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11 août 2022

Le Billet de la semaine

Bonjour à vous toutes et à vous tous,

Je viens de lire l’un des meilleurs romans de Douglas Kennedy, très bien traduit par Chloé Royer. Les hommes ont peur de la lumière / Afraid of the Light (Belfond, 2021, 2022) touche à plusieurs thèmes d’une grande actualité aux États-Unis… Voyons de quoi il en retourne.

Brendan, le narrateur, a aujourd’hui 56 ans. Il habite depuis près de 30 ans le même bungalow des années 50 avec sa femme Agnieska. Ils se sont rencontrés dans un cabinet de dentiste alors qu’elle était venue remplacer une hygiéniste absente cette journée-là. Avant la naissance de leur fille Klara, il y eut un drame familial qui a eu comme conséquence de créer une cassure au sein du couple.

Autant Klara s’entend super bien avec son père, autant elle a beaucoup de difficulté à communiquer avec sa mère. Diplômée, avec mention, de l’université de Santa Cruz en Californie, aujourd’hui, à 24 ans, elle fait de longues heures dans « un foyer de femmes battues ». Elle a du caractère et lorsqu’elle a quelque chose en tête, elle lâche rarement le morceau !

Brendan, le cadet d’une famille d’immigrés qui compte trois enfants, est une bonne personne qui a dû, la majorité du temps, dire « oui » à son père ce qui, bien sûr, a orienté bien des aspects de sa vie personnelle et professionnelle.

Agnieska, dont les parents sont originaires de Dantzig, ne travaille plus depuis près de 15 ans ; elle s’est plutôt mise à faire du bénévolat auprès d’un groupe qui milite contre l’avortement. Cette femme qui a été élevée dans la foi catholique et qui va communier tous les jours, ne peut accepter que l’on mette fin à une grossesse. Jusqu’où son implication la mènera-t-elle ? Sera-t-elle prête à faire des compromis ?

Brendan travaille entre 60 et 70 heures par semaine. Mais comment cet homme, qui a son diplôme d’ingénieur en électricité de la California State University, s’est-il retrouvé chauffeur de taxi pour Uber à Los Angeles après avoir été, durant 27 ans, directeur des ventes régionales de Californie du Sud pour la compagnie Auerbach ?

« On ne travaille pas chez Uber.
Personne ne travaille chez Uber.
On conduit pour Uber. » (p. 18)

Il effectue en moyenne 2 000 kilomètres par semaine avec sa Prius qu’il devra changer dans deux ans, car les règles, chez Uber, sont très strictes.
L’auto ne doit pas avoir plus de dix ans, être propre et en parfait état.
Sur une course qui aurait rapporté 10 dollars, le chauffeur en garde 8 et Uber empoche le reste.
Tout ce qui concerne l’essence, les assurances et l’entretien de la voiture est aux frais de son propriétaire.
Brendan ne dort pas plus que cinq heures par nuit et s’octroie une journée de congé aux 15 jours.

Donc, en tant que chauffeur de taxi, il voit des gens pressés, insatisfaits, stressés, impolis, baveux, solitaires… mais il arrive aussi parfois qu’un passager soit gentil et le remercie. C’est le cas d’une cliente qu’il va prendre au 1710, Malcolm Avenue pour la conduire sur le boulevard Van Nuys, où se trouve une clinique spécialisée en IVG. C’est à partir de ce jour-là, que sa vie prend une nouvelle tangente.

La personne dont il est question s’appelle Elise Flouton. Elle a été professeure de français à l’UCLA et maintenant, elle milite pour les droits des femmes. Veuve depuis deux ans, après 40 ans de vie commune – Wilbur, son mari avait été avocat en droit du travail –, elle est une « doula » depuis plus de cinq ans. « Je passe du temps avec les femmes qui sont sur le point d’avorter et qui n’ont personne pour les soutenir. »

Si Brendan est très proche de Klara, ce n’est pas le cas d’Elise et de sa fille Alison. Elles ne se voient presque jamais, d’autant qu’Alison habite et travaille à Wall Street à New York.

Brendan et Elise n’ont pas grand-chose en commun et pourtant, ils vont être amenés à se revoir après un incident fâcheux. Elle requiert ses services de plus en plus souvent et, à force de la côtoyer, Brendan va réussir à se détacher de l’emprise qu’exerce Agnieska sur lui.

Je ne dis rien du père Todor Kieuchikov, ami d’enfance de Brendan, prêtre de la paroisse St. Ignatius Loyola à Beverly Hills et fondateur de l’association Angels Assist, ni de Teresa, paroissienne de Todor et ex-infirmière en obstétrique, pas plus que du financier Patrick Kelleher. Je vous laisse le plaisir de découvrir les multiples facettes de ces personnages qui vont jouer un rôle fondamental dans la suite de cette histoire.

Je n’ai pu m’empêcher de me demander si ce roman aurait été de facture différente s’il avait été écrit avant que la Cour suprême des États-Unis annule, en juin dernier, l’arrêt Roe v. Wade ? Combien d’États vont résister à cette loi qui datait de 1973 et qui garantissait aux Américaines le droit à l’avortement ?

