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25 fév 2021

Le Billet de la semaine

Bonjour à vous toutes et à vous tous,

En lisant Impossible (Gallimard, 2019, 2020) d’Erri De Luca, on peut remarquer des références indirectes à quelques-uns de ses romans précédents tels Le Poids du papillon (2009, 2011) et La nature exposée (2016, 2017). Rien pour me déplaire !

Un homme, jamais nommé – il en est d’ailleurs ainsi pour tous les personnages –, est interrogé par un magistrat deux fois plus jeune que lui, tous deux natifs du Sud de l’Italie. Ce représentant du Ministère public veut lui faire avouer qu’il est responsable de la chute mortelle d’un citoyen dans un sentier abrupt des Dolomites.

Accident ou meurtre prémédité ? Connaissait-il cet homme ? Pour quelle(s) raison(s) aurait-il commis le geste de le jeter du haut de cette paroi étroite de la montagne ? Sera-t-il relaxé ou non ?

Comme le magistrat le lui fait remarquer, le corps de l’homme de qui on a retrouvé le corps n’est pas n’importe qui. Il s’agit d’un ex-collaborateur de justice, « qui a contribué à l’arrestation d’un bon nombre des vôtres, vous compris, et qui a purgé pour ça une longue détention ». Se pourrait-il que, 40 ans après les faits, l’homme interrogé veuille se venger d’avoir été trahi ?

L’homme se fait désigner un avocat d’office car, dit-il, n’ayant rien à se reprocher, il considère qu’il n’a pas besoin d’être défendu. Confiné dans une cellule 23 heures sur 24, il s’occupe le corps, en faisant de l’exercice physique, et l’esprit, en récitant, entre autres, des poèmes et en écrivant des lettres à celle qu’il nomme « Ammoremio ».

Il profite de cet isolement pour parler de lui à sa bien-aimée. On apprend ainsi à le connaître : même s’il n’a pas fait d’études universitaires, il a beaucoup lu, il n’écoute pas de musique pas plus qu’il ne danse, mais aime le cinéma et le tennis. Oui, durant onze ans il a été militant et a fait partie d’un mouvement révolutionnaire, mais de là à tuer un ex-camarade devenu délateur ?

Durant 172 pages, nous assistons à cette joute verbale entre un homme d’origine modeste – son père était chauffeur de tramway, sa mère faisait des ménages – qui se dit innocent et ce magistrat qui est convaincu qu’il est l’assassin. À vous de découvrir maintenant la vérité !


Les Irrésistibles de Marie-Anne ont aussi leur page Facebook. Venez voir !

https://www.facebook.com/LesIrresistiblesDeMarieAnne

En vous rendant sur la chaîne YouTube à l’émission Les Irrésistibles de Marie-Anne, vous pourrez entendre, à chaque semaine, mes commentaires et critiques de théâtre ou d’arts visuels.

Je vous souhaite de très belles découvertes et à la semaine prochaine,


Marie-Anne

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25 fév 2021

Monsieur

Toussaint, Jean-Philippe

Monsieur

Monsieur de Jean-Philippe Toussaint était passé sous mon radar au moment de sa parution en 1986. Mon ami S. de Montréal me l’a fortement recommandé.
J’ai fait mes recherches.

Un lecteur irrité écrivait sur Babelio : « Ce texte s’il est bien rédigé ne raconte rien, strictement rien, et le héros “Monsieur” est d’un ennui mortel. »
Il ne se passe rien, disait-il, c’était certain que cela allait me plaire.

Disons pour employer un cliché de la critique littéraire que ce récit est une entreprise de déconstruction des schémas habituels des trames narratives auxquelles est habitué le lecteur lambda et une mise à l’épreuve de sa capacité anticipatoire par différentes stratégies discursives : chemins qui ne mènent nulle part, situations incongrues et loufoques, surproduction réjouissante d’incidentes et d’ellipses.

Un roman ludique, drôle et peu conventionnel. Le Monsieur de Monsieur est tout à fait marrant.

Des citations, à l’appui de mon propos, triées sur le volet et désordonnées au vu de la progression du récit :

« Il y avait là, dans ce salon, prenant l’apéritif devant la cheminée, plusieurs amis des Romanov dont, pour les plus prestigieux, un secrétaire d’État dont Monsieur ignorait jusqu’à l’existence du portefeuille et un scientifique américain qui n’était pas encore arrivé. »

« Ensuite, il entreprit de mettre le couvert, les verres et les assiettes, et posa sur la table une bouteille de beaujolais. Je n’ai pas de tire-bouchon, malheureusement, dit-il, mais ce n’est pas grave n’est-ce pas, nous boirons de l’eau. »

« Il s’assit à côté d’elles [des jumelles] et, les bordant, les embrassa sur les quatre joues. »

