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27 août 2020

Le Billet de la semaine

Bonjour à vous toutes et à vous tous,

Il me semble qu’une rentrée littéraire sans un nouveau titre d’Amélie Nothomb soit de l’ordre de l’impensable. Mais vu la situation planétaire particulière que nous vivons depuis le mois de mars, j’ai quand même eu un petit doute à savoir si le phénomène se produirait à nouveau. Eh bien oui, puisque les éditions Albin Michel viennent de publier Les Aérostats. Je me suis régalée !

Même si la solitude est au cœur de la vie de tous les protagonistes, on ne peut s’empêcher de rire tellement Nothomb a le sens de la formule. Je ne vous donne aucun exemple, car hors contexte les répliques n’ont pas la même portée.

Ange Daulnoy, étudiante belge de 19 ans, n’a ni ami(e) ni amoureux, non pas par choix, mais parce que personne ne s’intéresse à elle. Native de Marbehan dans les Ardennes, elle a quitté son père, chef de gare, et sa mère, pédicure, afin de poursuivre des études universitaires en philologie à Bruxelles – vous verrez pourquoi elle a choisi cette discipline.

Elle partage l’appartement d’une jeune étudiante en biochimie de trois ans son aînée. Donate ne cesse de la réprimander pour des broutilles (personne ne voudrait avoir une telle colocataire !) et, on peut affirmer sans se tromper, qu’elles n’ont pas d’atomes crochus.

Pour se faire un peu d’argent, Ange passe une annonce « de répétitrice en français, littérature et grammaire, pour des adolescents ». Très vite, quelqu’un se manifeste et lui demande de venir quotidiennement aider son fils de 16 ans qui souffre de dyslexie. Même si elle trouve que la charge de travail est plus importante que ce à quoi elle s’attendait, elle accepte, car la paie est substantielle.

Pie Roussaire est l’adolescent en question. Né à New York, il a fait ses études dans les îles Caïmans et, depuis deux mois, il vit à Bruxelles chez ses parents ; Grégoire, son père, est un homme contrôlant, qui a fait fortune comme cambiste, tandis que sa mère, Carole, collectionne virtuellement des porcelaines. Hilarant ou pathétique, c’est selon ! Voilà comment Pie les décrit : « J’avais huit ans quand j’ai compris qu’elle était une imbécile. J’en avais douze quand j’ai su que mon père était un sale type. »

Fils unique, Pie n’a ni ami ni vie sociale. Ce garçon intelligent n’a pourtant jamais lu un roman, mais a un certain intérêt pour les armes, les mathématiques et les zeppelins. Ange lui concocte donc un programme de lectures : Stendhal, Homère, Kafka, Dostoïevski, Raymond Radiguet, etc.

Une fois le roman terminé, ils échangent, débattent et donnent les raisons pour lesquelles ils ont apprécié ou pas telle ou telle œuvre. Je me suis amusée à deviner si Pie aimerait ou détesterait, par exemple, Le Rouge et le Noir ou La Métamorphose. Les discussions sont très édifiantes. Mais Ange réussira-t-elle le mandat pour lequel monsieur Roussaire l’a engagée ? Comment s’y prendra-t-elle ? Comment leur « relation » évoluera-t-elle ? Peu importe le résultat, ce 29e roman de la plus prolifique des auteurs belges contemporains est un hommage indiscutable à la littérature.

Si Les Aérostats vous a plu, je vous suggère un autre livre d’Amélie Nothomb, Les Combustibles (1994). Cette pièce de théâtre, qui ne comporte que trois personnages, se déroule durant la guerre. Pour survivre au froid, Daniel, Marina et le professeur doivent choisir quel sera le prochain ouvrage qui leur servira de combustible. Tout un dilemme !


Les Irrésistibles de Marie-Anne ont aussi leur page Facebook. Venez voir !

https://www.facebook.com/LesIrresistiblesDeMarieAnne

En vous rendant sur la chaîne YouTube à l’émission Les Irrésistibles de Marie-Anne, vous pourrez entendre, à chaque semaine, mes commentaires et critiques de théâtre ou d’arts visuels.

Je vous souhaite de très belles découvertes et à la semaine prochaine,


Marie-Anne

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27 août 2020

Cent ans

Wassmo, Herbjørg

Cent ans Wassmo

Pour qui aime les sagas familiales, en voici une qui ne devrait pas décevoir. Une vie de labeur et de dévouement, tel est le lot des femmes qui peuplent ce livre. Mères, grand-mères, arrière-grands-mères, sœurs, tantes et cousines, toutes de la lignée de Herbjørg Wassmo.

Cent ans la sépare de Sara Suzanne épouse de Johannes, mère d’Elida, épouse de Fredrik, mère de Hjørdis, épouse de Hans, mère de Herbjørg, tombeau d’un lourd secret lié à la honte que lui fait subir Hans, « il » dans les carnets jaunes que la petite Herbjørg cache sous un rocher ou sous une poutre de l’étable.

Elles ont toutes eu soif de liberté et ont toutes abandonné ce rêve pour donner naissance à des tribus d’enfants et s’occuper de leurs hommes, qu’elles les aient choisis ou qu’ils leur aient été imposés par les circonstances, les uns comme les autres.