Je me suis attaché à Brendan et à Elise, j’ai suivi avec intérêt la quête des uns et des autres, mais j’ai aussi ragé de voir combien certaines personnes avaient des croyances tellement ancrées qu’elles altéraient leur jugement et mettaient en péril leur vie de couple. Je vous assure, ce roman est à lire !


Les Irrésistibles de Marie-Anne ont aussi leur page Facebook. Venez voir !

https://www.facebook.com/LesIrresistiblesDeMarieAnne

En vous rendant sur la chaîne YouTube à l’émission Les Irrésistibles de Marie-Anne, vous pourrez entendre, à chaque semaine, mes commentaires et critiques de théâtre ou d’arts visuels.

Je vous souhaite de très belles découvertes et à la semaine prochaine,


Marie-Anne

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11 août 2022

Chanson douce

Slimani, Leïla

Chanson douce Sliman

Louise, la nounou parfaite, la baby-sitter indispensable, voit sa vie lui échapper jour après jour. Son perfectionnisme absolu, ses « tocs » irrépressibles, son attachement désordonné ajoutés à ses problèmes psychologiques et pécuniaires la conduiront à commettre l’irréparable.

L’auteure, Leïla Slimani, décrit avec justesse et pertinence le climat malsain qui s’installe progressivement chez les Massé. Elle tisse la longue trame de la déchéance irréversible de Louise, jeune cinquantenaire, qui déguise ses carences et ses tares sous une fausse douceur. Et elle exprime sous une plume flegmatique la confiance et l’admiration que Myriam et Paul vouent à leur employée modèle. Des soupçons effleurent le couple, qu’ils chasseront, qui reviendront, mais qu’ils n’auront pas le temps de vérifier, occupés qu’ils sont par leur réussite professionnelle, jusqu’à ce que le drame survienne…

Un roman qui dresse froidement le portrait de la société actuelle : inégalités des classes sociales, difficile conciliation famille-travail, précarité de la santé mentale, impuissance et incompréhension de cette réalité morbide qu’est l’infanticide… Leïla Slimani dérange tout autant qu’elle captive !

Membre : Colombe, Ville de Québec

Slimani, Leïla. Chanson douce, Éditions Gallimard, collection Blanche, 2016, 240 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

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11 août 2022

Les Ombres blanches

Fortier, Dominique

Les Ombres blanches petit format

Les Ombres blanches est la suite des Villes de papier (2018). Emily Dickinson est décédée, elle a laissé des consignes strictes à sa sœur Lavinia de brûler tout papier personnel.

Ce deuxième volume met en scène ceux qui restent après le départ d’Emily, son frère Austin et sa femme Susan, sa sœur Lavinia, Mabel, la maîtresse d’Austin, avec son mari David et sa fille Millicent. Toutes ces personnes vont jouer un rôle pour garder en vie les écrits d’Emily Dickinson, en travaillant à la publication de son œuvre.

« Quand elle voit une mésange, Lavinia pense à sa sœur vivante. Lorsqu’elle aperçoit, entre les branches du sycomore, l’éclair rouge du cardinal, elle voit sa sœur. En regardant les sittelles, en guettant un étourneau sur un toit, chaque fois qu’elle entend roucouler une tourterelle, dès qu’apparaît un corbeau ou un mainate chatoyant, Lavinia se souvient d’Emily. » Dominique Fortier a parsemé son livre de vers d’Emily ce qui, de façon agréable, donne du rythme.

Les Ombres blanches pose des questions qui m’ont touchée, car on se les pose tous : Qu’est-ce qui nous survit ?

Comment perpétuer l’œuvre d’Emily, si douce, si sensible, qui s’est repliée peu à peu dans son monde ? Bien que ce livre soit un peu plus rempli de détails matériels, il complète Les Villes de papiers, mais de manière bien moins lyrique.

Membre : Christine, Duvernay (Laval)

Fortier, Dominique. Les Ombres blanches, Éditions Alto, 2022, 244 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

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11 août 2022

En eaux dangereuses

Leon, Donna

En eaux dangereuses

Une histoire très sombre de corruption des eaux qui occasionnent des dégâts environnementaux. Le commissaire Brunetti doit trouver le coupable de cette sale affaire.

« Dans son ultime témoignage à la police, une vieille femme affirme que son mari Vittorio a été assassiné pour de l’argent. Le commissaire Guido Brunetti découvre alors que Vittorio, qui travaillait pour une compagnie chargée de vérifier la qualité des eaux vénitiennes, est mort dans un accident mystérieux. Il lève peu à peu le voile sur une menace pour Venise et toute sa région. »

C’est loin, malheureusement, d’être le meilleur roman de l’auteure. Bonne chance la prochaine fois !

Titre original : Trace Elements

Abonnée : bibliothèque Germaine-Guèvremont

Leon, Donna. En eaux dangereuses, Éditions Calmann-Lévy, collection Calmann-Lévy noir, 2020, 2021, 320 pages.

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11 août 2022

L’Enfant réparé

Delacourt, Grégoire

L'Enfant réparé

L’auteur expose ici sa blessure. Le silence sur son enfance a dévoré sa vie d’adulte.
L’enfant réparé a beaucoup manqué d’amour.
L’écriture, pour Grégoire Delacourt, a été une thérapie nécessaire.
Son histoire sur l’inceste, dévoilée 50 ans après les faits, est écrite d’une façon délicate et élégante. Bonne lecture !