« Puis, comme le taxi s’éternisait dans les embouteillages, ils en vinrent à échanger des informations plus personnelles, un peu au hasard, de façon décousue. Ainsi, par exemple, apprirent-ils qu’ils avaient vingt-neuf et trente-quatre ans, tandis que le chauffeur de taxi, pour sa part, en avait quarante-sept. »

« Elle était belle, ainsi, vêtue d’un chemisier blanc et d’une veste en daim. Sur le haut du front, elle avait un petit bouton de chaleur, adorable, qui avait sûrement dû la rendre honteuse quand elle s’était préparée pour la soirée. »

« Monsieur, à vrai dire, aurait été bien incapable de dire pourquoi sa fiancée et lui avaient rompu. Il avait assez mal suivi l’affaire, en fait, se souvenant seulement que le nombre de choses qui lui avaient été reprochées lui avait paru considérable. »

« Monsieur resta longtemps ainsi à regarder le ciel, et, à mesure qu’il s’en pénétrait, ne distinguant plus maintenant qu’un réseau de points et les lignes des constellations, le ciel devint dans son esprit un gigantesque plan de métro illuminant la nuit. Alors il s’assit et, partant de Sirius qu’il repérait sans peine, il évolua du regard vers Montparnasse-Bienvenüe, descendit jusqu’à Sèvres-Babylone et, s’attardant un instant sur Bételgeuse, arriva à l’Odéon, où il voulait en venir. »

Lu en version numérique.

Membre : J. de Rosemont

Toussaint, Jean-Philippe. Monsieur, Éditions de Minuit, 1986, 120 pages.

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25 fév 2021

Red Sonja

Lolomis

Red Sonya CD

Red Sonja, Sonia la Rousse, est une guerrière impétueuse et indépendante qui tint tête à Conan le Barbare.

Ce 3e album de Lolomis nous emporte dans un tumulte de sonorités, de langues et d’histoires à travers l’Europe de l’Est et du Nord.

C’est une transe mystique, à la fois futuriste par les sons électro et ancienne par les paroles, reprenant des chansons traditionnelles finnoises, bulgares ou serbes parlant de la naissance (Koga Oro Zaigra), de l’amour et de la fin de vie pour conclure par le magnifique morceau sans paroles, Outro.

Membre : France

Cette suggestion est proposée par un lecteur du Pays de Romans – France, membre du club de lecture Troquez vos Irrésistibles et partenaire du Club Les Irrésistibles des Bibliothèques de Montréal.

Lolomis. Red Sonja, CD, 2020.

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25 fév 2021

Quand il fait triste Bertha chante

Saint-Éloi, Rodney

Quand il fait triste Bertha chante

Bertha, la maman forte, a glissé, est tombée et est morte. Rodney Saint-Éloi en fait l’éloge et rappelle toutes les difficultés qu’elle a rencontrées dans le pays pourri, Haïti, pour les intimes, la dictature, les pères qui n’assument pas, l’exil, à New York pour elle et à Montréal pour l’auteur.

Écriture poétique et allusive qui prend aux tripes. Particulier !

Membre : Laval-Vimont

Saint-Éloi, Rodney. Quand il fait triste Bertha chante, Éditions Québec Amérique, 2020, 294 pages.

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25 fév 2021

Kukum

Jean, Michel

Kukum

Kukum, c’est l’histoire mise en roman de l’arrière-grand-mère de Michel Jean, une Blanche mariée à un Innu. C’est le récit d’une vie dans la communauté nomade innue qui au fil du temps a évolué et est devenue sédentaire, captive de la réserve.

Ce faisant cette communauté a perdue ses repaires, ses habitudes d’aller vers le Nord pour la chasse, la pêche, tout son mode de vie traditionnel. C’est pour nous une façon de mieux comprendre leur vie d’avant, près de la nature, près les uns des autres, leur entraide, leurs façons de vivre. Avec ses personnages attachants, Kukum (qui veut dire grand-mère) nous permet de mieux les comprendre.

Membre : Laval-Vimont

Jean, Michel. Kukum, Éditions Libre Expression, 2019, 222 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

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25 fév 2021

Le Soleil des Scorta

Gaudé, Laurent

Le Soleil des Scorta

J’ai découvert ce roman il y a dix ans maintenant et je me souviens d’avoir été estomaqué par cette histoire qui se déroule au début du XXe siècle dans un petit village perdu des Pouilles dans le Sud de l’Italie.

« La chaleur du soleil semblait fendre la terre. Pas un souffle de vent ne faisait frémir les oliviers. Tout était immobile. Le parfum des collines s’était évanoui. La pierre gémissait de chaleur. [...] Il était impossible de croire qu’en ces terres, un jour, il avait pu pleuvoir. [...] Il était deux heures de l’après-midi, et la terre était condamnée à brûler. »

Si, comme moi, vous avez eu la chance de visiter ce coin de pays, les souvenirs que vous en avez gardé vous reviendront facilement en mémoire.