Elles sont tourmentées et résignées. Amoureuses, emportées, ou silencieuses, craintives et soumises. Elles doivent taire leurs sentiments. Et leurs enfants en souffrent et s’en sortent tant bien que mal. Même lorsqu’ils sont confiés à des parents adoptifs, le temps que leurs parents s’en sortent.

La mer est omniprésente dans cette histoire qui se passe à l’extrême nord de la Norvège, dans le Nordland, terre désolée et rude dont les habitants sont méprisés par les Norvégiens du Sud. Une histoire de renoncement à l’image de Sara Suzanne qui, à bord de la barque qui doit l’emmener dans la famille de sa future belle-famille, se dit que « sa vie se termine là et que cela ne lui fait ni chaud, ni froid ».

Ou bien à l’image d’Elida, devant emmener son mari Fredrik se faire soigner dans le Sud, qui doit choisir lequel de ses enfants viendra avec elle et qui elle laissera en nourrice : « Elle avait Hjørdis dans les bras et Agda agrippée à son genou. La chambre était saturée de respirations et de pleurs réprimés, de gravité. L’impuissance avait tout envahi, jusqu’au couvre-lit et aux papiers de Fredrik qui n’étaient pas encore emballés. Jusqu’aux paumes de ceux qui étaient présents. Jusqu’à leurs glandes lacrymales. »

Il y a des moments de grâce cependant, comme les veillées de lecture qu’organise Sara Suzanne pour tout le monde y compris les domestiques, la pêche aux harengs et les séjours de Herbjørg chez sa grand-mère Elida.

Cette écriture, au rythme aussi étrange que les noms des personnages qui peuplent ce livre, nous raconte tout cela. Une belle histoire !

Titre original : Hundre ar

Membre : Christine d’Outremont

Wassmo, Herbjørg. Cent ans, Éditions Gaïa, collection 10/18, 2009, 2011, 557 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

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27 août 2020

Les Écrivements

Simard, Matthieu

Les Ecrivements Simard 2

Dans Les Écrivements, une vieille dame se raconte à une adolescente qui fut jadis la petite voisine. Maintenant qu’elle peut lire, elle aimerait bien pouvoir retrouver le carnet contenant les écrivements rédigés par cette fausse mamie.

Petite, elle inventait l’histoire griffonnée dans ces pages que la dame ne lui lisait jamais. Elle décide de chercher à connaître l’histoire d’amour qui s’y cache. Ensemble, elles feront le trajet dans l’espoir de retrouver l’homme qui avait partagé les plus belles années de cette femme vieillie, désabusée, solitaire.

Matthieu Simard est un auteur que j’aurai plaisir à lire à nouveau.

Membre : Blainville

Simard, Matthieu. Les Écrivements, Éditions Alto, 2018, 234 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

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27 août 2020

Mozart

Galliano, Richard

Mozart Galliano CD

Après Antonio Vivaldi et Jean-Sébastien Bach, le maître de l’accordéon a choisi Wolfgang Amadeus Mozart. Accompagné d’un quintet (violons, alto, violoncelle et contrebasse), il visite certains grands classiques tels que la magnifique Petite Musique de Nuit, La Marche turque ou encore le superbe Concerto pour clarinette.

Cette formation originale donne ainsi une nouvelle forme aux partitions de Mozart : l’accordéon s’adapte parfaitement aux partitions originales et les cordes le soutiennent et le complètent à merveille.

Un album surprenant, tout en délicatesse, qui donne une autre dimension à l’accordéon et à la musique de Mozart.

Membre : France

Cette suggestion est proposée par un lecteur du Pays de Romans – France, membre du club de lecture Troquez vos Irrésistibles et partenaire du Club Les Irrésistibles des Bibliothèques de Montréal.

Galliano, Richard. Mozart, CD, 2016.

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27 août 2020

Aya de Yopougon

Abouet, Marguerite

Aya de Yopougon

Cette BD nous fait voyager en Afrique avec Aya de Yopougon. Une série comportant plusieurs tomes, des histoires de jeunes Africaines dans leur petit village avec leurs ambitions, leurs amourettes, les naissances précoces, les désillusions, les mensonges, les plans pour déjouer la vigilance des parents, les petits bonheurs au quotidien et les drames inévitables.

Particularité visuelle : les motifs des vêtements et les yeux des personnages très éloquents.

Lecture pour adolescentes.

Les dessins sont de Clément Oubrerie.

Membre : Blainville

Abouet, Marguerite. Aya de Yopougon, Éditions Gallimard, 2013, 96 pages.

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27 août 2020

Ténèbre

Kawczak, Paul

Ténèbre

On a dit de Ténèbre que c’est un roman d’aventures. Il est vrai qu’entreprendre un périple au Congo à la fin du XIXe siècle pour en cartographier une des frontières constitue une entreprise très risquée. Un jeune géomètre belge, Pierre Claes, est chargé de ce travail et nous le suivons dans son parcours très accidenté.

Mais le roman de Kawczak, pour moi, est beaucoup plus qu’une suite d’événements périlleux, c’est un récit intense d’une recherche d’identité et d’amour, dans un univers où règne la cruauté installée comme mode de domination.

Un tatoueur chinois, un médecin épris d’une amie de Baudelaire et bien d’autres personnages se croisent dans des pérégrinations tragiques narrées dans une langue magnifique. Superbe roman !