Abonnée : bibliothèque Germaine-Guèvremont

Delacourt, Grégoire. L’Enfant réparé, Éditions Grasset, 2022, 232 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

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11 août 2022

Blizzard

Vingtras, Marie

Blizzard

Ce premier roman a été suggéré plusieurs fois par les membres du Club des Irrésistibles. Cela m’a intriguée. Après l’avoir lu, j’ai compris.

L’histoire : « Le blizzard fait rage en Alaska. Au cœur de la tempête, un jeune garçon disparaît. Il n’aura fallu que quelques secondes, le temps de refaire ses lacets, pour que Bess lâche la main de l’enfant et le perdre de vue. […] Un huit clos en pleine nature… » (Quatrième de couverture)

Quasiment un chef-d’œuvre tant par l’écriture, la forme et le fond. Remarquable. Belle découverte. C’est à lire !

Membre : CestDoris

Vingtras, Marie. Blizzard, Éditions de l’Olivier, 2021, 182 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

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11 août 2022

La Tresse

Colombani, Laetitia

La Tresse Colombani

J’ai bien aimé ces trois histoires de femmes qui ont su dire non et ont été capables de s’affirmer. Smita vit en Inde, Giulia, en Italie et Sarah se trouve au Canada. Leurs destins personnels s’entrelacent dans un mouvement de circonstances dans un bel élan de solidarité et d’entraide.

Chacune de leurs histoires est fascinante et pourrait facilement faire l’écriture d’un seul livre.

J’encouragerais l’autrice dans cet élan grâce à son talent d’écriture.

Membre : Josette G., Montréal

Colombani, Laetitia. La Tresse, Éditions Grasset, 2017, 222 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

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11 août 2022

Le Mur des silences

Indridason, Arnaldur

Le Mur des silences

C’est à l’occasion de travaux dans leur buanderie, qu’un couple découvre un cadavre emmuré depuis plusieurs années. Qui est-il ? Un homme ou une femme ?

Konrad, policier à la retraite, aimerait en savoir plus sur cette découverte ; Eyglo, son amie médium, lui a confié qu’elle s’était rendue, il y a plusieurs années de cela, dans cette maison à la demande de l’ancienne propriétaire. Cette dernière y ressentait une sorte d’oppression, d’étouffement, sensation d’autant plus forte lorsqu’elle descendait à la cave. Mais Konrad n’en n’oublie pas pour autant l’enquête personnelle qu’il mène sur l’assassinat de son père.

L’auteur déroule ainsi, sur deux époques différentes, les protagonistes de ces deux histoires qui vont finir par se recouper. Passionnant ! Habituellement, les romans d’Arnaldur Indridason peuvent se lire sans se soucier de leur date de publication. Si, toutefois, ce roman est le premier de cet écrivain que vous vous apprêtez à lire, je vous conseillerais de lire avant Les Fantômes de Reykjavik (2018, 2020). Il y est en effet souvent fait référence aux personnages et à l’enquête dans Le Mur des silences. Ce serait vraiment dommage de vous priver du plaisir de le lire.

Vous ai-je dit, dans une précédente critique, que j’adore Arnaldur Indridason ?

Membre : France

Cette suggestion est proposée par un lecteur du Pays de Romans – France, membre du club de lecture Troquez vos Irrésistibles et partenaire du Club Les Irrésistibles des Bibliothèques de Montréal.

Indridason, Arnaldur. Le Mur des silences, Éditions Métailié, 2022, 320 pages.

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11 août 2022

L’Âge d’eau. 1, La Constellation du chien

Flao, Benjamin

L'Âge d'eau tome 1

Nous sommes en France, l’eau est montée et il n’y aura pas de décrue. Face à ce nouveau phénomène, beaucoup de populations sont déplacées et survivent comme elles peuvent sur les terres émergées ou apprennent « à flotter ». Les grandes villes, comme les grands pôles industriels, sont, quant à eux, systématiquement entourés de digues et soumis à des normes sanitaires.

Face à l’insalubrité potentielle de ces modes de vie « hors des digues » et au danger qu’ils représentent, les autorités invitent ces populations à venir rejoindre au plus vite les centres d’hébergement d’urgence construits à la chaîne, sous peine de perdre certains de leurs droits citoyens. Une famille, qui a vu son habitat noyé par la montée des eaux, refuse d’obéir à l’injonction gouvernementale.

Pour moi, la lecture de cette fable écologique a été un réel plaisir. Ce récit tour à tour réaliste, poétique, visionnaire et réconfortant m’a émue. Et puis les personnages, de vraies gueules à l’ancienne, j’allais dire à la Tronchet (que l’auteur remercie d’ailleurs à la fin), et le graphisme à couper le souffle confèrent à cette BD tous les atouts pour plaire aux lecteurs. À lire !

Membre : France

Cette suggestion est proposée par un lecteur du Pays de Romans – France, membre du club de lecture Troquez vos Irrésistibles et partenaire du Club Les Irrésistibles des Bibliothèques de Montréal.

Flao, Benjamin. L’Âge d’eau. 1, La Constellation du chien, Éditions Futuropolis, 2022, 160 pages.

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11 août 2022

Body & Soul

Conroy, Frank

Body and Soul

Un roman conseillé par une historienne parisienne de renom, Mona Ozouf, et que j’ai beaucoup apprécié.