Cela dit, tout le roman est de la même eau. Les personnages sont rudes comme cette terre aride du Sud de l’Italie. Mais ils sont francs et déterminés comme l’exige ce pays sans pitié. Ou tu avances, ou tu meurs. « Que vous fassiez le bien ou le mal importe peu. Ce qui importe, c’est de le faire selon vos convictions profondes, de ne reculer devant rien ni personne pour y arriver. Et surtout, dites-vous bien que Dieu n’a rien à y voir. » Et si par hasard tu crois qu’il n’y a plus rien à tenter : « [...] tu seras coupable. [...] Coupable de n’avoir pas mené ta vie au plus haut point qu’elle pouvait atteindre. Oublie la chance. Oublie le sort. Et force-toi. Force-toi jusqu’au bout. Car pour l’heure, tu n’as rien fait. »

Et que dire de la scène du banquet ? Car il y a aussi du bonheur et du plaisir dans ce roman : « Ils étaient une quinzaine à table et ils se regardèrent un temps, surpris de constater à quel point le clan avait grandi. [...] Ce jour resta gravé dans la mémoire des Scorta. [...] Comme antipasti, [ils] apportèrent sur la table une dizaine de mets. Il y avait des moules grosses comme le pouce [...] des anchois marinés [...] des pointes de poulpes [...] quelques fines tranches d’aubergine grillées [...] On se passait les plats d’un bout à l’autre de la table. [...] Quand les assiettes furent vides, [il] apporta [...] les pâtes traditionnelles [...] à l’encre de seiche, [...] un risotto aux fruits de mer.

[...] Lorsque les grands plats furent vides, tous étaient rassasiés. Mais [il] n’avait pas dit son dernier mot. Il apporta en table cinq énormes plats remplis de toutes sortes de poissons [...] un plein saladier de calmars frits. [...] Mais malgré toute l’envie qu’on en avait, on ne parvint pas à en venir à bout. [...] Il faut qu’il reste des mets en table, sinon, c’est que les invités n’ont pas eu assez. »

Pour moi, c’est le meilleur de tous les romans de Gaudé. Tous les thèmes majeurs de la littérature s’y retrouvent : l’amour, la haine, la mort, la pauvreté, la soif de vivre, l’argent, la religion, les enfants… la suite du monde.

Membre : Michel, Saint-Jean-sur-Richelieu

Gaudé, Laurent. Le Soleil des Scorta, Éditions Actes Sud, 2004, 246 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

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25 fév 2021

La Petite dernière

Daas, Fatima

La Petite dernière

Qui suis-je ? Où est ma place ? Voilà des questions que le premier roman de Fatima Daas, La Petite dernière, nous invite à nous poser. Dans une société où il est si important d’avoir une identité claire, Fatima nous raconte comment il est difficile de trouver sa place.

Chacun de ses chapitres commence par une tentative de se définir et de tout concilier : « Je m’appelle Fatima Daas. Je suis la mazoziya, la petite dernière. Celle à laquelle on ne s’est pas préparé. Française d’origine algérienne. Musulmane pratiquante… » Mais en vain, elle se cherche dans toutes ses contradictions : Française, mais aussi Algérienne, une fille mais se voit plus comme un garçon, musulmane et aussi lesbienne. Elle se qualifie comme une adulte « hyper-inadaptée » et elle écrit des histoires pour éviter de vivre la sienne.

J’ai aimé cette introspection dans la vie de Fatima, car son histoire parle au plus grand nombre, elle reflète la pensée de beaucoup de jeunes d’aujourd’hui en recherche d’intégration. Son écriture rythmée et son humour laisse transparaître une belle tendresse et la note finale nous laisse avec encore de l’espoir.

Membre : France

Cette suggestion est proposée par un lecteur du Pays de Romans – France, membre du club de lecture Troquez vos Irrésistibles et partenaire du Club Les Irrésistibles des Bibliothèques de Montréal.

Daas, Fatima. La Petite dernière, Éditions Noir sur blanc, collection Notabilia, 2020, 186 pages.

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25 fév 2021

La Terre des morts

Grangé, Jean-Christophe

La Terre des morts

Le commandant Corso est chargé d’enquêter sur une série de meurtres d’effeuilleuses ; il pense avoir affaire à une traque criminelle classique. Il a tort… je n’en dis pas plus, car tout bascule plus d’une fois.

J’aime énormément cet auteur malgré la violence que l’on retrouve dans ses livres. Dans celui-ci, on entre dans le monde des perversions. Le langage est cru, dérangeant et c’est parfois insoutenable. Ses personnages déviants ont une image publique impeccable.

Une finale remarquable et parfaite que l’on n’imagine même pas. Du grand Jean-Christophe Grangé.

