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29 déc 2022

Le Billet de la semaine

Bonjour à vous toutes et à vous tous,

En mon nom et en celui de toute l’équipe des Irrésistibles, nous vous souhaitons une année 2023 en santé et pleine de belles découvertes littéraires.


Dumouchel

Présentée dans la salle du cabinet graphique du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) jusqu’au 26 mars 2023, Révélations. Les Estampes d’Albert Dumouchel dans la collection du MBAM sera, effectivement, une révélation pour plusieurs. Pourquoi ? Parce que cet artiste aux multiples talents (graveur, dessinateur, photographe, professeur à l’École des arts graphiques de Montréal et à l’École des beaux-arts de Montréal), passe souvent après les Paul-Émile Borduas (1905-1960) et Jean Paul Riopelle (1923-2002), pour ne nommer que ces deux noms. Non pas parce qu’il avait moins de talent, bien au contraire, mais simplement parce qu’on le voyait moins à l’avant-scène. Cet autodidacte qui quitté les bancs d’école à 14 ans, n’aimait pas les mondanités et ne fréquentait pas les vernissages.

Par contre, Albert Dumouchel (1916-1971) était un rassembleur qui a enseigné, entre autres, à Roland Giguère et à Pierre Ayot. Ce pionnier de l’estampe au Québec, aimait expérimenter en empruntant, au fil des ans, diverses techniques.

Le Musée des beaux-arts de Montréal lui donne enfin une place de choix, en présentant 36 œuvres (estampes, eaux-fortes, lithographies, gravures sur bois de fil…) puisées à même sa collection (à quelques exceptions près) qui en totalise une centaine. Si c’est en 1955 que le musée acquiert la première œuvre de ce maître graveur, la collection s’est enrichie récemment d’un don de dix nouvelles estampes offertes par Madeleine Morin.

Le parcours n’est pas chronologique, sauf pour la première salle qui présente trois œuvres des années 40, celles du début de sa carrière. Sa production laisse parfois poindre une touche d’humour (Viens ! Rentrons Honorine, une gravure sur bois de fil, 1969), tandis qu’à d’autres moments, on perçoit une certaine forme de gravité (La Mort de la cycliste, lithographie, 1965).

Si le religieux (Pietà, pointe sèche 1942 – qui montre la Vierge Marie pleurant son fils) est présent dans son corpus, l’érotique l’est tout autant – portez une attention aux arrière-plans dont certaines œuvres comportent des motifs textiles ; plusieurs paysages, La Cathédrale par-dessus les toits (1943) « première eau-forte exécutée par Dumouchel au moyen d’une plaque de cuivre » ou la gravure sur bois de fil, Le Cavalier solitaire (1970, tirage posthume en 1983) ; divers animaux tels des corbeaux qui attaquent des nids, Le Poisson (eau-forte, gaufrage, 1957) ou la saisissante gravure sur bois de fil, L’Horrible chat des neiges (1969) où l’on sent l’attrait de Dumouchel pour le Japon, pays qu’il n’a malheureusement pas eu le temps de visiter.

Durant notre déambulation, on retrouve des noms connus, comme ceux de Chopin aux galeries Lafayette (lithographie, 1965) ou encore Chopin chez George Sand (lithographie, 1965), sans oublier Napoléon (eau-forte, pointe sèche, 1966-1969). La musique est un élément important dans la vie de Dumouchel, ayant lui-même, dès son plus jeune âge, pris des leçons de violon et de piano.

Prenez deux minutes pour visionner la vidéo de Mirabelle Ricard, Sur les traces d’Albert Dumouchel (2022) où l’on « voit Paule Mainguy, maître imprimeure, réalisant l’impression d’une gravure à la pointe sèche et à l’aquatinte de Dumouchel (vers 1965) à l’Atelier Circulaire en 2022 ». Instructif !

Précisons, en terminant, que le commissariat de l’exposition a été confié à deux femmes de talent, Peggy Davis, professeure d’histoire de l’art à l’UQAM et commissaire invitée, et Anne Grace, conservatrice de l’art moderne au MBAM. Bonne visite !


Les Irrésistibles de Marie-Anne ont aussi leur page Facebook. Venez voir !

https://www.facebook.com/LesIrresistiblesDeMarieAnne

En vous rendant sur la chaîne YouTube à l’émission Les Irrésistibles de Marie-Anne, vous pourrez entendre, à chaque semaine, mes commentaires et critiques de théâtre ou d’arts visuels.