Curiosité : je me suis demandé pourquoi le mot « ténèbre », titre du roman, n’était pas au pluriel comme le prescrit le dictionnaire…

Membre : LGBTQ

Kawczak, Paul. Ténèbre, Éditions La Peuplade, 2020, 304 pages.

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27 août 2020

La Confusion des sentiments

Zweig, Stefan

La Confusion des sentiments

La pertinence de ces « notes intimes d’un professeur » universitaire, dans lesquelles nous plonge l’auteur, a été louée par Sigmund Freud.

Un étudiant de 19 ans quitte la vie débridée de la métropole allemande, pour une petite ville universitaire en province, où la verve du professeur d’anglais, grand expert de Shakespeare et de l’époque élisabéthaine, le fascine. Il se fait remarquer et inviter à loger dans la même maison que ce professeur adulé, mais il est de plus en plus intrigué par certains comportements de son idole.

Il vit intensément et douloureusement les hauts et les bas de son attachement à cet homme qui, de son côté, lutte désespérément contre certains traits de sa personnalité. Un moment de confidence extrême finit par dévoiler un secret d’une portée énorme et détermine la séparation.

Le style crée une atmosphère fébrile et passionnée ; le langage coloré et suggestif, qui scrute les détails intimes des sentiments, retient le lecteur jusqu’à la dernière page, même s’il a pu deviner le secret depuis un bon moment déjà.

Titre original : Verwirrung der Gefühle

Membre : Ville Mont-Royal

Zweig, Stefan. La Confusion des sentiments, Éditions Stock, 1926, 167 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

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27 août 2020

Clinton Road

Balzano, Vincenzo

Clinton Road BD

Ce comics est très très très étonnant. D’abord parce qu’au départ, on ne dirait pas que c’est un comics, en tout cas pas du genre habituel avec super héros, auteur américain, etc.

Là, on suit l’enquête effectuée par John, ranger en 1978 au New Jersey. D’étranges disparations se produisent sur Clinton Road. Le ranger local enquête.

L’histoire est complètement barrée et un peu confuse par moments. Mais j’ai été subjugué par ce récit fantastique qui traite du deuil. À découvrir !

Membre : France

Cette suggestion est proposée par un lecteur du Pays de Romans – France, membre du club de lecture Troquez vos Irrésistibles et partenaire du Club Les Irrésistibles des Bibliothèques de Montréal.

Balzano, Vincenzo. Clinton Road, Éditions Ankama, 2020, 144 pages.

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27 août 2020

L’Oeil le plus bleu

Morrison, Toni

L'Oeil le plus bleu C. Bourgois

J’avais tenté de lire Toni Morrison il a plusieurs années. Après quelques pages, j’avais démissionné. J’ai eu tort. Je viens de découvrir un pur chef-d’oeuvre. Je suis très touchée par les propos, par les mots. C’est incontournable. Je lirai tous les romans de Toni Morrison.

« Chaque nuit, Pecola priait pour avoir des yeux bleus. Elle avait onze ans et personne ne l’avait jamais remarquée. Mais elle se disait qu’avec des yeux bleus tout serait différent. Elle serait si jolie que ses parents arrêteraient de se battre, que son père ne boirait plus, que son frère ne ferait plus de fugues. Si seulement elle était belle, si seulement les gens la regardaient. Quand quelqu’un entra, la regarda enfin, c’était son père et il était ivre… » (Babelio)

Titre original : The Bluest Eye

Membre : Outremont

Morrison, Toni. L’Oeil le plus bleu, Éditions Christian Bourgois, 1970, 1994, 217 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

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27 août 2020

Le Pays des autres. 1, La guerre, la guerre, la guerre

Slimani, Leila

Le Pays des autres Slimani

De cette auteure, j’avais adoré Chanson douce (2016) qui traite du meurtre de jeunes enfants. Je terminais mon commentaire comme suit : « Quel défi ce sera pour Slimani d’écrire son prochain roman ! »

Eh bien, avec ce premier tome du Pays des autres, elle l’a amplement relevé. Avec un sujet complètement différent, elle nous montre comment la vie peut être difficile pour des gens qui vivent dans un monde qui n’est pas le leur.

Amin est Marocain. Mathilde est Française. Ils quittent la France pour le Maroc et ont deux enfants qui ne seront ni Marocains ni Français.

L’action se passe après la Seconde Guerre mondiale. Ils font tout ce qu’ils peuvent pour tirer leur épingle du jeu dans un pays en devenir qui se développe selon le bon vouloir des Français. Tous les personnages recherchent la même chose : la liberté. La liberté d’être soi, de s’épanouir, de se réaliser.

Des thèmes forts, une écriture puissante, une histoire captivante. Si, comme Romain Gary, Slimani avait écrit ce roman sous un autre nom, elle aurait sûrement décroché le Goncourt une deuxième fois. Serez-vous étonnés si je vous dis que j’ai hâte de lire la suite ?

Membre : Michel, Saint-Jean-sur-Richelieu

Slimani, Leila. Le Pays des autres. 1, La guerre, la guerre, la guerre, Éditions Gallimard, 2020, 367 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

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27 août 2020

Le Poids du papillon

De Luca, Erri

Le Poids du papillon

Dans ce roman, on assiste à un duel, dans les Alpes italiennes, entre le roi des chamois et un braconnier vieillissant.