Membre : CestDoris

Grangé, Jean-Christophe. La Terre des morts, Éditions Albin Michel, 2018, 553 pages.

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25 fév 2021

S’aimer enfin ! : un chemin initiatique pour retrouver l’essentiel

Fauré, Christophe

S'aimer enfin

Le psychiatre Christophe Fauré a tout quitté pour se retrouver dans le Périgord dans un monastère. Il devient moine bouddhiste. Il découvre une autre vision de la vie.

Il nous fait part des nombreuses découvertes spirituelles pendant ces trois ans dans ce milieu clos. Il apprend au quotidien à installer le spirituel au fil des jours. Ces nombreuses remises en question lui font prendre conscience qu’il doit retourner à sa mission de psychiatre à Paris.

Son cheminement retient notre attention, c’est touchant et intéressant. Ce n’est pas un livre sur la croissance personnelle, mais bien un témoignage qui fait grand bien.

Le bouddhisme vise toujours les choses essentielles de la vie. Bonne lecture !

Abonnée : bibliothèque Germaine-Guèvremont

Fauré, Christophe. S’aimer enfin ! : un chemin initiatique pour retrouver l’essentiel, Éditions Albin Michel, 2018, 196 pages.

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25 fév 2021

Les Mûres

Solminihac, Olivier de

Le Mûres

On annonce une tempête ! Après les grands froids des derniers jours, l’air sera plus doux et il tombera plusieurs centimètres de neige. À l’isolement que commande la crise sanitaire s’ajoutera l’enfermement qu’imposera la poudrerie. Tout sera désert et même les gros-becs et les sizerins, qui font ma joie, déserteront la cour et les mangeoires.

J’ai envie d’été. De me promener dans les champs embaumant l’odeur du trèfle. De me coucher dans l’herbe haute près du marais pour voir le grand héron s’envoler majestueusement.

Ah l’été ! Pour y être, il me suffit d’ouvrir le très bel album Les Mûres. Inspiré par un texte tout en tendresse d’Olivier de Solminihac, Stéphane Poulin nous fait plonger dans un doux univers aux délicieux paysages duveteux.

Jim, le mignon petit renard partage avec nous ses souvenirs heureux de son séjour à la campagne et de ses randonnées avec le gros ours tout doux qu’est Michao et la gentille chèvre Marguerite.

Stéphane Poulin illustre magnifiquement cette touchante histoire en des tableaux impressionnistes d’où jaillit une telle lumière qu’on en a le cœur tout réchauffé.
Cet album est un refuge contre l’isolement et la froidure.

Laissez-vous vous faire raconter une belle histoire. Plongez dans l’été, dans les champs de fleurs et les bosquets de mûriers. Promenez-vous dans les sentiers de la montagne grâce aux superbes images de Stéphane Poulin et aux mots doux d’Olivier de Solminihac.

Un moment de poésie et de réconfort à savourer, en tournant le dos à la fenêtre et à la tempête, avec un chocolat chaud où flotte une guimauve (on peut bien se gâter un peu) !

Membre : Monique L. de Cookshire-Eaton

Solminihac, Olivier de. Les Mûres, Éditions Sarbacane, 2017, 27 pages non numérotées.

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25 fév 2021

Faire les sucres

Britt, Fanny

Faire les sucres Irrésistibles

Un accident de surf survient sur l’île de Martha’s Vineyard. Adam, par manque d’expérience, fonce sur Célia, jeune adulte, et lui fracasse le genou. S’ensuivra une dérive pour Adam, tant sur le plan professionnel que personnel. Célia, quant à elle, observe sa vie de moins privilégiée que les touristes qui envahissent l’île l’été.

L’autrice nous plonge au cœur des questionnements sur les classes sociales grâce aux divers personnages qui peuplent ce roman choral. On y croit, c’est fort intéressant. Habilement écrit, les dérives des uns et des autres nous habitent.

Membre : Laval-Vimont

Britt, Fanny. Faire les sucres, Éditions Cheval d’août, 2020, 257 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

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25 fév 2021

Promenade en Enfer : les livres à l’Index de la bibliothèque historique du Séminaire de Québec

Lafond, Pierrette

Promenade en Enfer Lafond

Les membres de ce club virtuel (au moins ceux d’un certain âge) connaissent vraisemblablement la signification des termes du titre. Pour les autres, précisons. « L’enfer », c’était l’endroit dans une bibliothèque publique où devaient être conservés les livres à « l’Index » ; lequel était constitué de la liste des écrits que le magistère catholique interdisait au fidèle de lire, sous peine de commettre un « péché mortel » qui conduisait ledit fidèle en « enfer ». Toute est dans toute, comme dirait l’autre.