Je vous souhaite de très belles découvertes et à la semaine prochaine,


Marie-Anne

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29 déc 2022

Le Livre des sœurs

Nothomb, Amélie

Le Livre des soeurs

Lorsqu’ils se rencontrent, Florent et Nora, savent que c’est pour la vie. Ils s’aiment d’un amour passionnel, fusionnel et se suffisent à eux-mêmes. Sous la pression de la famille, ils ont un enfant, une fille qu’ils prénomment Tristane (que l’on peut entendre Triste Anne) qui vit ses cinq premières années en simple témoin de l’amour entre ses parents.

Elle a conscience que ses parents l’aiment, mais elle ne les intéresse pas. Laetitia naît cinq ans plus tard au sein de cette famille dysfonctionnelle, une naissance qui est davantage un cadeau pour faire plaisir à Tristane qu’une réelle envie des parents. D’ailleurs c’est à l’aînée que l’on confie les soins et l’éducation du bébé. S’établit alors entre les deux sœurs une relation exceptionnelle, vitale, mais elle aussi dysfonctionnelle.

C’est en surprenant une conversation entre ses parents que Tristane prend conscience du poids des mots et de la lourdeur de ce poids dans toute une vie. Il suffit d’un qualificatif que l’on ajoute à cinq ans de solitude pour vous faire basculer dans le camp des observateurs de la vie.

Je n’ai pas été émue par ce roman. Il y a le personnage Nothomb, tout en exubérance, et son écriture, toute en simplicité et superficialité.

Membre : France

Cette suggestion est proposée par un lecteur du Pays de Romans – France, membre du club de lecture Troquez vos Irrésistibles et partenaire du Club Les Irrésistibles des Bibliothèques de Montréal.

Nothomb, Amélie. Le Livre des sœurs, Éditions Albin Michel, 2022, 194 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

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29 déc 2022

Vivre vite

Giraud, Brigitte

Vivre vite

Ce récit de Brigitte Giraud s’est très rapidement révélé pour moi comme une longue lettre d’amour. Amour pour Claude, son mari, décédé dans un accident de moto le 22 juin 1999.

Elle tente de comprendre, de remonter le temps en explorant une liste de « si ». Si je n’avais pas voulu déménager, si je n’avais pas eu les clés avant la date prévue, si je n’étais pas allée à Paris, ainsi de suite. À travers chaque « si », on fait connaissance avec le couple, on le suit depuis sa rencontre, les appartements, l’enfant, les parents, les amis jusqu’à la journée fatidique d’y il a vingt ans.

Dès les premières lignes, j’ai dégusté l’écriture et le style de Brigitte Giraud et j’ai surtout compati avec elle qui essaie de faire son deuil avec beaucoup de mal.

Pour moi, ce récit très court est un gros coup de cœur et m’a fait passer par beaucoup d’émotions.

Prix Goncourt 2022.

Membre : Floride

Giraud, Brigitte. Vivre vite, Éditions Flammarion, 2022, 206 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

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29 déc 2022

Les Ombres blanches

Fortier, Dominique

Les Ombres blanches petit format

Je ne suis pas amateur de poésie. Je ne connais donc pas Emily Dickinson. Je ne connais en fait, plus justement, que l’Emily Dickinson de Dominique Fortier telle que dépeinte dans son merveilleux Les Villes de papier.

Malgré mon enthousiasme à la lecture de son œuvre précédente, auréolée du prix Renaudot 2020, j’entreprenais la lecture des Ombres blanches avec une certaine réserve, celle de se voir servir une autre suite d’une œuvre originelle couronnée de succès. Le sentiment qu’un livre, un film, un album, surfe sur la vague du succès précédent. C’est rarement aussi bon ! Mais la magie littéraire de Dominique Fortier opère encore magnifiquement.

Dans le respect des faits historiques associés aux contributions des membres de la famille et des principaux protagonistes dans la publication posthume des poèmes d’Emily Dickinson, l’autrice crée une œuvre romanesque toute empreinte des dynamiques familiales (bourgeoises) et sociales d’un petit village de Nouvelle-Angleterre de la deuxième moitié du XIXe siècle. Le livre met bien en valeur le talent singulier de la poétesse décédée à 55 ans, plusieurs poèmes servant d’ancrage aux états d’âme de ses proches.

Mais grâce au talent de Dominique Fortier, à la finesse de son écriture, à sa capacité de traduire en belles réflexions bien ciselées plusieurs propositions philosophiques sur le deuil, la mort, la beauté et la plénitude de la nature, Les Ombres blanches nous plonge dans une intrigue familiale dont les composantes, les conventions et les motivations sont souvent intemporelles et universelles.

Je sors à nouveau comblé de la lecture d’un livre de Dominique Fortier, mon ravissement totalement lié à son talent à nous transporter dans un univers de réflexion sur la nature, la spiritualité et le sens de la vie, en cette époque où nous assistons au dérèglement de l’équilibre planétaire.