Ce livre, un peu sous forme de conte, m’a beaucoup touchée par la qualité de l’écriture, la perspective de chacun des protagonistes, la profondeur des enjeux et toujours, la poésie.

Titre original : Il peso della farfalla

Membre : Ville Mont-Royal

De Luca, Erri. Le Poids du papillon, Éditions Gallimard, collection Folio, 2009, 2011, 81 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

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27 août 2020

Au bonheur des filles

Elizabeth. Gilbert

Au bonheur des filles

Vivian Morris a 19 ans en 1940. Sa tante, qui vit à New York, l’invite pour l’aider dans son théâtre situé en plein Times Square, ce qui lui permet de fuir le carcan familial, car elle a échoué dans ses études.

Elle découvrira la vie d’artistes et de danseuses qui l’éblouira. Avec son amie Célia, showgirl, elle s’émancipera, mais un faux pas la ramènera sur terre.

À 70 ans, Vivian confiera à Angela, la fille d’un ami très cher, sa vie plutôt avant-gardiste pour l’époque. Au bonheur des filles se lit avec plaisir !

Titre original : City of Girls

Membre : Laval-Vimont

Elizabeth. Gilbert. Au bonheur des filles, Éditions Calmann-Lévy, 2019, 2020, 429 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

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20 août 2020

Le Billet de la semaine

Bonjour à vous toutes et à vous tous,

J’aime l’œuvre de Leïla Slimani, écrivaine franco-marocaine née en 1981. Chanson douce (prix Goncourt 2016) va rester un moment marquant dans ma vie de lectrice. J’ai aussi beaucoup apprécié Le Pays des autres. 1, La guerre, la guerre, la guerre (Gallimard, 2020), premier volet d’une trilogie inspirée de son histoire familiale qui se décline de 1944 à 1955.

Amine Belhaj et Mathilde se sont rencontrés en 1944 sur « son » territoire à elle, à quelques kilomètres de Mulhouse, où elle demeure avec son père et sa sœur Irène.

Il est Marocain, soldat engagé volontairement dans l’armée coloniale ; elle est Alsacienne, attirée par les charmes de cet Arabe qui la comble physiquement. À la Libération, alors qu’elle a 20 ans et lui, 28, ils décident d’unir leur destin.

Avril 1947 : les voilà sur « son » territoire à lui. Mathilde, qui a accepté de refaire sa vie sur la terre des ancêtres de son mari, va vite se rendre compte que l’homme de qui elle est tombée amoureuse, ne se comporte plus de la même manière une fois au Maroc. Elle doit aussi oublier sa liberté à laquelle elle tient tant. Ici, c’est l’homme qui mène, qui prend les décisions. Combien de fois entendra-t-elle : « Ici, c’est comme ça ».

Preuve à l’appui : à leur arrivée, ils auraient dû s’installer directement dans leur maison et commencer à cultiver les terres agricoles héritées du père d’Amine, décédé en 1939. Mais rien ne s’était passé comme prévu. Mathilde avait dû se résigner à cohabiter plusieurs mois dans le quartier de Berrima chez Mouilala, sa belle-mère, qui partageait les lieux avec ses trois autres enfants : Omar (l’impulsif), Selma (une belle jeune femme rebelle) et Jalil (simple d’esprit). Mathilde n’était pas très heureuse de cette situation, mais avait-t-elle le choix, d’autant qu’elle était enceinte de deux mois ?

Une fois chez eux, près de Meknès, tandis qu’Amine travaillait du matin au soir pour faire fructifier cette terre aride, Mathilde « jouait » son rôle de femme au foyer et de mère de famille, puisqu’elle avait maintenant deux enfants : Aïcha, intelligente et débrouillarde, et Salim. La vie ne leur faisait pas de cadeau et aie-je besoin de préciser que ce n’est pas du tout la vie dont avait rêvé Mathilde. De son côté, les seuls mots qui comptaient pour Amine : labeur et réussite.

En arrière-plan, la menace gronde de plus en plus : il y avait ceux qui voyaient les Français comme des citoyens envers qui ils se sentaient redevables et ceux qui les considéraient comme des colons, des envahisseurs.

Comme il est précisé en quatrième de couverture : « […] Tous les personnages de ce roman vivent dans le “pays des autres” : les colons comme les indigènes, les soldats comme les paysans ou les exilés. Les femmes, surtout, vivent dans le pays des hommes et doivent sans cesse lutter pour leur émancipation. »

Leïla Slimani, dans un style très agréable, réussit à bien décrire les tensions entre les uns et les autres, et ce, sans porter de jugements, peu importe le camp auquel ils appartiennent. J’ai déjà hâte de lire la suite de cette histoire, car plusieurs questions restent en suspens : comment sera traité Mathilde, la Française, après 1955 ? Devra-t-elle faire ses valises ou pourra-t-elle rester auprès de son mari et de ses enfants ? Qu’adviendra-t-il de la jeune Aïcha qui définira ses allégeances politiques ? Et Omar, le frère d’Amine, convaincu que le pays ne pourra être libéré que par les armes. Ira-t-il jusqu’à combattre ? À suivre !

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.


Les Irrésistibles de Marie-Anne ont aussi leur page Facebook. Venez voir !

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En vous rendant sur la chaîne YouTube à l’émission Les Irrésistibles de Marie-Anne, vous pourrez entendre, à chaque semaine, mes commentaires et critiques de théâtre ou d’arts visuels.