Des concepts d’un autre âge ? Pas tant que ça : l’Index n’a été aboli qu’en 1966. Ainsi, comme des lettres le prouvent, une permission de l’évêque du lieu était encore nécessaire dans les années cinquante pour lire les ouvrages de Jean-Paul Sartre.

À l’abolition de l’Index, les livres tenus au secret dans les enfers de la quasi-totalité des bibliothèques publiques ont été dispersés dans les collections générales, pour ceux qui méritaient de l’être évidemment. De sorte qu’il n’est pratiquement plus possible d’appréhender dans sa totalité la composition d’un enfer typique, sauf en ce qui concerne celui de la bibliothèque du Séminaire de Québec. L’auteur s’est donc livré à la tâche de faire l’étude de ces 603 livres (les plus anciens datent du XVIe siècle et les plus récents du début du XXe). Ce sont les résultats de cette étude qu’elle nous livre ici.

Deux raisons justifiaient principalement la mise à l’Index d’un livre : à savoir un contenu soit non conforme à la doctrine catholique, soit immoral, amoral ou licencieux. Dans le contexte du Séminaire de Québec, on ne retrouvait que les premiers dans l’enfer, les autres étant exclus d’emblée de l’institution.

L’étude porte essentiellement sur les livres eux-mêmes, en tant qu’objets et non sur leur contenu. Donc, une étude de la forme et non du fond. Auteurs, éditeurs, provenance géographique, langue, propriétaires successifs, etc., le tout résumé sous forme de tableaux. On constate notamment que le délai entre la publication d’un livre en Europe et son arrivée en Nouvelle-France était souvent très court, démontrant ainsi que les idées circulaient rapidement, même avec les moyens de communication réduits de l’époque.

On peut croire que la censure est chose du passé. Au contraire, comme l’auteure nous l’indique, elle se manifeste autrement, par des intervenants autres et pour des motifs différents, notamment la rectitude politique. Le problème est à certains égards plus complexe qu’autrefois. Les règles de l’Église catholique étaient sévères mais claires, tandis qu’un individu ou une institution peuvent aujourd’hui être sanctionnés pour avoir déplu à un individu ou à un groupe d’individus.

Membre : Pierre, abonné de la bibliothèque Germaine-Guèvremont

Lafond, Pierrette. Promenade en Enfer : les livres à l’Index de la bibliothèque historique du Séminaire de Québec, Éditions Septentrion, 2019, 140 pages.

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18 fév 2021

Le Billet de la semaine

Bonjour à vous toutes et à vous tous,

Le Train des enfants / Il treno dei bambini (Albin Michel, 2019, 2021) de Viola Ardone m’a enchantée. Quelle découverte ! Si vous aimez l’univers d’Elena Ferrante, vous serez ravis de ce roman superbement campé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et très bien traduit par Laura Brignon. Et comme l’indique la quatrième de couverture, l’histoire s’inspire de faits historiques.

Comment ne pas s’attacher au narrateur, Amerigo Speranza, un jeune rouquin de bientôt huit ans, élevé seul par sa mère Antonietta, dans un vieux quartier populaire de Naples !

1946. Amerigo est un garçon débrouillard qui aime les chiffres mais non les lettres. Il a la répartie facile – certaines répliques sont savoureuses –, possède l’oreille musicale et fait une fixation sur les chaussures. Son prénom est la seule chose, dit-il, que lui a laissée son père supposément parti de l’autre côté de l’Atlantique.

« Moi dans la ruelle on m’appelle Nobel parce que je sais plein de trucs, même si j’ai arrêté d’aller à l’école. J’apprends dans la rue : je me balade, j’écoute les histoires, je me mêle des affaires des autres. Personne ne naît avec la science en infusion » de dire Amerigo.

Antonietta, qui a perdu ses parents durant la guerre, espérait que son fils fasse des études, elle qui ne sait ni lire ni écrire. Ne voulant pas qu’il traîne dans le quartier, elle lui a demandé de se chercher du travail. C’est ainsi, qu’avec son ami Tommasino, Amerigo se retrouve à ramasser des chiffons de toutes sortes, tels des « uniformes de soldats américains abîmés ». Couturière, sa mère peut, grâce à ces bouts de tissus, faire de menus travaux qui lui permettent de mettre du pain sur la table.

Amerigo aime sa mère, même si celle-ci ne sait pas faire de compliments, « ce n’est pas sa spécialité », pas plus qu’elle ne sait consoler ni être tendre. « […] à ma naissance, j’étais fils unique », de préciser le garçon, car Antonietta a fait le deuil de son fils aîné, Luigi, emporté par son asthme bronchitique.

À l’invitation de Maddalena Criscuolo, Antonietta se rend via Medina, là-même où se trouve l’immeuble des communistes. Maddalena, ainsi que quelques camarades du Parti, proposent aux enfants du Sud d’aller à la rencontre des enfants du Nord. Une première. « Le train c’est pour les gosses dans le besoin. » On promet que chaque enfant aura un parent de Haute-Italie qui le prendra en charge durant quelques mois et qui s’en occupera comme si c’était le sien.