Membre : Daniel de Repentigny

Fortier, Dominique. Les Ombres blanches, Éditions Alto, 2022, 244 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

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29 déc 2022

Blizzard

Vingtras, Marie

Blizzard

Des personnages à la limite mystérieux, en ce sens qu’on ne comprend pas pourquoi ils vivent en Alaska, en plein milieu du bois, loin de tout, un bout du monde. Certains y sont nés, d’autres ont choisi d’y vivre, loin de la civilisation.

Lors d’un blizzard, Bess et Thomas sont dehors contre tout sens pratique. Thomas lâche la main de Bess et en quelques secondes, il est introuvable. Commence alors une recherche effrénée pour les retrouver.

Tel un bon polar, s’y dévoilent les traits particuliers de chaque protagoniste, son caractère, son histoire qui évolue au fil du récit. J’ai trouvé ce roman palpitant et l’écriture magnifique et imagée. Beau coup de cœur !

Membre : Floride

Vingtras, Marie. Blizzard, Éditions de l’Olivier, 2021, 182 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

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29 déc 2022

La Téméraire : Nicole Juteau, de première policière au Québec à agente double

Roy, Annie

La Téméraire

L’histoire de Nicole Juteau démontre tous les défis auxquels elle a dû faire face : préjugés, misogynie, etc. Sa persévérance est remarquable.

« Nicole Juteau a réussi à se tailler une place, de son enfance à Montréal-Nord dans les années 50-60 à son entourloupette pour être acceptée en technique policière au Collège Ahuntsic, en passant par Nicolet, l’école de police où elle est des trois premières étudiantes. En plein coeur de l’Année internationale de la femme, le 11 septembre 1975, elle est assermentée comme première policière au Québec, tous corps de police confondus… »

Ce livre est fascinant, plein d’humour, touchant, excitant et très bien documenté !

Membre : Manon, Montréal

Roy, Annie. La Téméraire : Nicole Juteau, de première policière au Québec à agente double, Éditions Druide, collection Optiques, 2022, 432 pages.

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29 déc 2022

Les Vilaines

Sosa Villada, Camila

Les Vilaines

En écoutant une entrevue avec Michel Tremblay l’automne dernier qui parlait, entre autres choses, des livres qu’il apporterait à Key West, j’ai été intriguée par ce titre Les Vilaines.

Une véritable communauté qui fait autant la fête qu’elle souffre de la discrimination et de la violence du monde qui les entoure. C’est aussi un roman plein d’humour et d’amour.

Une nuit, l’une d’entre elles trouve un tout petit bébé abandonné et décide de l’adopter sans le déclarer, bien entendu. Il s’appellera Éclat des Yeux. Ça vous donne une idée de ce magnifique roman où on retrouve résilience, une touche de fantastique et de tendresse. J’ai adoré !

Titre original : Las malas / Bad Girls

Membre : Floride

Sosa Villada, Camila. Les Vilaines, Éditions Métailié, 2019, 2021, 203 pages.

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29 déc 2022

The Druid of Seoul Station. 1

Mun Sung ho et Jin Seol woo

The Druid of Seoul Station

À la suite d’une catastrophe, Suho a été projeté sur une planète inconnue peuplée de bêtes hostiles. Pour survivre au milieu de la nature, une seule solution : devenir plus fort !

Des centaines d’années plus tard, Suho est miraculeusement renvoyé sur Terre, où il découvre que l’humanité est désormais menacée par de terribles créatures. Grâce à ses nouvelles compétences, pourra-t-il sauver son propre monde aux côtés des chasseurs de monstres ?

Belle découverte que ce webtoon (manhwa publié en ligne). Même si le héros est genre « gros bourrin » à la force herculéenne, il a des côtés attachants, notamment sa volonté de vouloir sauver son frère et son neveu.

Il y a beaucoup d’action et on se prend au jeu. Le graphisme est un peu trop classique à mon goût, mais il y a de très belles cases avec des animaux furieux. À suivre !

Membre : France

Cette suggestion est proposée par un lecteur du Pays de Romans – France, membre du club de lecture Troquez vos Irrésistibles et partenaire du Club Les Irrésistibles des Bibliothèques de Montréal.

Mun Sung ho et Jin Seol woo. The Druid of Seoul Station. 1, Éditions Kbooks, 2022, 237 pages.

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29 déc 2022

L’Homme peuplé

Bouysse, Franck

L'Homme peuplé

L’auteur nous offre un roman envoûtant aux nombreux mystères. Dès le début, on plonge dans une poésie silencieuse et une écriture exceptionnelle.

