Il ne reste qu’à choisir les livres. Pendant cette période de pause, je lis souvent des polars ou des thrillers, simplement pour me faire raconter une bonne histoire qui me surprendra. L’heure est à la grande paresse et à la lecture, pas nécessairement légère, mais qui ne me demande qu’à suivre le rythme sans effort, juste lire, pour le plaisir. Pas de crayons surligneurs, pas de prise de notes, je ne fais que tourner les pages.
Mes habitués sont déjà dans ma liseuse : la toute dernière aventure de l’hilarant trio du département V de Jussi Adler-Olsen (Sel), André A. Michaud et son univers terrifiant (Proies) ; quelques Robert Galbraith ; Louise Erdrich (Celui qui veille la nuit, prix Pulitzer 2021) ; Ian Manook (pour le magnifique personnage de Yeruldelgger et le dépaysement), bref des ténors. Mais j’aimerais bien, sans doute influencée par la vague « Lisez québécois des Libraires.ca », mettre dans mon panier bleu des auteurs québécois et partir à la découverte sur des chemins moins fréquentés.
Norbert Spehner, dont j’ai souvent lu les critiques dans La Presse, est un formidable guide. Je suivrai donc ses conseils parus dans le tome 3 de sa série d’essais bibliographiques et pigerai dans ses favoris du moment dont il a confié le secret à Laila Maalouf, dans une entrevue qu’il a accordée le 18 juin dernier :
« Q. Quels auteurs de polar québécois avez-vous découverts au cours de la dernière décennie et continué de suivre ?
Il y a Martin Michaud, qui est un des grands ténors du polar québécois ; j’ai lu à peu près tous ses bouquins. Jean-Jacques Pelletier, qui s’est affirmé. André Jacques – j’aime beaucoup sa série avec son antiquaire. Ces deux dernières années, j’ai été agréablement surpris par Jean-Louis Blanchard. Un autre auteur que j’ai beaucoup aimé et que j’aime toujours, d’ailleurs, c’est Hervé Gagnon, avec sa série historique qui commence par une traque de Jack l’Éventreur ; je regrette qu’il ait laissé tomber pour passer à autre chose. Il y a aussi Éric Forbes, qui n’en a écrit qu’un – Amqui, chez Héliotrope –, mais que j’ai trouvé assez costaud. Le tout dernier que j’ai lu, c’est le début d’une série par Catherine Lafrance, L’Étonnante mémoire des glaces ; c’est très prometteur pour la suite. » Dans ce livre, Robert Spehner « recense tous les polars écrits au Québec durant la dernière décennie ».
« Comme toujours, c’est avec sa franchise (et son humour) sans concession que Norbert Spehner encense les bons élèves, gronde les cancres de la classe… et donne la preuve que le polar d’ici a non seulement pris sa place au cœur de notre littérature nationale, mais qu’il a commencé à se faire remarquer sur le plan international ! » (Notes de l’éditeur en quatrième de couverture).
Je me régale à l’avance de découvrir de nouveaux auteurs, du moins pour moi. Je vous en souhaite tout autant… de bonnes vacances.
Membre : Monique L. de Sherbrooke
Spehner, Norbert. Le Roman policier en Amérique française -3 (2011-2020), éditions Alire, 492 pages.