Je vous souhaite de très belles découvertes et à la semaine prochaine,


Marie-Anne

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20 août 2020

Les chars meurent aussi

Lavoie, Marie-Renée

Les chars meurent aussi

Dans son Billet du 2 juillet 2020, Marie-Anne proposait la lecture du roman Les chars meurent aussi. Je n’en ferai pas ici le résumé puisque Marie-Anne l’a déjà fait dans son excellente présentation.

Je vous livrerai simplement quelques impressions de ce bonheur de lecture, assorties de plusieurs extraits du livre, pour vous mettre l’eau à la bouche et, je l’avoue, quelques larmes aux yeux.

Ce roman est un éloge à la lecture. Les livres meublent la solitude de la mère coincée dans la guérite du stationnement d’un hôpital. Ils emportent Cindy, la « tite tannante » (1) loin de sa misère dans mille lieux imaginaires ; cette enfant sale, mal accoutrée, au langage plus que populaire et au comportement irrévérencieux, laissée à elle-même par des parents dysfonctionnels. Une « enfant loup qui se contentait d’esquiver les questions et de répondre en grognant ». La lecture accompagne également de grands moments d’une profonde tristesse pour chercher une certaine consolation du malheur qui surgit trop vite.

Ce roman est un plaidoyer pour la bienveillance. Une bienveillance assumée par tellement de personnages :

- La bienveillance de sa mère envers sa fille Laurie : « Elle m’a serrée contre elle. Pour prendre un peu de ma peine. » Cette mère totalement dévouée à sa fille : « J’ai été depuis ma naissance l’objet d’un perpétuel émerveillement pour ma mère. Il me suffisait de respirer normalement pour qu’elle s’extasie devant mon fabuleux talent de vivre. »

- La bienveillance de Laurie et de sa famille qui nourrissent, habillent et protègent Cindy : « On était arrivés à croire qu’on pouvait combler, du moins en partie, ce que ses parents ne lui donnaient pas. On l’attrapait au vol, la remplumait de notre mieux et la libérait. Ce qui nous faisait autant de bien qu’à elle. »

- De Laurie pour le gérant et les serveuses du pseudo restaurant italien. Des gars du garage envers Laurie. De Romain envers elle et un passant ayant trop bu.

- De la coiffeuse pour ses clients démunis ou âgés.

Ce livre témoigne du grand talent de Marie-Renée Lavoie et de sa maîtrise de l’écriture  : une écriture toute en sensibilité, en inventivité et en finesse. Efficacement, elle sait décrire de façon picturale, par petites touches, telle une peintre impressionniste, les lieux, l’atmosphère et les personnages.

- L’inventivité de l’écrivaine, par exemple dans le mot « clandestimité » pour clandestinité et intimité.

- Le portrait des lieux si bien rendu : « Une haie de cèdre vertigineuse délimitait la cour savamment aménagée. Les dalles de pierre au sol formaient une queue de comète qui s’épanouissait sur une cascade de vivaces en résurrection avancée pour ce début d’été. Des lampadaires de revue, aux quatre coins du jardin, projetaient une lumière ouatée qui filtrait du chaud sur les silhouettes et les meubles harmonieusement disposés. »

- Les traits des personnages si réalistes et si sensuels : « Des perles d’eau tombaient sur ses cheveux, léchaient le sel de son front, s’agglutinaient sur le barrage de ses sourcils et sautaient dans le vide. Les plus pressées se lançaient depuis les ailes du nez. Ses taches de rousseur paraissent plus foncées, plus définies. Plus belles. » Où l’auteure s’attendrit devant le vieillissement : « Dans la lumière crue du jour, on voyait mieux son réseau de très fines rides que le fond de teint accentuait. Les pourtours de ses yeux et de sa bouche étaient comme ces fonds d’anciens lacs asséchés. »

- Le caractère si particulier de la dure réalité des écoles en milieu défavorisé : « Elle m’a fait un sourire triste qui en disait long sur la coexistence des mondes utopiques et réels, sur les petites poquées minces comme des fils qui tombent entre les mailles d’un gros système. »

- La traduction si juste de l’angoisse, de la tristesse : « J’ai posé ma tête sur l’épaule de mon père. C’était la première fois de ma vie que je le voyais pleurer. La douleur se dessinait en sillons creux sur son front. Nous venions d’entrer dans une nouvelle dimension, aux territoires émaillés d’absences abyssales… »

Ce livre vous fera pleurer et rire, très souvent comme ici : « Trop occupé à se garder les yeux dans le bon axe, le curé a continué sa route jusqu’à ce que la fourche se coince dans la rambarde de la communion et le fasse plonger, tête première, dans les trois marches qui le menaient à la plèbe pécheresse. Son corps ramolli n’a pas cherché à résister, ses doigts-saucisses n’ont pas tenté d’amortir le choc, comme le veulent les réflexes. Dans l’ellipse irrégulière suivie par le calice projeté dans les airs, les hosties ont formé une arche blanche avant de se disperser sur le sol mouillé. La tête du pauvre homme est venue cogner sans résistance sur le terrazzo. »

Vraiment un bonheur de lecture ! Je vous mets au défi de ne pas rire aux éclats ou de pleurer à chaudes larmes à plusieurs endroits. Sans vous révéler la fin, disons simplement que le monde de Laurie se trouvera complètement bouleversé : « Il n’y aurait plus de veillées sur le perron, de bonjours lancés d’un mouvement de tête aux voisines, d’enfants criant dans la ruelle, de cailloux frappés du bout du pied, de coups de vent chargés de sucs odorants, plus jamais de vrai ciel au-dessus de sa tête… »

J’espère vous avoir donné envie de lire ce roman qui mérite amplement sa place sur la liste du prochain prix du Club des Irrésistibles.