« Harry, un écrivain en panne d’inspiration, achète sur un coup de tête une ferme isolée à l’écart d’un village inhospitalier. Alors qu’il espère pouvoir se remettre à l’écriture, il se sent rapidement épié. Autour de lui gravite Caleb, un guérisseur et sourcier énigmatique sur lequel semble peser une étrange malédiction, ainsi que la belle Sonia qui tient l’épicerie du village. » Bonne lecture !

Abonnée : bibliothèque Germaine-Guèvremont

Bouysse, Franck. L’Homme peuplé, Éditions Albin Michel, 2022, 315 pages.

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29 déc 2022

Lire et vivre

Todorov, Tzvetan

Lire et vivre Todorov

Un recueil d’articles encore inédits laissés par l’auteur avant de mourir et publiés par le bon soin de ses enfants. Les premières pages du livre sont un touchant avant-propos de Léa et Sacha Todorov, ainsi qu’une préface de son ami André Comte-Sponville qui note : « […] l’homme qu’il était, tellement doué pour la vie et l’amitié […] et sa pensée : primauté de l’individu et de la vie quotidienne, mais ouverts […] à l’universel. […] C’est pourquoi il importe tant de le lire : cela rend plus intelligent, plus modeste, plus nuancé, plus conscient de la complexité du monde et du tragique de notre condition. »

Tzvetan Todorov est un historien des idées et son esprit d’analyse et de synthèse est remarquable, son esprit critique, un souffle de vent d’air frais sur des œuvres passionnantes et variées. Il insiste toujours sur le côté humain des choses et son érudition n’est jamais pompeuse, elle incite surtout à la lecture et à la réflexion.

Ainsi en est-il du roman de Vassili Grossman, Vie et destin (1962, 1980), sur lequel il revient plusieurs fois, qui fait revivre un pan de l’histoire de la Russie, le siège de Stalingrad, à travers l’histoire romancée d’une famille russe, mais tellement vraie qu’il a été confisqué par les autorités avant de paraître.

Il parle de Romain Gary/Émile Ajar, de La Vie devant soi (1975) et a cette réflexion : « Le roman est une continuation de la vie que mène son auteur. Mais si on pousse l’affirmation jusqu’au bout elle s’inverse : la vie n’est rien d’autre qu’un roman, une invention parmi d’autres. »

Il cite Susan Sontag, parle de son livre Devant la douleur des autres/Regarding the Pain of Others, publié en 2003, avec des opinions qui peuvent surprendre comme celle qui dit que l’excès des commémorations en tout genre peut maintenir des plaies ouvertes et entretenir la violence. « L’excès de souvenir rend amer. Faire la paix c’est oublier. »

Sur la fascination que peut exercer le spectacle de la douleur des autres, Susan Sontag se questionne et Tzvetan Todorov commente : « La simple évocation d’un passé douloureux éveille, il est vrai, l’émotion, mais celle-ci ne suffit pas pour orienter une bonne politique ; pour cela, mieux vaut analyser et penser. L’analyse lucide, à son tour, demande à nous libérer de nos préjugés égocentriques. »

Un devoir de mémoire ? « […] Il n’existe pas de devoir de mémoire, mais un devoir de vérité et de justice, auxquelles nous pouvons aspirer même si nous savons que nous ne les accomplirons jamais à la perfection. »

Une citation d’Hannah Arendt, sur le plaisir de lire : « Aucune philosophie, aucune analyse, aucun aphorisme, quelque profond qu’ils soient, ne peuvent se comparer en intensité et en plénitude de sens avec une histoire bien racontée. » Et Tzvetan Todorov d’ajouter : « Le propre du roman est de représenter le particulier qui est, à cet égard, plus puissant que le général. »

Un magnifique parallèle entre Claude Lévi-Strauss et Germaine Tillon, ces deux grands ethnologues et écrivains, qui est d’une telle clarté qu’on a l’impression de saisir leurs œuvres d’un coup, ainsi que leur évolution au sein des courants littéraires. Un tour de force.

Un « humaniste sans illusion », suivant l’expression d’André Comte-Sponville, Tzvetan Todorov était aussi un père affectueux, ont souligné ses enfants, eux qui ont fait éditer ce livre, et le mari de Nancy Houston durant plus de trente ans, mère de deux de ses enfants.

Membre : N.L., Île-des-Soeurs

Todorov, Tzvetan. Lire et vivre, Éditions Robert Laffont/Versilio, 2018, 438 pages.

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29 déc 2022

Mélasse de fantaisie

Ouellette, Francis

Mélasse de fantaisie

C’est le récit de sa vie d’enfant violenté et « barouetté » que nous raconte Francis Ouellette.

Les personnages sont aussi fascinants que misérables ou hilarants, à cause, entre autres, de leurs noms « Ti-Crisse », « Lil Mike » et bien entendu Frigo, le sans-abri, qui sera le guide de Francis depuis son enfance, sans oublier le Faubourg à m’lasse, quartier où se déroule l’action.