Écrit par un écrivain et pianiste de jazz américain c’est un enchantement. Que jouer du piano ne soit pas qu’une technique, on s’en doute, mais qu’à quel point c’est un art auquel participent toute la sensibilité et la sensualité, c’est magnifiquement décrit.

Ainsi le jeune pianiste du roman décrit une révélation qu’il a eu en écoutant son professeur de piano : « Il ressent une tranquillité étrange, très loin en lui, même si son cerveau fait la course avec les implications de ce qui vient de se passer. Il avait déjà joué ces vingt mesures une centaine de fois […] et toutefois il savait qu’à l’instant il les avait entendues et comprises complètement pour la première fois. Il se sentait à l’aube de quelque chose, comme si chaque atome de son corps faisait un changement subtil, un réalignement minime pour le préparer à entrer dans un monde nouveau. […] Les détails techniques étaient clairs […] mais il réalisa que dans la capacité du professeur à faire de la musique, magiquement pure, la dynamique était un élément crucial. »

Un concert à quatre mains ? : « Il était lancé, il était lâché, il était libre et ils ont joué jusqu’à la fin, un grand voilier courant dans le vent. »

Il s’explique : « Les différentes clés signifiaient que mes doigts devaient avoir différentes positions et je ressentais les différentes positions comme des émotions. » Par exemple : « C’est une clé lumineuse. Joyeuse. E bémol est plus noire, avec plus de nostalgie. C’est comme les couleurs ou presque. Il y a quelque chose là à propos des mains, comme une réponse loin en vous, et pendant que vos mains bougent, une sorte de tracé des émotions, là dans la signature des clés. »

L’histoire simple et touchante est une trame qui donne le temps d’absorber toute la richesse de ce qui est décrit : la musique au piano jouée corps et âme.

Titre en français : Corps et âme : l’enfant prodige

Membre : N.L., Île-des-Soeurs

Conroy, Frank. Body & Soul, Éditions Viking, 1993, 1998, 450 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

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11 août 2022

L’homme qui voulait être aimé

Kiejman, Georges et Vanessa Schneider

L'homme qui voulait être aimé

Ce titre, qui aurait pu être celui d’un banal roman, est en fait le récit de la vie peu ordinaire d’un homme né en 1932 à Paris de parents juifs polonais alors récemment immigrés en France.

Avec un père et une soeur décédés à Auschwitz, une mère illettrée subsistant de peine et de misère, une enfance misérable pendant la guerre, il trouva néanmoins sur son chemin des gens qui se prirent d’affection à son égard, lui permettant de recevoir une bonne instruction, de devenir un brillant avocat et même de mener une carrière politique comme ministre, du temps de François Mitterrand. Comme il le dit lui-même : « Un grand avocat, mais un petit ministre ! ». Du reste, ses propos sur le rôle de l’avocat sont les meilleures parties de l’ouvrage.

L’homme qui voulait être aimé, constitué de courts chapitres, raconte plusieurs des affaires criminelles et civiles dans lesquelles il fut impliqué. Plusieurs de celles-ci ont été peu traitées dans notre septentrionale contrée, mais certaines nous sont quand même familières : décès de Lady Diana, meurtre de Marie Trintignant, affaire Bettencourt, procès de Jacques Chirac, divorce de Nicolas Sarkozy et plusieurs autres. Très proche du milieu littéraire, Georges Kiejman eut à plusieurs reprises à intervenir dans la défense de la liberté d’expression, notamment pour la revue Charlie Hebdo.

Mais ce que ce livre raconte surtout, ce sont ses efforts pour être aimé, sans doute une tentative de revanche sur son enfance difficile, ce qu’on peut comprendre. Sur ce plan également, il a réussi sa vie : séducteur impénitent, il a été marié trois fois, tout en ayant simultanément de nombreuses maîtresses.

Bien sûr, on retient d’emblée à la lecture du livre que la Shoah a été un crime effroyable. Une fois ceci dit, le livre laisse néanmoins le lecteur sur sa faim. L’auteur a rencontré plein de gens intéressants (en bien ou en mal), dans le domaine de l’édition et de la politique, entre autres. Ce qu’il en dit est la plupart du temps superficiel ; est-ce un effet du respect de la confidentialité des dossiers de ses clients ? On note aussi que le milieu de grands bourgeois du jet set qu’il a fréquenté n’est certes pas l’endroit où on rencontre le plus de gens sympathiques.

Membre : Pierre, abonné de la bibliothèque Germaine-Guèvremont

Kiejman, Georges et Vanessa Schneider. L’homme qui voulait être aimé, Éditions Grasset, 2021, 251 pages.

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11 août 2022

La Décision

Tuil, Karine

La Décision Karine Tuil

Une fois que nous avons ce roman entre les mains, impossible de le mettre de côté. Vous êtes avertis. La femme dont il est ici question s’appelle Alma Revel. Elle est Française, bientôt quinquagénaire, mère de famille et juge d’instruction antiterroriste.

Le titre aurait pu être pluriel, car la narratrice doit prendre deux décisions : restera-t-elle auprès de son mari, écrivain en panne d’inspiration, et quel sera son verdict dans la cause du jeune Abdeljalil Kacem, revenu en France en 2015 ? Coupable ou non coupable d’appartenir à un groupe terroriste ? Et si elle se trompait, quelles en seraient les conséquences ? Mettrait-elle des vies en danger ?