1. Cette enfant m’a beaucoup fait penser à Monsieur Émile dans Le Matou d’Yves Beauchemin, lui aussi rescapé de la misère par des adultes tendres et aimants qui le prennent sous leurs ailes.

Lu en version numérique.

Membre : Monique L. de Cookshire-Eaton

Lavoie, Marie-Renée. Les chars meurent aussi, Éditions XYZ, 2018, 244 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

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20 août 2020

Le Colosse de Maroussi

Miller, Henry

Le Colosse de Maroussi

L’auteur qui a vécu de 1891 à 1980 a écrit ce livre à l’aube de la Deuxième Guerre mondiale, en 1939, sans doute un des motifs de son désenchantement à propos de sa terre natale, les États-Unis, et de l’Europe.

Henry Miller raconte un voyage en Grèce où il a été invité par son ami Lawrence Durrell. Ce fut comme une révélation, un émerveillement. Cet écrivain, à l’œil de peintre, parle beaucoup de la lumière et, avec ses talents de philosophe, raconte ce qui l’a bouleversé, tant de par la majesté des endroits visités que par le contact avec les gens du pays.

Fondamentalement, Henry Miller se décrit comme avide d’autre chose que du matérialisme de son pays. « Il ne suffit pas d’être pauvre pour être misérable », dit-il à un Grec américain qui aime la fortune.

Ainsi, c’est lors de ce voyage de plusieurs mois en Grèce qu’il a trouvé une autre lumière sur le monde. La joie de vivre, qui, dit-il, est la paix, une sorte sentiment de liberté intérieure, de sérénité, qui ne dépend pas de « la victoire sur le voisin ni de nos possessions ». Qui serait plutôt une affaire de cœur. « La paix du cœur ». Là « j’ai entendu battre le cœur du monde ». Et c’est dans ces paysages montagneux, au ciel très bleu, parsemés de magnifiques vestiges de monuments, témoins d’une autre époque, rappelant des hommes valeureux et des grands sages, qu’il pense : « Dans ce bol de silence […] la paix est là au centre […] Épidaure n’est qu’un lieu symbole ; le véritable lieu est dans le cœur… »

Miller a visité plusieurs villes et lieux historiques que je me suis amusée à regarder sur Wikipédia et ainsi accompagnée de très belles photos, j’ai moi aussi fait un beau voyage et j’ai mieux compris l’émerveillement dont il parle.

Le Colosse de Maroussi comporte quelques passages au style un peu exalté et iconoclaste, mais c’est un récit original et attachant.

En conclusion, l’écrivain explique le titre du livre : le colosse, c’est son ami rencontré là-bas, colossal d’après son humanité, qui lui a fait « fouler le sol de la planète de façon absolument neuve. La terre devenait plus intime, vivante, pleine de promesses. Il parlait souvent du passé […] non comme d’une chose morte et oubliée, plutôt comme de quelque chose que nous portons en nous, qui féconde le présent et qui fait de l’avenir une invite. »

Titre original : The Colossus of Maroussi

Membre : N.L., Île-des-Soeurs

Miller, Henry. Le Colosse de Maroussi, Éditions Stock, collection Nouveau Cabinet Cosmopolite, 1941, 1994, 276 pages.

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20 août 2020

Solaris #213 (Hiver 2020 / v. 45, #3)

Collectif

Solaris revue 213

Solaris est un périodique québécois de science-fiction et de fantastique qui offre, en deux volets, une fenêtre privilégiée sur la SF&F francophone (dont la SF&F québécoise). D’une part, grâce aux courtes nouvelles qui y sont publiées, nous pouvons nous tenir à jour sur ce qui s’écrit dans le genre des littératures de l’imaginaire et aussi découvrir de nouveaux auteurs.

D’autre part, grâce à ses articles et commentaires de lectures, nous obtenons une assistance précieuse pour comprendre la mécanique des genres et choisir les titres les plus intéressants à lire. C’est un outil indispensable à tout amateur de SF et de fantastique, d’autant plus qui n’y a plus beaucoup de périodiques francophones sur ces sujets.

Dans le volet fiction, ce numéro nous propose d’abord six histoires courtes :

Chasseuse de soleil par Chloé Jo Bertrand.
Ce texte est le lauréat du prix Joël-Champetier 2019, décerné à un auteur francophone non-canadien.
Dans un futur affligé par un hiver nucléaire qui a recouvert la planète d’une couche nuageuse, une jeune femme parcourt l’Europe à la recherche du soleil.
C’est un super beau récit, bien écrit et captivant.

Monstresse par Sylvain Lamur.
Une femme enceinte à bord d’un vaisseau spatial fait des cauchemars…
C’est bien écrit, mais je n’ai pas trop compris ce qui se passait…

Parler aux murs par Geneviève Blouin.
Dans la vague des télé-réalités de rénovation et du mouvement KonMari, on trouve ici un petit récit humoristique où une thérapeute immobilier « parle » aux habitations (et non à leurs occupants) pour améliorer leur bien-être.
Amusant sujet et intéressante narration.