Tout un récit de résilience. Magnifique !

Membre : Floride

Ouellette, Francis. Mélasse de fantaisie, Éditions La Mèche, 2022, 224 pages.

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29 déc 2022

Le Salon

Lalo, Oscar

Le Salon Lalo

Quelle découverte ! J’ai adoré ma lecture. L’auteur a une belle connaissance de son sujet, parfumé de moments drôles et touchants.

Le narrateur, orphelin de mère, a 39 ans. Jamais son prénom ne sera prononcé. Au moment où débute l’histoire, il habite encore chez son père et ne fait pas grand-chose de ses journées. Mais, son quotidien bascule le jour où il achète, pour un euro, le livre La Tentation de saint Antoine. Avez-vous déjà essayé de lire ce livre de Gustave Flaubert ? Personnellement, je n’ai jamais réussi à le terminer.

Après un rendez-vous chez le coiffeur, notre trentenaire propose un arrangement à ce dernier, car il n’a pas l’argent pour le payer après une coupe de cheveux assez, pour ne pas dire très, dispendieuse. Il ne le sait pas encore, mais il vient de se mettre le doigt dans un engrenage qui va le mener à… Toute une aventure l’attend à notre plus grand bonheur !

Membre : Granby

Lalo, Oscar. Le Salon, Éditions Plon, 2022, 151 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

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22 déc 2022

Le Billet de la semaine

Bonjour à vous toutes et à vous tous,

Petite soeur

Petite sœur (Gallimard, 2022) de Marie Nimier commence avec cette phrase qui donne tout de suite envie de poursuivre notre lecture : « Je viens de me relire et je m’aperçois que j’ai parlé de mon frère comme s’il était vivant. Le passé est raconté au présent, et le présent au passé, comment s’y retrouver ? Il n’y a plus qu’à tout mettre à la poubelle et tout recommencer. Je dois l’annoncer clairement, dès le début, qu’il n’y ait pas de confusion possible : Mika est mort l’hiver dernier, il avait 28 ans. […] Nous sommes brouillés, ou plutôt nous étions brouillés depuis plus de sept ans pour des raisons qui me serrent la gorge. »

Alice, la narratrice, est en réalité la grande sœur de Mika, puisqu’elle a treize mois de plus que lui, mais son frère l’a toujours appelée « petite sœur ». Alors qu’ils faisaient tout ensemble, que s’est-il passé pour que cette fusion frère-sœur se brise ? Était-ce une rupture sans appel ? Si oui, comment allaient-ils faire pour vivre l’un sans l’autre ? Mika, qui avait toujours protégé sa sœur, avait besoin de savoir quelle place elle occupait dans sa vie. Si elle n’était plus là, à quoi ressemblerait son avenir ?

Mika doit être incinéré dans une semaine. Alice est incapable d’assister à la crémation. Ses parents, comédiens, qui ont une passion commune pour le théâtre et les arts plastiques, comprennent parfaitement l’état d’esprit dans lequel est leur fille. Ils ne l’obligent aucunement à faire quoi que ce soit contre sa volonté. De son côté, Georgia, sa grand-mère maternelle, native de la banlieue de Chicago et qui habite en France depuis trois décennies, lui suggère de s’éloigner pour prendre la plume et tenter d’écrire son histoire.

L’idée fait son chemin, car s’il y a bien une personne en qui Alice a confiance et avec qui elle s’entend bien, c’est sa grand-mère. Elle se met donc à feuilleter les petites annonces pour dénicher un lieu où elle pourrait prendre du recul. Finalement, la chance lui sourit. Un certain Gabriel Tournon cherche quelqu’un de disponible dans les prochains jours pour une période de neuf semaines. L’entreprise de traitement des eaux pour laquelle il travaille l’envoie à Karnataka, dans le sud de l’Inde.

Tout est réglé rapidement, une fois la liste des multiples consignes mises au clair : ramasser le courrier, nourrir le chat Virgile, s’occuper des plantes intérieures, surtout Vanessa, la carnivore « il suffisait de lui donner une mouche de taille moyenne tous les lundis »… Dès le lendemain de son arrivée au 43 quai Malo, Alice s’« impose un rythme régulier. Le matin, je travaille pour gagner ma vie [je complète des dossiers en ligne et remplis des fiches, des formulaires] et les après-midi sont consacrés à ce que Georgia appelle mon projet personnel. »

Chaque chapitre est consacré à une semaine que passe Alice dans ce patelin, de mémoire, jamais nommé. On la suit dans ses périodes d’écriture, lorsqu’elle parle au téléphone avec Georgia ou avec ses parents qui s’inquiètent pour elle, ses promenades au jardin botanique où elle fait la connaissance de Tiago, un drôle d’artiste qui peint en courant, son chevalet accroché à son corps. « Pour peindre ce qu’il voyait, il n’avait pas besoin de voir ce qu’il peignait. En faisant corps avec la toile, il se libérait du résultat, c’est ainsi que le jogging-crabouillage était né. » – une technique qui existe réellement.