À partir de cette annonce, se forment deux clans : ceux qui y voient une occasion inespérée d’offrir à leur gamin un environnement plus sain et les autres qui ont des doutes : si tout ceci n’était qu’un subterfuge pour enrôler leurs enfants dans le Parti communiste ? Les jeunes, eux, ont peur d’être envoyés en Russie ou craignent qu’on les brûle.

À la gare, chaque môme est savonné, se fait couper les cheveux, voit un médecin, obtient une ration de chocolat, de pain et de fromage et, « cadeau » ultime, reçoit des habits et des souliers neufs. Un vrai luxe en ces temps d’après-guerre. En attente du signal de départ, Amerigo reste auprès de Tommasino, dont les parents, des riches déchus devenus « vendeurs ambulants dans un basso » et de Mariuccia, la fille du savetier de Pizzofalcone.

Je m’arrête ici. Nous n’en sommes qu’au début, car l’histoire s’étale sur 48 ans. À vous, maintenant, de décider si vous montez à bord du train pour en connaître sa « vraie » destination ou si vous restez à quai. Pour ma part, j’ai adoré mon voyage en compagnie de cette auteure italienne dont je vais assurément suivre la carrière.


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Je vous souhaite de très belles découvertes et à la semaine prochaine,


Marie-Anne

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18 fév 2021

Kukum

Jean, Michel

Kukum

Kukum raconte la vie nomade avec toute la délicatesse et l’introspection que peut exiger un tel mode de vie. Ce sont les détails souvent peu connus de cette vie d’errance que nous livre l’arrière-petit-fils de kukum. Une vie où la devise pourrait être « prendre le temps », car tout dans ces terres nordiques exige minutie, respect, habileté et patience.

Puis arrivent les grands chambardements et le passage imposé et obligé à une vie sédentaire. Passage d’une vie nomade étroitement liée à la nature, à une vie sédentaire qui s’est faite sans préavis. Cette nouvelle vie ne convient pas à ces gens des grands espaces. La communauté perd son identité et ainsi sa fierté et les conséquences en sont néfastes.

Bouleversant ce qu’ont dû subir ces communautés à qui on a volé les droits ancestraux sans aucune compensation ou même explication. Voilà le drame duquel nous sommes témoins dans ce livre qui ne laisse pas indifférent et qui explique le déracinement qui se vit encore aujourd’hui chez ces Premières Nations.

Membre : Côte-des-Neiges

Jean, Michel. Kukum, Éditions Libre Expression, 2019, 222 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

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18 fév 2021

L’Inconnu de la forêt

Coben, Harlan

L'Inconnu de la forêt

Un solitaire de la forêt, au passé très mystérieux, met ses connaissances à profit afin de retrouver des ados disparus.

Une lecture laborieuse de plus de 400 pages. Coben a un style différent, beaucoup trop d’histoires à la fois dans ce livre.

Titre original : The Boy from the Woods

Abonnée : bibliothèque Germaine-Guèvremont

Coben, Harlan. L’Inconnu de la forêt, Éditions Belfond, 2020, 432 pages.

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18 fév 2021

Les Garçons de l’amour

Rabihavi, Ghazi

Les Garçons de l'amour

Djamil est le fils unique d’un riche propriétaire musulman dans le sud de l’Iran. Lors d’une noce, il découvre qu’il veut devenir danseur ; il découvre aussi qu’il est amoureux de Nadji. Il réalise alors qu’il sera la cause de la mort de ce dernier. Le père de Djamil décide de faire tuer Nadji. Les deux jeunes prennent la fuite. Ils sont déterminés à vivre leur amour dans ce monde en pleine révolution islamique.

Ce livre se présente comme une lente narration, celle de Djamil. Nous découvrons les périls nombreux que ce jeune homme affronte à la suite de son choix de vivre avec son amoureux. Nous assistons à leur fuite vers une destination qu’ils n’atteindront pas. Ils sont souvent en danger de mort dans ce monde intolérant à l’amour entre hommes.

Ghazi Rabihavi nous présente le désir des hommes mariés pour ces jeunes hommes. Dans ce livre, Djamil s’adresse à Nadji afin se libérer du profond sentiment qu’il est responsable de son décès. Il aurait d’ailleurs voulu intitulé le roman « Les Garçons de la mort ». Devenu adulte et danseur, il nous parle de cette période de sa vie avec calme et transparence.

Membre : Pierre, Saint-Jean-sur-Richelieu

Rabihavi, Ghazi. Les Garçons de l’amour, Serge Safran éditeur, 2020, 425 pages.