Nouvelle représentation par Frédéric Parrot.
Les Baïlorms sont une forme d’amibe/céphalopode télépathe en mission de reconnaissance sur Terre. Comme couverture, ils dansent au théâtre Ludoscole pour le plaisir des humains qui ne se doutent de rien. Mais la représentation tourne mal…
Intéressante saynète, mais la fin demeure un peu obscure.

Une table vide… par Michèle Laframboise.
Une petite bande dessinée de deux pages rendant hommage à Joël Champetier, un « auteur accueillant et sympa […] avec toujours un bon mot pour nous redonner courage ».

Une nouvelle fantastique par Hugues Morin.
Un homme tente de ressusciter son meilleur ami mort de la leucémie…
Très beau texte en hommage à Joël Champetier (le titre de chaque chapitre fait référence à une oeuvre de Champetier).
L’écriture est une bonne façon d’affronter le deuil en exprimant nos souhaits et regrets…

Dans le volet documentaire, on retrouve les incontournables Carnets du Futurible (par Mario Tessier) qui abordent, cette fois, le sujet de « la transmission sans-fil ou la radio en science et en fiction ». En bon historien, le Futurible commence par nous parler de l’invention de la TSF ou de la radio, puis il développe en expliquant comment celle-ci a été anticipée, puis utilisée en fictions, et surtout l’importance et les conséquences des développements subséquents : télévision, radar, télécommande, téléphonie cellulaire, bluetooth, Wi-Fi, RFID, CB, baladodiffusion, radiodrame, radioastronomie, etc. Et, en bon bibliothécaire, le tout est très bien documenté. Tout à fait fascinant !

Le volet documentaire se poursuit avec les commentaires de lectures (critiques) qui se divisent en deux segments : l’un, consacré aux ouvrages publiés au Québec (« Les Littéranautes ») et l’autre, aux ouvrages publiés ailleurs (« Lectures »). Sur la trentaine d’ouvrages commentés, je note surtout Oshima (Serge Lamothe, Alto), GEIST : Les Héritiers de Nikola Tesla (Sébastien Chartrand, Alire), Pierre-de-vie (Jo Walton, Lunes d’encre), Trois Hourras pour Lady Evangéline (Jean-Claude Dunyach, L’Atalante), Or et Nuit (Mathieu Rivero, Les Moutons électriques), Le Temps de la haine (Rosa Montero, Métailié) et The Empire of Corpses (Project Ito & Toh Enjoe, Pika Roman, à ne pas confondre avec la version manga).

Je trouve dommage que les commentaires de lectures ne soient pas accompagnés d’un système de pointage « rating » numérique ou étoilé qui permettrait aux lecteurs d’avoir une idée immédiate et précise de ce que le critique pense de l’ouvrage qu’il commente. C’est une façon succincte pour le commentateur de résumer son évaluation comparative de l’intérêt (le sujet), de la qualité (technique d’écriture) et de la performance (divertissant ou non) du texte critiqué. C’est sans doute une politique éditoriale raisonnée, mais je suis en désaccord…

Solaris se présente dans un intéressant format de poche qui offre un contenu hybride entre une revue et une anthologie (Solaris se proclame d’ailleurs comme étant « l’anthologie permanente des littératures de l’imaginaire »). Personnellement, je n’aime pas trop lire des nouvelles (histoires courtes), car à peine familiarisé avec les personnages, le sujet et le monde où le récit se déroule, c’est déjà fini…

Par contre, je comprends l’importance de ce format pour les auteurs (débutants ou pros) qui veulent fourbir leur talent ou expérimenter avec un genre ou des idées. Il faut bien que ces textes là soient publiés quelque part et c’est pourquoi des revues comme Solaris sont essentielles à la bonne santé d’une littérature, quelle qu’elle soit. Toutefois, je préfère lire Solaris pour ses articles et commentaires de lectures. En ce sens, la revue joue un rôle tout aussi essentiel d’aide au lecteur.

Comme toute revue, le contenu est plutôt inégal d’un numéro à l’autre. Dans ce cas-ci, je suis un peu déçu, car on ne retrouve que deux très bons ou excellents textes et un seul article (quoique le Futurible est toujours constant dans son excellence) – et rien sur le cinéma ou la BD. C’est la dure réalité économique des revues papier qui sont limitées par l’espace du contenu ou leur périodicité. Toutefois, ce numéro reste une très bonne lecture : divertissante, intéressante, enrichissante et qui offre quelques découvertes aux lecteurs avides de littératures de l’imaginaire… À lire absolument, si vous en êtes !

Pour lectorat adolescent (14+).

Collectif édité par Jean Pettigrew et coordonné par Jonathan Reynolds.

Avec la participation de : Chloé Jo Bertrand, Sylvain Lamur, Geneviève Blouin, Frédéric Parrot, Michèle Laframboise, Hugues Morin et Mario Tessier.

Membre : Claude J, Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension

Solaris #213. Collectif, Publications bénévoles des littératures de l’imaginaire du Québec, hiver 2020, volume 45, #3, 162 pages.