D’une grande actualité, La Décision nous rappelle des événements tragiques survenus dans les dernières années. On ressort bousculé de cette prenante lecture.

Membre : Outremont

Tuil, Karine. La Décision, Éditions Gallimard, 2022, 296 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

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04 août 2022

Le Billet de la semaine

Bonjour à vous toutes et à vous tous,

Après nous avoir donné à lire l’inoubliable Station Eleven en 2016, voici L’Hôtel de verre (Alto, 2020, 2021), un autre fabuleux roman écrit par la talentueuse écrivaine canadienne quarantenaire, Emily St. John Mandel. Intelligemment construite, cette intrigue qui s’échelonne des années 90 à 2029, comporte plusieurs pistes qui nous conduisent à des drames humains, à des faillites, mais aussi à des rencontres et à des alliances.

Vincent, 18 ans, est la demi-sœur de Paul, de cinq ans son aîné. Ils ont le même père, mais pas la même mère – celle de Vincent est disparue alors qu’elle faisait du canoë. Vincent n’a pas vu Paul depuis maintenant cinq ans. Que s’est-il passé ? Pourquoi ont-ils coupé les liens ?

Décembre 2018 : Vincent est sur le pont du Neptune Cumberland, un porte-conteneurs de 370 mètres où elle a été engagée à titre d’assistante-cuisinière. Elle nous annonce qu’elle commence son histoire par la fin, dont je ne vais rien dévoiler, bien évidemment !

Décembre 1999, à la veille du soi-disant « bug » de l’an 2000. Paul, pour faire plaisir à sa mère, après plusieurs cures de désintoxication, a accepté d’étudier la finance à l’université de Toronto. Mais lui, ce qui le branche, c’est la musique. Il aurait voulu se « spécialiser dans la composition musicale ». Y arrivera-t-il ? Et si oui, à quel prix ?

Printemps 2005, Vancouver : Vincent est barmaid à temps plein à l’hôtel Caiette, situé à une quinzaine de minutes de la petite localité de Grace Harbour. Pour avoir accès à l’hôtel de luxe, situé en pleine nature sauvage, il faut emprunter un bateau-taxi. Parmi les autres employés, Paul, engagé comme agent d’entretien de nuit, grâce à sa demi-sœur. Pour quelle raison est-il mis à la porte trois mois après son arrivée ? Qu’a-t-il fait de si répréhensible pour perdre son emploi ?

L’hôtel compte, entre autres, parmi ses clients réguliers, une femme d’affaires de Chicago, Ella Kaspersky. Elle va jouer un rôle non négligeable dans cette histoire, comme plusieurs autres d’ailleurs. C’est la raison pour laquelle il faut porter une attention particulière à tous les personnages que l’on croit à prime abord secondaires, mais qui, au final, auront leur importance pour mieux saisir les fils tissés fort habilement par la romancière.

De son côté, Vincent est restée environ six mois à l’hôtel Caiette avant de partir aux bras d’un client et pas n’importe lequel : Jonathan Alkaitis. Il est veuf depuis trois ans et père d’une jeune femme vingtenaire. Cet Américain de 58 ans a fait fortune dans la finance, plus précisément en investissant en Bourse « l’argent que lui confiaient d’autres personnes ».

Peu de temps après son départ de la Colombie-Britannique pour New York, on remarque au doigt de Vincent une alliance. Pourtant elle n’est pas mariée. Pourquoi une telle mise en scène ? Qui veut-elle tromper ? Et si c’était Jonathan qui le lui avait demandé ? Quel est leur pacte ?

Son « mari » qui, en plus d’une immense demeure en dehors de Manhattan, possède un appartement au 36e étage du Columbus Circle, fait partie de plusieurs clubs privés situés dans différents états américains alors que ses bureaux se retrouvent au 16e et 17e d’un édifice new- yorkais. C’est précisément sur l’un de ces deux étages où tout va se jouer et entraîner…

Il y a tellement de mensonges, de secrets, de fausses pistes dans L’Hôtel de verre, qu’il ne serait pas judicieux d’écrire une ligne de plus. Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter autant de plaisir que j’en ai eu à suivre les machinations des uns et des autres.


En publiant L’Enfant réparé (Grasset, 2021), Grégoire Delacourt met une pierre de plus à son édifice autobiographique. Écrivant au « je », il se raconte comme jamais, essaye de mettre des mots sur ses blessures et se rend compte, a postiori, que les jalons de son œuvre étaient déjà présents dans plusieurs de ses romans. Écrire fait souvent ressurgir ce qui dort depuis longtemps en nous, parfois depuis trop longtemps.

