Bonjour à vous toutes et à vous tous,
Malgré le fait que nous soyons d’une certaine manière plus ou moins confinés en cette veille de Noël je désire, en mon nom et en celui de toute l’équipe des Irrésistibles, vous souhaiter de profiter de ces quelques jours de congé pour vous reposer, prendre l’air et, bien sûr, plonger dans un bon livre. On se retrouve la semaine prochaine pour le dernier envoi de 2020.
Je suis loin, très loin d’être spécialiste de l’œuvre de Jean Paul Riopelle. Lorsque j’ai commencé à écrire ce texte pour vous parler de l’incroyable exposition Riopelle : à la rencontre des territoires nordiques et des cultures autochtones qui devait ouvrir ses portes le 21 novembre dernier, je me suis dit que les experts allaient le faire mille fois mieux que moi.
Mais comme je voulais absolument vous en glisser un mot, j’ai décidé de laisser parler mon cœur et les émotions qu’a suscité ce que j’ai eu le privilège de voir au Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM). Souhaitons que l’institution de la rue Sherbrooke puisse, en 2021, ouvrir ses portes aux visiteurs le plus tôt possible !
Stéphane Aquin, le nouveau directeur du MBAM, a donc pris au vol cette exposition dont l’idée de départ revient à la fille aînée de Riopelle, Yseult, et à Nathalie Bondil, ex-directrice générale et conservatrice en chef du musée.
Le MBAM qui possède plusieurs centaines d’œuvres de Riopelle n’en est pas à sa première exposition de cet artiste hors du commun, né le 7 octobre 1923 à Montréal et décédé le 12 mars 2002 à l’Isle-aux-Grues. Mais ce qui la distingue de celle présentée en 1991 et des rétrospectives de 2002 et 2006, c’est, comme l’indique son titre, le rapport de Riopelle à la nordicité et aux cultures autochtones. « Elle innove en particulier par l’inclusion de la littérature scientifique qui a nourri Riopelle, celle des Marius Barbeau, Guy Mary-Rousselière et autres Claude Lévi-Strauss. »
À travers le parcours chronologique et thématique que propose l’exposition qui aurait pu, par ailleurs, s’intituler « Homme de nature et de culture » il y a les fameuses séries dont, entre autres, Hiboux (1973), Icebergs (1977), Jeux de ficelles (1971-1972) et Rois de Thulé (1973). On note aussi des ponts entre les créations de Riopelle et celles des Premières Nations, mises parfois côte à côte ou se retrouvant dans une même salle. Fascinant !
Parmi les œuvres et les artefacts présentés, il y en a une trentaine qui proviennent d’artistes autochtones. On retrouve également des lithographies d’Henri Matisse, le beau-père de Georges Duthuit – collectionneur et ami de Riopelle –, des vidéos où l’on écoute André Breton donner une définition du surréalisme ou celle de la designer québécoise Marie Saint Pierre (née Marie-Josée Charest, fille de Champlain Charest, grand ami de Riopelle) qui parle de la relation qu’entretenait sa famille avec leur voisin Jean Paul Riopelle à l’Estérel, dans les Laurentides.
Pointer une peinture, une sculpture ou une œuvre sur papier des années 50, 60 ou 70 plutôt qu’une autre, ne serait pas rendre justice à ce grand artiste québécois. Mais nous avons déjà le souffle coupé dès les marches du pavillon Hornstein franchies. Trône dans le hall Point de rencontre – Quintette (1963) huile sur toile qui devait se retrouver à l’aéroport Pearson à Toronto à côté de laquelle on découvre Un cadeau de Doreen / A Gift from Doreen (2016-2019), une toile – qui a servi de tipi – teinte à la main par Duane Linklater et que vient d’acquérir le MBAM.
Mais peut-être que la pièce la plus saisissante reste Fontaine (vers 1964-1977), un plâtre peint avec cordage. Quelle chance nous avons d’admirer cette sculpture monumentale à Montréal !
Le commissariat a été confiée à Jacques Des Rochers, conservateur de l’art québécois et canadien (jusqu’en 1945) au MBAM, à Andréanne Roy, historienne de l’art, et à Yseult Riopelle, auteure et éditrice, catalogue raisonné Jean Paul Riopelle. Grâce à eux trois, j’ai mieux compris la démarche, les influences et les sources d’inspiration de ce passionné qu’est Riopelle.
Après Montréal, l’exposition partira en direction de Whistler au Audain Art Museum et atterrira à Calgary au Glenbow Museum, à l’automne 2021.
Depuis le 1er décembre, et ce, jusqu’au 11 janvier 2021, la version 3D de l’exposition est offerte gratuitement sur le site du musée. Je vous souhaite, en un premier temps, une agréable visite virtuelle, puis une autre, au MBAM. Vous m’en donnerez des nouvelles !
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Je vous souhaite de très belles découvertes et à la semaine prochaine,
Marie-Anne