Quel(s) bénéfice(s) Alice a-t-elle tiré(s) de ce séjour d’un peu plus de deux mois ? Pourra-t-elle oublier ou du moins pardonner ? L’amour est-il encore possible ? Au fil des pages, nous revisitons le parcours de la narratrice, de la naissance de son frère jusqu’au jour où tout s’est mis à se déglinguer.

Ce récit nous amène dans des zones de turbulences derrière lesquelles se cachent des vérités qui finissent par rompre le lien qui unissait deux êtres interdépendants. Plus on avance dans notre lecture, plus la tension monte jusqu’à ce que l’on comprenne pourquoi et comment un frère et une sœur ont pris des chemins parallèles.


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Je vous souhaite de très belles découvertes et à la semaine prochaine,


Marie-Anne

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22 déc 2022

La Cliente

Assouline, Pierre

La Cliente

Ce roman écrit au « je », se déroule à Paris. La proposition : un homme fait des recherches concernant un auteur qui aurait été accusé d’être Juif durant l’Occupation de la France par les Allemands. Durant ces recherches, il découvre une série de lettres de dénonciation concernant des Juifs et leur occupation clandestine ou le commerce clandestin.

Une lettre attire particulièrement son attention étant donné que la dénonciation concerne des gens qui sont des amis ; les parents furent arrêtés et déportés puis exécutés. Il réussit à identifier la dame à l’origine de la dénonciation. Quelles étaient les motivations ayant mené à cette lettre ? Quel est le lien qui unit la dame qui l’a écrite et la famille concernée ? Quelles en seront les conséquences ? Que cache réellement ce secret ?

J’ai apprécié ce livre. J’ai d’abord lu Le Portrait (2007), du même auteur, avant de lire celui-ci. J’ai aimé cette écriture au « je ». L’histoire devient plus personnelle. L’intimité ainsi développée permet de recevoir cette histoire comme un aveu. Effectivement, que faire avec un secret découvert ?

Membre : Pierre, Saint-Jean-sur-Richelieu

Assouline, Pierre. La Cliente, Éditions Gallimard, collection Blanche, 1998, 192 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

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22 déc 2022

Le Portrait

Assouline, Pierre

Le Portrait

« Rien ne console parce que rien ne remplace. J’aime dans le présent le lien secret qu’il entretient avec le passé. » Une femme morte est immortalisée dans une peinture : celle de La Baronne James de Rothschild. Et voici que ce portrait nous parle. Il exprime ce qu’il voit dans la pièce où il est accroché.

Cette peinture est réalisée par Ingres en 1848 ; sa première demeure est le 19, rue Laffitte à Paris. Nous sommes entraînés par cette narration dans un siècle et demi de fastes. On nous livre les premières impressions de la baronne concernant la cérémonie à la suite de son décès, puis nous la suivons dans l’histoire de son mariage, des liens avec la famille de son époux, des gens qui ont gravité autour d’eux, des auteurs et des nobles de cette époque. Mais durant la guerre, le portrait est confisqué par les Allemands.

Quel récit particulier que cette description des officiers que voit cette peinture. La narration nous entraîne dans une analyse des motivations des Allemands face à la culture et aux Juifs. Le sujet constant est la mort. Pour la fin de cette aventure, une réflexion relative au lien entre le peintre et la baronne. Quels sont les éléments du tableau qui sont particuliers pour cette époque ?

Après avoir lu La Cliente (1998), du même auteur, je peux enfin voir une forme de cynisme dans ce roman. J’ai apprécié l’utilisation et le choix des mots. Intéressant de découvrir toutes les règles existant dans ce monde. Et que dire de l’analyse que le portrait nous livre concernant sa propre image ?

La question que ce livre me laisse est la suivante : quels seraient mes commentaires sur le monde si je devenais une peinture ?

Membre : Pierre, Saint-Jean-sur-Richelieu

Assouline, Pierre. Le Portrait, Éditions Gallimard, collection Blanche, 2007, 309 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

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22 déc 2022

Enfant du siècle

Larrue Saint-Jacques, Philippe-Audrey

Enfant spectacle

J’ai assisté au spectacle de cet humoriste québécois, et ce, sans attente. Je ne connaissais de Philippe-Audrey Larrue Saint-Jacques que sa participation à l’émission à sketchs Like-moi !