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18 fév 2021

Le Parfum des fleurs la nuit

Slimani, Leïla

Le Pafrum des fleurs la nuit

Vous aviez aimé Chanson douce (2016) de Leïla Slimani. Vous vous aventurez dans son dernier opus. Changement complet de registre. Slimani a été conscrite par son éditrice pour passer une nuit au musée, à la Punta della Dogana à Venise, pour une performance littéraire, alors qu’elle préfère s’enfermer chez elle pour écrire dans une douleur à la Rilke, mais avec une discipline qui la rend heureuse, fuyant les bonheurs quotidiens.

Cette nuit sera en fait une occasion pour nous parler d’elle : de son rapport à l’écriture, du tourisme dévastateur, des abus que subissent les femmes, « d’être du sexe de la peur » (Despentes), du monde dans lequel nous vivons, et, charmant, de son irrésistible envie de fumer.

Elle écrit sur la mixité : « Nous ressemblons à des hommes et à des femmes d’après la chute. Nous sommes des hindous qui avons traversé les eaux noires ; nous sommes des musulmans qui mangeons du porc. Et le résultat c’est que nous appartenons en partie à l’Occident. Notre identité est à la fois plurielle et partielle. Parfois, nous avons le sentiment d’être à cheval sur deux cultures ; et parfois, d’être assis entre deux chaises. À mes yeux, ni le discours qui glorifie la richesse du métissage ni celui qui s’en inquiète ne saisissent la complexité d’une identité double. C’est à la fois un inconfort et une liberté, un chagrin et un motif d’exaltation. J’étais tiraillée entre des hérédités et des histoires si différentes qu’il me semblait que je ne pouvais que devenir un être inquiet. Je voulais m’intégrer au troupeau, découvrir le délice d’appartenir, de faire partir d’une bande, d’un camp, d’une communauté. Je voulais nourrir des idées arrêtées, ne plus m’encombrer de nuances et de doutes. Je me sentais comme ces orchidées des forêts tropicales dont les racines, descendues des hautes branches des acomas, restent suspendues entre ciel et terre. Elles flottent, elles cherchent ; elles ignorent la stabilité du sol. » (Michèle Lacrosil)

Peu de commentaires sur les œuvres observées, mais quand elle s’y met, c’est pour nous parler de l’ancienne rencontre entre l’Orient et l’Occident, du désastre de Sarajevo et de Beyrouth, de l’Islam (pas simple), de sa passion, plus jeune, pour Marilyn Monroe, de son rapport avec son père.

Elle écrit : « Écrire a été pour moi une entreprise de réparation. Réparation intime, liée à l’injustice dont a été victime mon père. Je voulais réparer toutes les infamies : celles liées à ma famille mais aussi à mon peuple et à mon sexe. Réparation aussi de mon sentiment de n’appartenir à rien, de ne parler pour personne, de vivre dans un non-lieu. J’ai pu penser que l’écriture me procurerait une identité stable, qu’elle me permettrait en tout cas de m’inventer, de me définir hors du regard des autres. Mais j’ai compris que ce fantasme était une illusion. Être écrivain, pour moi, c’est au contraire se condamner à vivre en marge. Plus j’écris et plus je me sens excommuniée, étrangère. Je m’enferme des jours et des nuits pour tenter de dire ces sentiments de honte, de malaise, de solitude, qui me traversent. Je vis sur une île non pas pour fuir les autres mais pour les contempler et assouvir ainsi la passion que j’ai pour eux. Je ne sais pas si écrire m’a sauvé la vie. »

Elle témoigne parfaitement de ce qu’écrivait Roland Barthes dans ses Essais critiques en 1960 : « Les écrivains sont des inducteurs d’ambiguïtés. »

Une autre citation tirée du livre de Slimani : « Beaucoup pensent qu’écrire c’est reporter. Que parler de soi c’est raconter ce qu’on a vu, rapporter fidèlement la réalité dont on a été le témoin. Au contraire, moi je voudrais raconter ce que je n’ai pas vu, ce dont je ne sais rien mais qui pourtant m’obsède. Raconter ces événements auxquels je n’ai pas assisté mais qui font néanmoins partie de ma vie. Mettre des mots sur le silence, défier l’amnésie. La littérature ne sert pas à restituer le réel mais à combler les vides, les lacunes. On exhume et en même temps on crée une réalité autre. On n’invente pas, on imagine, on donne corps à une vision, qu’on construit bout à bout, avec des morceaux de souvenirs et d’éternelles obsessions. »

C’est une fiction, tout compte fait, son récit. À lire !

Membre : J. de Rosemont

Slimani, Leïla. Le Parfum des fleurs la nuit, Éditions Stock, 2021, 128 pages.

