Germain, Katia-Marie
Habiter, une œuvre chorégraphique de Katia-Marie Germain vue à la Maison de la culture de La Petite-Patrie. Une performance expérimentale par deux jeunes artistes émergentes.
Le topo. Nous sommes plongés dans l’obscurité. Un fond sonore métallique et répétitif emplit la salle. Un spot s’allume éclairant de biais l’espace de représentation et produisant un effet de clair-obscur.
Sur la scène : une table avec une nappe blanche sur laquelle ont été déposés différents objets (une plante, une théière, des fruits, un briquet, des tasses, un petit tableau). Derrière la table, une femme immobile. Effet réussi, impression de visualiser une peinture du Caravage. Le spot s’éteint. Un nouveau tableau apparaît, la femme a permuté les objets, pris une autre pose, toujours immobile. Temps suspendu, espace figé. De nouvelles poses s’enchaînent dans l’oscillation du clair et de l’obscur.
La chorégraphe se mettra à bouger, lentement, laissant tomber une cuiller à ses pieds, effectuant de lents gestes saccadés. À mi-parcours de la représentation, une autre femme vient la rejoindre sur la scène. Elles se mettent à bouger, mécaniquement, en synchronie, enlacées parfois, avec la grâce de robots, comme si elles essayaient de s’extraire du tableau, comme si elles étaient engluées dans le temps et l’espace.
Chorégraphie réussie sur le plan esthétique, un peu moins sur le plan de l’émotion. Un poil froid. Ça se termine par une série de flashes, de « prises de photos » rapides de la scène. Bel effet !
Le spectacle dure 40 minutes. J’ai été surpris que cela soit déjà terminé. Elles ont réussi à brouiller mon rapport au temps. C’est un peu le but de l’art.
Membre : J. de Rosemont
Germain, Katia-Marie. Habiter, Maisons de la culture, 2018.