J’ai entendu un humour intellectuel et drôle. Les sujets abordés sont multiples, traités avec des mots simples et intelligents qui font sourire ; ses propos suscitent réflexion.

J’ai vraiment apprécié le respect que cet homme accorde à chaque sujet. C’est avec humilité qu’il se présente à nous et qu’il aborde certaines situations pour finalement parler de lui.

Membre : Pierre, Saint-Jean-sur-Richelieu

Larrue Saint-Jacques, Philippe-Audrey. Enfant du siècle, spectacle présenté un peu partout au Québec.

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22 déc 2022

Des chaussures pleines de vodka chaude

Prilepine, Zakhar

Des chaussures pleines de vodka chaudes

Une anthologie de onze nouvelles qui se déroulent en divers endroits de la Russie, autant en ville qu’à la campagne. Le point commun : elles racontent toutes la vie de gens ordinaires, pour la plupart des paumés, sur lesquels l’auteur porte un regard tendre et généreux, agrémenté par l’humour pince-sans-rire russe.

Presque chaque histoire est une loufoquerie et parfois cela commence déjà avec les noms des personnages, tel qu’Il’dar Hamazov que tout le monde appelle Hamas. Et des tournures ironiques, comme quand un homme découvre que la pute que son frère a commandée est en fait sa femme.

On raconte des affaires délirantes faites par des garçons : remplir les chaussures de vodka ou s’apprêter à manger de la viande de chien au barbecue afin d’impressionner les filles, faire la course de voitures déglinguées… Les situations drôles ne s’arrêtent pas et on les savoure avec de grands éclats de rire.

Quelque part, nous rions de nous-mêmes, peu importe notre culture, car ce dont l’auteur se moque avec tant d’amour, c’est notre condition humaine, combien nous sommes fragiles et faillibles.

Zakhar Prilepine manie sa plume si adroitement qu’on ne sent la dureté des vies de ses personnages qu’après coup. Son grand talent a déjà été récompensé de prix littéraires. Lui-même, il figure dans le roman de l’écrivain français Emmanuel Carrère, Limonov.

À lire et à rire !

Titre original : Botinki, poln’e goryatcheï vodkoï

Membre : Nacha, Montréal

Prilepine, Zakhar. Des chaussures pleines de vodka chaude, Éditions Actes Sud, collection Babel, 2008, 2011, 182 pages.

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22 déc 2022

La Louisiane, une affaire d’État : récits de Jean-Baptiste Minet et d’Henri Joustel, témoins de Cavelier de La Salle, 1684-1687

Litalien, Raymonde

La Louisiane, une affaire d'État

Robert Cavelier de La Salle a été un formidable explorateur. Rêvant d’atteindre la Chine par la mer de l’Ouest (l’océan Pacifique), il pensait d’abord y parvenir à partir de Montréal et des Grands Lacs, d’où le surnom de Lachine donné par dérision à son domaine sur l’île de Montréal.

Il fut le premier explorateur français à atteindre l’embouchure du Mississippi par voie terrestre (1682), ce qui lui fit comprendre qu’il avait atteint en fait le golfe du Mexique et non l’océan, et il donna à la région qu’il avait exploré le nom de Louisiane.

C’était aussi un formidable entrepreneur. Il réussit, par des démarches incessantes, à convaincre la cour de Louis XIV de l’intérêt de coloniser la Louisiane, en fondant un établissement à l’embouchure du Mississippi, avec l’objectif de bloquer les prétentions anglaises et espagnoles sur ce territoire. Il fut ainsi autorisé à entreprendre une expédition de colonisation par voie maritime cette fois, et obtint un financement considérable, auquel il dut ajouter sa fortune personnelle. Il quitte La Rochelle en 1684 à cette fin avec cinq vaisseaux et quelques centaines de colons.

Explorateur terrestre, Cavelier de La Salle n’était pas un marin et on dut lui adjoindre un excellent capitaine, Tanneguy Le Gallois de Beaujeu, mais la concorde fut loin d’être parfaite entre eux, ce qui entrava la bonne marche de l’expédition.

Plus important encore : les moyens de calculer les longitudes étant alors imparfaits, il se retrouva loin à l’ouest de l’embouchure du Mississippi, en plein territoire revendiqué par les Espagnols qui, comme de raison, s’opposèrent vivement aux Français. Tentant de retrouver son chemin vers le Mississippi, il fut aux prises avec certains des membres de son expédition et il fut assassiné par eux le 19 mars 1687. Fin de partie pour Cavelier de La Salle, qui fut unanimement blâmé pour cet échec, d’autant plus qu’il n’était plus là pour donner sa version des événements.