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18 fév 2021

Comédies françaises

Reinhardt, Éric

Comédies françaises

D’un abord déconcertant par sa construction et par un style surprenant, j’ai aimé l’univers de ce livre qui a paru être, par son propos, comme une recherche Internet où l’on veut une réponse immédiate et que l’on peaufine par la suite. Peut-être est-ce une nouvelle façon de présenter son œuvre de fiction au lecteur ?

J’ai pensé abandonner après quelques pages, mais j’étais déjà attachée à Dimitri, ce brillant jeune homme né en 1992, issu de l’école de la République, fils de parents fonctionnaires. Il évolue dans sa vie professionnelle au gré des opportunités rencontrées et de son intuition.

Tour à tour, lobbyiste, journaliste et écrivain d’un livre à écrire, il enquête sur un industriel français des Trente Glorieuses qui a saboté le travail d’un ingénieur pour le développement d’un Internet français préférant favoriser la technologie du Minitel auprès du pouvoir politique de l’époque.

Membre : Christine de Laval

Reinhardt, Éric. Comédies françaises, Éditions Gallimard, 2020, 476 pages.

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18 fév 2021

Le Monde vu par un enfant

Bang, Hai Ja

Bang

Une femme met deux êtres au monde. Elle dit :
« Lorsqu’ils ont vu le jour, j’ai senti que des étoiles qui avaient rencontré notre belle planète après avoir erré dans l’univers, avaient convergé vers moi. Entrés dans ce monde, ils m’ont ouvert l’œil et le cœur à la beauté, à l’émerveillement, au respect de la vie. ». (Quatrième de couverture)

Une mère observe ses enfants découvrir le monde. De la bouche de ces enfants naissent des phrases émouvantes qui sont une célébration poétique de la vie.

« Un jour de ciel gris et de nuages,
L’enfant, assis près de la fenêtre, regarde dehors.
Il semble s’ennuyer parce que le soleil ne brille pas.
Tout en regardant par la fenêtre, il chantonne à sa mère :
“Le soleil doit dormir, il est peut-être fatigué.
Il doit être fatigué parce qu’il a trop joué avec les nuages.
Avec les montagnes et les fleurs, il s’est amusé.
Avec les animaux, il a joué.
Le soleil dort maintenant parce qu’il est fatigué”. » (p. 43)

Des yeux de cette mère naissent de magnifiques tableaux (1) d’où jaillit la lumière.
Un livre de beauté dans lequel l’âme voyage, le cœur sourit et nous ramène à l’essentiel.
Je vous souhaite de trouver ce livre et d’y puiser des instants de sérénité.

Le Monde vu par un enfant est écrit en coréen et traduit en français par Sabine et Alexandre Guillemoz. Les deux langues apparaissent dans le livre.

1. Bang Hai Ja est une peintre, poète et calligraphe coréenne. Elle fait partie de la première génération des peintres abstraits coréens.

Membre : Monique L. Cookshire-Eaton

Bang, Hai Ja. Le Monde vu par un enfant, Éditions Yeobaek, 2002.

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18 fév 2021

Sur les falaises de marbre

Jünger, Ernst

Sur les falaises de marbre

Des choses à dire, en particulier sur les tyrans, comme Hitler, tout autant que sur le langage et la réflexion ainsi que sur la poésie de la nature. L’auteur cite Linné, grand naturaliste suédois né en 1707, auteur d’une nomenclature des plantes, et le tyran s’appelle « le grand forestier » qui « […] ressemblait à un médecin criminel qui d’abord provoque le mal, pour ensuite porter au malade les coups dont il a le projet ».

L’écriture poétique est remarquable. « Tandis que dans le pays le crime prospérait comme le réseau des moisissures sur le bois pourri, nous nous absorbions de plus en plus profondément dans le mystère des fleurs […] nous poursuivions notre travail sur le langage, car nous reconnaissons dans la parole l’épée magique dont le rayonnement fait pâlir la puissance des tyrans. »

On peut consulter

Un livre du genre fantastique, qui n’est pas sans rappeler Joseph Conrad ou Lovecraft, tous trois auteurs contemporains de la fin du dix-neuvième siècle, une pensée, donc, sur les mondes possibles plus que sur les mondes réels.

Des pensées philosophiques avec une écriture d’une extrême poésie : « On reconnaît les grandes époques à ceci, que la puissance de l’esprit y est visible et son action partout présente. »

« […] Othon disait que là même est le sens de la vie : recommencer la création dans le périssable, comme l’enfant répète en son jeu le travail paternel ».

Un livre très agréable à lire et qui fait réfléchir. Qu’attendre de mieux d’une belle lecture ? C’est Christian Bobin qui m’a mise sur sa piste.

Titre original : Auf den Marmorklippen

Membre : N.L., Île-des-Soeurs

Jünger, Ernst. Sur les falaises de marbre, Éditions Gallimard, collection L’Imaginaire, 1942, 187 pages.

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