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20 août 2020

Changer l’eau des fleurs

Perrin, Valérie

Changer l'eau des fleurs grand format

J’avais déjà fait la découverte de Valérie Perrin avec Les oubliés du dimanche (Albin Michel, 2015) et j’en avais gardé un très bon souvenir. Changer l’eau des fleurs ne fait que confirmer mon intérêt pour cette auteure qui ne cherche pas la facilité pour faire évoluer ses personnages.

J’aime le mouvement qu’elle crée d’un chapitre à l’autre, à ne pas tout divulguer de façon chronologique mais à petites doses. Les chapitres, comme des pièces de casse-tête qui se posent pour délimiter le contour et tranquillement une partie du paysage, se dévoilent en gardant la pièce maîtresse pour la fin.

On évolue dans un univers un peu en marge. Un couple occupe le poste de garde-barrière dans une petite communauté française, mais avec l’évolution des technologies, le métier disparaît et le couple acceptera un poste de garde-cimetière.

Au fil des pages, on découvre qu’il y a eu jadis un enfant, ensuite un drame, ensuite l’abandon, la renonciation et enfin l’explication.

Membre : Blainville

Perrin, Valérie. Changer l’eau des fleurs, Éditions Albin Michel, 2018, 558 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

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20 août 2020

Les Yeux dans les arbres

Kingsolver, Barbara

Les Yeux dans les arbres

Dès que ce livre est commencé, vous ne le refermerez que lorsque la dernière page sera lue, l’histoire vous captivera du début à la fin.

« Nathan Price, pasteur baptiste américain au fanatisme redoutable, part en mission au Congo belge en 1959 avec sa femme et ses quatre filles. Ils arrivent de Géorgie dans un pays qui rêve d’autonomie, et de libertés. Tour à tour, la mère et les quatre filles racontent la ruine tragique de leur famille qui, même avec sa bonne volonté et ses croyances de fer, ne résiste à rien, ni à la détresse, ni aux fourmis, ni aux orages… ni aux Saintes Écritures. » (Babelio)

Ce beau roman laisse le lecteur avec la tête pleine d’images et au cœur, une variété de sentiments. Coup de cœur !

Titre original : The Poisonwood Bible

Membre : Pointe-Claire

Kingsolver, Barbara. Les Yeux dans les arbres, Éditions Payot, 1998, 1999, 600 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

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20 août 2020

Invisible

Auster, Paul

Invisible

À vrai dire, ce roman m’a laissée perplexe. Aie-je aimé ? Certains passages m’ont accrochée comme ceux où le protagoniste, Adam Walker, décrit sa relation avec sa sœur ou cet autre, où l’on croit qu’un dénouement éminent nous apprendra la confession de l’auteur supposé d’un crime.

Perplexe, tout de même, sur la véracité du récit, dont l’écrivain, en laissant planer des doutes, nous laisse en marge de l’histoire en nous rappelant indirectement que ce roman demeure une fiction. Donc, y croit-on à la relation charnelle entre Adam et sa sœur ? Born a-t-il tué ce jeune voyou autrement qu’en légitime défense ? A-t-il provoqué l’accident du père de Cécile ? Plusieurs questions restent en plan.

J’ai tout de même savouré les descriptions des liens qui unissent le frère et la sœur, la candeur de l’ami qui reçoit le manuscrit, la structure de l’histoire qui laisse le dernier mot à un personnage secondaire, mais pour qui deux semaines en 1967 sont restées gravées à jamais dans sa mémoire et dans son cœur.

Alors, si la perplexité vous enchante, allez-y avec ce roman de Paul Auster.

Titre original : Invisible

Membre : Rosemont

Auster, Paul. Invisible, Éditions Actes Sud, 2009, 2010, 293 pages.

Cette oeuvre a déjà été suggérée par le Club des Irrésistibles, lire ici.

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20 août 2020

Manifesto

Récondo, Léonor de

Manifesto

Voici un roman poignant dont je vais porter longtemps l’empreinte. Léonor de Récondo relate avec beaucoup de pudeur et de délicatesse, la dernière nuit de Félix, son père, en soins palliatifs.

Pour rendre ce récit supportable, l’auteure entrelace deux narrations : les derniers moments avec son père et les souvenirs imaginaires de celui-ci. Elle imagine les retrouvailles de Félix avec Ernesto, Ernest Hemingway. Les dialogues entre ces deux esprits permettent de se replonger dans l’Espagne des années 30 et de découvrir la vie de Félix.

Il est question d’enfance, de guerre civile, d’exil, de tragédies, de suicides, mais également de complicité artistique, de femmes et d’amour. Cette respiration indispensable allège les longues heures de veille vécues par Léonor et Cécile, sa mère. Elle amortit le chagrin et l’angoisse dans ce cheminement inexorable vers la mort.

Ce texte sensible est plein d’amour et d’humanité. Avec franchise, l’auteure aborde la question de la fin de vie à l’hôpital et du dévouement des infirmières. C’est un bel hommage rendu à un père dont la vie s’achève sous nos yeux.

Membre : France

Cette suggestion est proposée par un lecteur du Pays de Romans – France, membre du club de lecture Troquez vos Irrésistibles et partenaire du Club Les Irrésistibles des Bibliothèques de Montréal.

Récondo, Léonor de. Manifesto, Éditions Sabine Wespieser, 2019, 179 pages.

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