Le roman commence par cette phrase : « La maison existe toujours. Elle est située au 9 de l’avenue de Verdun. » Cette maison, c’est celle qu’a habité Grégoire Delacourt, avec son frère (né en 1961) et sa sœur (née en 1965), avant qu’il ne soit envoyé en pension chez les jésuites à l’âge de dix ans. « Elle [sa mère] l’avait perdu pour qu’il puisse vivre. Elle ne l’eut plus jamais dans ses bras. Et l’enfant crut qu’elle ne l’aimait pas. Et je crus qu’elle ne m’aimait pas. » Et pourtant…

Né en 1960 à Valenciennes, d’un père qui tenait une mercerie – celle-là même que l’on retrouve dans La Liste de mes envies (2012) – et qui ne parle jamais de lui et d’une mère malheureuse, qui a trouvé un peu de réconfort en fumant menthol sur menthol. Le couple qui allait à vau-l’eau a divorcé ; le père s’est reconstruit une famille, la mère a préféré rester seule et, d’une certaine manière, grâce au roman autobiographique de Marie Cardinal, suivra une psychanalyse.

Près de cinquante ans ont passé depuis cette époque. L’auteur, qui va et vient au gré de sa mémoire, consulte un psy, se remémore des pans de son histoire familiale. Grégoire a été un enfant qui a souffert, qui aurait voulu que sa mère le prenne dans ses bras, lui donne une preuve d’affection. On l’a plutôt bourré de Mogadon et de Valium. « Je n’ai jamais écrit dans cette maison. Je veux dire que je n’y ai rien inventé, jamais rêvé d’être un jour écrivain, d’avoir fait un best-seller. J’ai eu peur et froid. J’ai été abîmé dans cette maison. J’ai été abusé. Aujourd’hui, je le sais. » (p. 15)

Après un bac en philo et en histoire de l’art, Grégoire Delacourt rencontre, à 22 ans, sa femme, d’origine tunisienne, la mère de ses quatre enfants. Elle désire être comédienne, faire du théâtre ; lui, commence sa carrière dans la publicité, d’abord à Bruxelles puis à Paris. Il va réaliser un premier court-métrage en 1995, avant de bifurquer vers l’écriture à 50 ans. « Je suis un écrivain du hasard », dit-il. Le couple, comme celui de ses parents, ne tiendra pas le coup. Arrivera-t-il, un jour, à aimer ?

Aucun nom n’est mentionné dans L’Enfant réparé (on parle du père, de la mère, du frère, de la sœur…). Ce récit autobiographique divisé en trois parties est triste, bien sûr, mais loin d’être déprimant. Il n’y a aucune complaisance ni médisance, Grégoire Delacourt tente plutôt de faire la lumière sur plusieurs aspects de sa vie. Il creuse, fouille, cherche et, parfois, trouve réponses à ses questions.

Je lui laisse le mot de la fin : « En écrivant sur mon père, j’ai trouvé l’amour de ma mère. » (p. 205). Ce n’est quand même pas rien…


Les Irrésistibles de Marie-Anne ont aussi leur page Facebook. Venez voir !

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En vous rendant sur la chaîne YouTube à l’émission Les Irrésistibles de Marie-Anne, vous pourrez entendre, à chaque semaine, mes commentaires et critiques de théâtre ou d’arts visuels.

Je vous souhaite de très belles découvertes et à la semaine prochaine,


Marie-Anne

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04 août 2022

La Femme à part

Gornick, Vivian

La Femme à part

Vivian Gornick, écrivaine new-yorkaise, nous invite à une balade dans sa ville, New York. Elle nous livre ses réflexions lors de ses grandes promenades, seule ou avec son grand ami Léonard, au détour d’une rue ou d’une rencontre par hasard d’un sans-abri, d’un couple. Elle nous parle de sa mère et des souvenirs douloureux et heureux de son enfance.

Ce livre a été pour moi comme une transcription de scènes quotidiennes de mon existence. « La rue est sans cesse en mouvement, alors il vaut mieux aimer ça. Il faut trouver le bon rythme, dégager une histoire de cette cadence, et accepter au lieu de déplorer la fragilité du pouvoir narratif, quand bien même il est infini. La civilisation se désagrège ? La ville est détraquée ? Le siècle est surréaliste ? Vite, encore plus vite. Il faut trouver une intrigue sans attendre. »

Titre original : The Odd Woman and the City

Membre : Christine, Duvernay (Laval)

Gornick, Vivian. La Femme à part, Éditions Rivages, 2015, 2018, 157 pages.

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04 août 2022

Le Grand Monde : les années glorieuses

Lemaitre, Pierre

Le Grand Monde Lemaitre

C’est à Beyrouth, en mars 1948, que nous allons à la rencontre de la famille Pelletier. Le père, Louis Pelletier, est un homme calme qui ne perd pas son sang-froid. Cette journée de mars est l’anniversaire de la savonnerie. Angèle, son épouse, est une femme qui aime ses enfants ; lors d’événements difficiles, elle s’isole dans sa chambre pour quelques jours, mais elle en sort vite lorsqu’il est question des affaires de la savonnerie.

Jean, dit Bouboule, est le fils aîné. Il est marié à Geneviève. Jean vogue d’un échec à l’autre. Son père lui avait confié un projet d’agrandissement de la savonnerie qui s’est avéré un désastre. Lui et son épouse quittent pour la France et le destin de Jean le mène vers un nouvel échec.

Geneviève est une femme acariâtre et manipulatrice. Elle a des exigences nombreuses que le modeste revenu du couple ne peut combler. Elle trompe Jean de façon peu discrète. Elle attend constamment que la famille de ce dernier comble les besoins pécuniaires du couple.

