Bonjour à vous toutes et à vous tous,
Il me semble qu’une rentrée littéraire sans un nouveau titre d’Amélie Nothomb soit de l’ordre de l’impensable. Mais vu la situation planétaire particulière que nous vivons depuis le mois de mars, j’ai quand même eu un petit doute à savoir si le phénomène se produirait à nouveau. Eh bien oui, puisque les éditions Albin Michel viennent de publier Les Aérostats. Je me suis régalée !
Même si la solitude est au cœur de la vie de tous les protagonistes, on ne peut s’empêcher de rire tellement Nothomb a le sens de la formule. Je ne vous donne aucun exemple, car hors contexte les répliques n’ont pas la même portée.
Ange Daulnoy, étudiante belge de 19 ans, n’a ni ami(e) ni amoureux, non pas par choix, mais parce que personne ne s’intéresse à elle. Native de Marbehan dans les Ardennes, elle a quitté son père, chef de gare, et sa mère, pédicure, afin de poursuivre des études universitaires en philologie à Bruxelles – vous verrez pourquoi elle a choisi cette discipline.
Elle partage l’appartement d’une jeune étudiante en biochimie de trois ans son aînée. Donate ne cesse de la réprimander pour des broutilles (personne ne voudrait avoir une telle colocataire !) et, on peut affirmer sans se tromper, qu’elles n’ont pas d’atomes crochus.
Pour se faire un peu d’argent, Ange passe une annonce « de répétitrice en français, littérature et grammaire, pour des adolescents ». Très vite, quelqu’un se manifeste et lui demande de venir quotidiennement aider son fils de 16 ans qui souffre de dyslexie. Même si elle trouve que la charge de travail est plus importante que ce à quoi elle s’attendait, elle accepte, car la paie est substantielle.
Pie Roussaire est l’adolescent en question. Né à New York, il a fait ses études dans les îles Caïmans et, depuis deux mois, il vit à Bruxelles chez ses parents ; Grégoire, son père, est un homme contrôlant, qui a fait fortune comme cambiste, tandis que sa mère, Carole, collectionne virtuellement des porcelaines. Hilarant ou pathétique, c’est selon ! Voilà comment Pie les décrit : « J’avais huit ans quand j’ai compris qu’elle était une imbécile. J’en avais douze quand j’ai su que mon père était un sale type. »
Fils unique, Pie n’a ni ami ni vie sociale. Ce garçon intelligent n’a pourtant jamais lu un roman, mais a un certain intérêt pour les armes, les mathématiques et les zeppelins. Ange lui concocte donc un programme de lectures : Stendhal, Homère, Kafka, Dostoïevski, Raymond Radiguet, etc.
Une fois le roman terminé, ils échangent, débattent et donnent les raisons pour lesquelles ils ont apprécié ou pas telle ou telle œuvre. Je me suis amusée à deviner si Pie aimerait ou détesterait, par exemple, Le Rouge et le Noir ou La Métamorphose. Les discussions sont très édifiantes. Mais Ange réussira-t-elle le mandat pour lequel monsieur Roussaire l’a engagée ? Comment s’y prendra-t-elle ? Comment leur « relation » évoluera-t-elle ? Peu importe le résultat, ce 29e roman de la plus prolifique des auteurs belges contemporains est un hommage indiscutable à la littérature.
Si Les Aérostats vous a plu, je vous suggère un autre livre d’Amélie Nothomb, Les Combustibles (1994). Cette pièce de théâtre, qui ne comporte que trois personnages, se déroule durant la guerre. Pour survivre au froid, Daniel, Marina et le professeur doivent choisir quel sera le prochain ouvrage qui leur servira de combustible. Tout un dilemme !
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Je vous souhaite de très belles découvertes et à la semaine prochaine,
Marie-Anne