Or, dans ses travaux en France, l’auteure a localisé deux documents qui avaient échappé jusqu’ici à l’attention des chercheurs et qui donnent une autre perspective des raisons de l’échec de l’expédition et une bien meilleure image de La Salle. Ces deux documents constituent la matière première de ce livre, qui intéressera surtout ceux et celles qui s’intéressent à l’histoire de la Louisiane.

Malgré cet échec, Louis XIV ne renonça pas au projet de La Salle. Dix ans plus tard, il confiera un autre mandat de colonisation à Pierre Le Moyne d’Iberville, autre extraordinaire capitaine, qui fondera Biloxi en 1699 et qui fut, lui aussi, assassiné dans des circonstances étranges.

Membre : Pierre, abonné de la bibliothèque Germaine-Guèvremont

Litalien, Raymonde. La Louisiane, une affaire d’État. Récits de Jean-Baptiste Minet et d’Henri Joustel, témoins de Cavelier de La Salle, 1684-1687, Éditions Septentrion, 2021, 157 pages.

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22 déc 2022

Il nous restera ça

Grimaldi, Virginie

Il nous restera ça

Dans ce nouveau roman de Virginie Grimaldi, on fait la connaissance de trois personnages attachants : Jeanne, Théo et Iris, trois destins abîmés par les épreuves de la vie. Malgré les différences de générations, ils vont apprendre à vivre ensemble.

On retrouve dans ce livre beaucoup d’émotions, des rires, des désillusions, de la bienveillance, de l’amour et de l’espoir.

Un bouquin tonique ! Bonne lecture !

Abonnée : bibliothèque Germaine-Guèvremont

Grimaldi, Virginie. Il nous restera ça, Éditions Fayard, 2022, 388 pages.

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22 déc 2022

Les Fiancées d’Odessa

Skeslien Charles, Janet

Les Fiancées d'Odessa

C’est un roman sur un sujet peu abordé : les mariées par correspondance dans l’ère moderne. Attirées par le rêve américain, les femmes des pays pauvres deviennent l’objet du courtage matrimonial, un commerce florissant grâce aux hommes occidentaux qui ont du mal à apprivoiser leur solitude.

Daria, la protagoniste, est une jolie jeune femme ukrainienne qui habite avec sa grand-mère bien aimée. Malgré son diplôme en génie mécanique, Daria n’arrive pas à trouver un job. Finalement, elle décroche un emploi comme secrétaire dans une entreprise d’importation parce qu’elle parle très bien l’anglais. Elle est assez dégourdie pour ménager la jalousie de ses collègues, le harcèlement initial de son patron et les problèmes administratifs au travail.

Puisque sa capacité de parler l’anglais couramment est si prisée dans les affaires, elle trouve facilement un deuxième emploi comme traductrice-interprète dans une maison de courtage matrimonial nouvellement ouverte. Là, elle-même fait la connaissance d’un correspondant qui s’appelle Tristan. Elle n’est pas intéressée au début, mais à cause d’un chagrin d’amour, elle poursuit cette relation virtuelle. Encouragée par sa grand-mère à trouver un mari américain responsable et à se construire un meilleur avenir prospère là-bas, loin des conditions sociales pénibles de l’Ukraine, elle cède aux douceurs de Tristan.

Mais en arrivant aux États-Unis, les illusions tombent, les unes après les autres. Son mari n’est pas enseignant à l’école où il travaille, comme il l’a prétendu, mais gardien. Il est peu cultivé et il a des champs d’intérêt très limités. Cela ne l’empêche pas de l’insulter parce qu’elle vient d’un pays pauvre, malgré la richesse de sa culture. Il est également radin parce qu’il a beaucoup de dettes à payer. Elle est même obligée de trouver un travail comme serveuse afin de payer les appels téléphoniques à sa grand-mère.

Le comble est qu’il est très possessif et contrôlant. Il la surveille, même au café où elle travaille. Elle n’en peut plus. Elle étouffe. Elle demande le divorce, mais lui, il la menace. De plus, sa résidence permanente dépend de lui.

Alors, comment va-t-elle défaire les nœuds créés par ce mariage ? Est-ce qu’elle va retrouver sa liberté et sa dignité ou est-ce qu’elle va rester pour la sécurité matérielle ? On apprend cela dans le dénouement, qui comporte des éléments un peu invraisemblables pour arriver à une fin satisfaisante.

À la différence du sujet, le style est assez médiocre. Les personnages sont un peu caricaturaux. Mais le décor est très bien planté pour nous montrer le visage caché du trafic de rêves, qui engendre plus de déception et d’injustice fâcheuse que de bonheur.

Titre original : Moonlight in Odessa

Membre : Nacha, Montréal

Skeslien Charles, Janet. Les Fiancées d’Odessa, Éditions Liana Levi, 2009, 2012, 414 pages.

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