François a quitté la famille afin de faire des études en France. Il n’a jamais fréquenté l’école et est devenu, après de multiples efforts, journaliste de faits divers dans un journal. Le meurtre d’une actrice consolide sa position dans ce journal. C’est un homme ambitieux.

Étienne est amoureux d’un soldat. Il part en Indochine afin de rejoindre Raymond et obtenir un poste dans une Agence des monnaies de Saigon. Raymond est mort dans une région éloignée de la capitale. Les recherches d’Étienne, dans un premier temps pour retrouver Raymond, sont laborieuses et se butent à plusieurs revers. Ce qu’il découvre par la suite concerne un trafic de la piastre. Il recherche de façon compulsive des informations tout en consommant beaucoup d’opium.

Hélène a une relation toxique avec un de ses professeurs. Elle décide de quitter le pays pour rejoindre ses frères en France. Son départ de la maison et son arrivée à Paris bousculent son père. Il vient la rejoindre afin de s’assurer qu’Hélène ne manque de rien et puisse fréquenter l’École des beaux-arts. Le destin de cette dernière va dans toutes les directions, c’est une adolescente confuse.

Dans ce roman de 584 pages on trouve fraude, richesse, relation d’influence, escroquerie d’argent, mensonge, meurtre, soumission et manipulation. S’y mêlent religion, Bouddha et Confucius, amour et secret.

Les descriptions sont multiples et nécessaires afin de comprendre l’atmosphère qui entoure les personnages. Les liens de cette famille sont particuliers et parfois énigmatiques ; les secrets dévoilés viendront modifier la dynamique des Pelletier. Les personnages sont différents les uns des autres malgré leur appartenance au même clan. Quels sont les secrets qui nous seront dévoilés concernant chaque personnage ? Une histoire bien ficelée. Bonne lecture !

Membre : Pierre, Saint-Jean-sur-Richelieu

Lemaitre, Pierre. Le Grand Monde : les années glorieuses, Éditions Calmann-Lévy, 2022, 487 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

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04 août 2022

Le Cycliste de Tchernobyl

Sebastián, Javier

Le Cycliste de Tchernobyl

Un fonctionnaire espagnol venu à Paris afin d’assister à une conférence scientifique se trouve face à un vieil homme abandonné qu’il prend à sa charge. Il apprend que l’inconnu est un physicien soviétique qui s’est beaucoup investi dans la gestion de la catastrophe de Tchernobyl en Ukraine. Celui-ci est recherché par le KGB pour ses activités de « désinformation », c’est-à-dire des positions scientifiques à l’encontre du discours officiel. Il craint pour sa vie. En essayant de mieux connaître cet homme, le narrateur découvre la vie des survivants à Pripiat, ville fantôme adjacente à Tchernobyl, non loin de la frontière biélorusse.

On voit à quoi les dégâts nucléaires peuvent ressembler. On déplore que les légumes doivent être traités avant consommation. On est ému par une vieille dame qui plante des oignons sur la tombe de son petit-fils qu’elle a enterré dans son jardin. On est horrifié par la souffrance des enfants, auxquels ce vieil homme qui se promène partout en vélo (d’où le titre) donne du Vitapect, une cure de pectine pour les décontaminer. On est touché par ces gens si attachés à leur ville même s’ils savent qu’ils doivent la quitter pour leur bien-être. Ils prennent leur vie dans leurs mains et vivent courageusement, en faisant ce qu’ils peuvent.

Inspiré de la vie du physicien Vassili Nesterenko, c’est un livre dont le fil de narration passe constamment d’un lieu à un autre, d’un temps à un autre et de la fiction aux faits, qui parfois prête à confusion. Quelqu’un qui ne connaît pas bien les événements de cette période pourrait se perdre. En ce qui concerne le style, il est simple et souvent sec, car l’auteur ne lésine pas sur les statistiques. C’est plus un reportage romancé qu’un roman.

Prix Cálamo, 2011.

Titre original : Ciclista de Chernóbil

Membre : Nacha, Montréal

Sebastián, Javier. Le Cycliste de Tchernobyl, Éditions Métailié, 2013, 203 pages.

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04 août 2022

Immonde !

Holleville, Elizabeth

Immonde BD

Morterre est une petite ville industrielle terne et isolée, habitée majoritairement par les employés de l’Agemma, une entreprise d’extraction de minerais radioactifs.

Jonas et Camille, deux adolescents de 17 ans, vivent depuis toujours dans cet endroit qu’ils rêvent de quitter. En attendant, ils patientent en regardant des nanards horrifiques surannés. Absorbés par leur propre passivité, ils ne prêtent pas attention à l’étrange disparition d’un employé de l’Agemma.

Dans le même temps, une nouvelle élève débarque de Paris. Elle s’appelle Nour et n’a pas l’intention de croupir dans l’ennui. Elle pousse Jonas et Camille à explorer la ville et ses alentours. Au cours d’une excursion nocturne, ils découvrent ensemble un homme au visage malade, défiguré par de terribles excroissances. Cet homme, c’est l’employé disparu de l’Agemma. Que lui est-il arrivé ? Pourquoi reste-t-il caché ? Est-ce que l’Agemma est impliquée ?

J’ai adoré cette BD qui navigue entre thriller fantastique, horreur et humour noir. Tout à fait ce que j’aime. C’est étrange, dérangeant, prenant et surtout très bien fait. À découvrir même si vous n’êtes pas amateur du genre, juste par curiosité.

Membre : France

Cette suggestion est proposée par un lecteur du Pays de Romans – France, membre du club de lecture Troquez vos Irrésistibles et partenaire du Club Les Irrésistibles des Bibliothèques de Montréal.

Holleville, Elizabeth. Immonde !, Éditions Glénat, 2022, 240 pages.

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04 août 2022

Lignes de fuite

Bouchard, Miryam

Lignes de fuite Film

Audrey (Catherine Chabot), Sabina (Mariana Mazza) et Valérie (Léane Labrèche-Dor) sont des amies d’enfance. Elles se retrouvent, après quelques années, lors du vernissage de la conjointe de Sabina.

L’une est journaliste-pigiste avec des opinions sur tous les sujets ; son conjoint est chargé de cours en philosophie dans une université.
Sabina est une femme d’affaires qui a réussi ; sa conjointe est une artiste à la mode.
La dernière travaille en comptabilité et est une anxieuse continuelle ; son mari est plombier.

Ces différentes personnalités se retrouvent durant une soirée.

Les rôles féminins sont tenus admirablement par Catherine Chabot, Marianna Mazza et Léanne Labrèche-Dor. Les dialogues nous amènent dans toutes les directions et suscitent des situations houleuses. Au travers des échanges, j’ai perçu l’humour et le cynisme. Les préoccupations soulevées sont connues et actuelles. Le ton utilisé pour les traiter est souvent étonnant et rempli de franchise. Un film qui ne se termine pas comme un conte de fée et qui inspire la réflexion.

Avec, entre autres, Catherine Chabot, Léane Labrèche-Dor, Mariana Mazza, Maxime de Cotret, Mickaël Gouin et Victoria Diamond.

Membre : Pierre, Saint-Jean-sur-Richelieu

Bouchard, Miryam. Lignes de fuite, Film québécois, 2022.

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04 août 2022

Mort de trouille

Westlake, Donald Edwin

Mort de trouille

Westlake est surtout connu pour son roman Le Couperet (1997), porté à l’écran en 2005 par Costa-Gavras.

Tous les romans policiers de Westlake donnent une large part à l’humour et à l’autodérision. Le personnage principal est toujours à l’origine d’un coup fumant où tous les imprévus sont prévus, gage du succès de l’entreprise. Sauf qu’à chaque fois, il y a un grain de sable qui fait en sorte que le projet foire inévitablement. Ce cas-ci ne fait pas exception.

Le narrateur est à court d’argent et, pour régler le problème, il décide, avec sa femme, de simuler sa mort de sorte que celle-ci hérite du jackpot de l’assurance-vie (300 000 $ US). Sauf que la combine tourne au vinaigre.

Rire et plaisir assurés jusqu’à la dernière page !

Titre original : The Scared Stiff

Membre : Michel, Saint-Jean-sur-Richelieu

Westlake, Donald Edwin. Mort de trouille, Éditions Payot & Rivages, 2002, 2006, 241 pages.

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04 août 2022

Mon combat. 4, Aux confins du monde

Knausgaard, Karl Ove

Aux confins du monde tome 4

Dans ce roman autobiographique, l’auteur nous parle d’une année de sa vie durant laquelle il enseignait dans une école au nord du cercle arctique. Il décrit avec précision son environnement, la couleur du ciel, les étudiants, les collègues de travail. Il parle de la relation qu’il entretient avec sa mère qui occupe un poste d’infirmière et qui vient de divorcer ; de son père qui a une nouvelle compagne et qui boit au quotidien. Il fait la narration des beuveries multiples de son adolescence, de ses amis et des filles qu’il a tenté de séduire.

Durant les premiers mois d’enseignement, voici les préoccupations principales de Knausgaard : s’imposer comme professeur ; écrire des nouvelles ; s’enivrer et tenter de se souvenir des gestes posés lors de ces soirées ; fantasmer sur les femmes, mais surtout au contact de ses étudiantes ; narrer les courts exploits sexuels accomplis.

Le ton utilisé pour ces mois de vie semble se calquer sur la nuit continuelle qui s’installe. Au retour des vacances de Noël, le ton change. Le quotidien semble plus lumineux. Les beuveries demeurent et semblent moins fréquentes. Sa préoccupation pour le sexe passe du fantasme à la réflexion. Un calme apaisant semble s’installer dans la pensée du jeune homme de 18 ans. Sa relation avec les gens est différente, sa vision de lui-même est plus calme. Va-t-il parvenir à son but précis dans ses relations avec les femmes ?

Dans ce roman, on peut retrouver plusieurs références musicales et littéraires. Ove Karl Knausgaard est généreux pour nous parler de son univers musical. Cet écrivain ouvrira la saison automnale de notre club de lecture. C’est le premier roman de Knausgaard que je découvre, ma curiosité est aiguisée. Je vais poursuivre avec En automne (2015, 2021). Bonne lecture !

Titre original : Min kamp. Fjerde bok

Membre : Pierre, Saint-Jean-sur-Richelieu

Knausgaard, Karl Ove. Mon combat. 4, Aux confins du monde, Éditions Denoël, 2010, 2017, 648 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

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