Le vrai et le faux. La réalité et la fiction. Sujet très intrigant et très bien traité ici avec une Binoche toujours à la hauteur. Mais il faut être patient, attentif (surtout ne vous laissez pas distraire par votre pop corn), car c’est un film déroutant, cérébral et, bien sûr, il faut accepter de jouer le jeu avec les personnages et avec l’auteur. Une fois ces conditions réunies, laissez-vous aller comme dans un rêve.
Avec, entre autres, Juliette Binoche et William Shimell.
Copie conforme
Maryse
Au départ, il y a le personnage de Maryse, du livre du même nom. Vous savez, ce best-seller de 1983 dont on a dit qu’il ne s’agissait pas là vraiment de littérature. Un livre qui a quand même laissé sa marque en tant qu’ode à l’émergence de la grande cuvée des baby-boomers libertaires des années soixante-dix et de leur quartier d’élection, le Plateau Mont-Royal. Il y a aussi un autre aspect à ce livre, qui m’a laissé dans mes interrogations de lecteur. C’est cette dimension Pygmalion de l’évolution du personnage principal, ce petit côté Harlequin en vertu de quoi la jeune fille de milieu pauvre se révèle à elle-même, résultat de son amour pour le prince charmant d’une classe sociale supérieure. L’histoire d’amour du livre ne se concluant pas par le « ils se marièrent et eurent de nombreux enfants » des temps passés, mais – baby boomer émancipé oblige -, par l’émancipation des mœurs de l’héroïne.
Au-delà de ces dimensions sociales un peu cliché du roman, qui en auront après tout peut-être fait le succès, on ne peut s’empêcher de ressentir comme un léger malaise face au portrait qui est fait des parents de l’héroïne, cette mère effacée et ce père tout à fait nul en sa paternité. Détail ? À l’évidence non, une fois qu’on aura pris connaissance du récit autobiographique La femme de ma vie, qu’a fait paraître Francine Noël en 2005. Un livre qui consiste en quoi, sinon en l’élucidation de ce questionnement de l’auteure qui, transfiguré, servit à la construction du portrait familial romanesque du best-seller Maryse.
On découvre que La femme de ma vie est la recherche que Francine Noël mène pour comprendre le mystère qu’aura été pour elle sa mère, une mère qui, contrairement à celle du roman Maryse, se révèle cette fois-ci être tout à fait présente et même omniprésente. Et comment, pourquoi, cette mère remarquable a-t-elle pu se marier et faire un enfant – l’auteure – avec un homme d’une parfaite nullité. Un homme dont la mère pourra dire qu’elle l’a fait vivre pendant des années sans qu’il ne donne rien en retour, si ce n’est qu’il représentait le pire candidat qu’elle avait eu.
Autobiographie donc, où dans La femme de ma vie, l’auteure, après nous avoir fait le récit de sa vie en symbiose avec sa mère, se livre dans la dernière partie du livre à une véritable chasse aux secrets de famille. Des secrets de famille qui nous seront révélés sans pudeur, au titre d’une sincérité de la part de l’auteure à l’endroit du lecteur, dont je me suis demandé, au sortir du livre, s’il n’y avait pas eu là comme un peu une trahison de la mère. Cette mère qui, à propos d’un tout petit passage dans le roman Myriam première (1987) où elle avait trouvé une référence à sa famille, avait dit à sa fille Francine, tout comme l’avait dit la mère de Tahar Ben Jelloun à son fils : « Comment as-tu pu écrire ça ?».
Le soldat de verre
Déjà dans ce roman, on est charmé par la précision des détails qui décrivent les gestes des personnages en même temps que ce qui se passe dans leur tête. Mais bien que l’histoire soit intéressante (on veut absolument terminer ce livre), elle ne m’a pas envoûtée autant que celle du Violoncelliste de Sarajevo. Je dirais que c’est un excellent roman pour ados. Un petit conseil en terminant : abstenez-vous de lire le premier chapitre ainsi que le texte en quatrième de couverture qui nous en dit trop sur le contenu du roman.
Titre original : Ascension
25 fév 2011
Salvo Ursari et sa famille, gitans (Roms) volent pour survivre, se déplacent continuellement, n’ont pas d’emplois, ni d’amis ; analphabètes, ils sont détestés de tous. Le père de Salvo lui montre à marcher sur un fil et finit par gagner quelques sous. Les parents sont dans une maison en flamme et meurent. Andras, le frère, doit s’occuper de sa petite sœur. Après des problèmes, ils décident d’immigrer en Amérique. Ils sont dans la misère, mais ils se joignent à un cirque célèbre, Salvo ayant initié Andras et Etel à l’acrobatie. Beaucoup de péripéties arrivent au cirque, bonnes et mauvaises. Ils se retrouvent encore dans la misère sur une ferme. C’est seulement sur un fil que Salvo oublie qu’il est Rom.
Captivant, plein de péripéties, le livre m’a permis de connaître la vie des gitans et ce que c’est que de vivre toujours dans l’extrême où le moindre faux pas entraîne la mort.
Titre original : Ascencion
Paris the Luminous Years : Toward the Making of the Modern
Bien qu’on ne fasse pas mention, malheureusement, de Colette dans ce film, il s’agit quand même des années durant lesquelles elle a commencé à écrire (bien que ce soit sous la signature de Willy) et nous pouvons voir dans ce film l’atmosphère extraordinaire qui régnait à cette époque sur le plan culturel.
« C’était l’endroit où il fallait être », résume l’écrivaine Gertrude Stein. « De 1905 à 1930, la capitale française devient le rendez-vous des artistes du monde entier. Peintres, poètes, écrivains et danseurs élisent domicile à Montmartre puis à Montparnasse, quartiers qui ressemblent encore à des villages. Qu’ils soient français (Braque, Apollinaire), qu’ils viennent des États-Unis (Scott Fitzgerald, Hemingway), de la Russie (Chagall, Nijinski), de l’Espagne (Picasso, Miró) ou de l’Italie (Modigliani), ils sont attirés par des loyers modestes et la franche camaraderie qui règne entre artistes. Ils s’inspirent les uns les autres dans une saine émulation. Comment Paris est-il parvenu en l’espace de 25 ans à remettre radicalement en question des traditions séculaires dans tous les domaines artistiques ? Mêlant œuvres, interviews d’historiens de l’art, textes et archives rares, le film nous replonge dans l’atmosphère de ces années fastes où Paris fut le théâtre d’une véritable révolution, celle de l’art moderne. »
Ce film a été présenté dans le cadre du FIFA (Festival international des films sur l’art).
Retour parmi les hommes
Vincent est en chagrin d’amour de Marcel Proust et de son amoureux, Arthur, tué à la guerre. Pour fuir les deuils, il erre à travers le monde en Afrique, en Amérique, travaille à de petits emplois pour survivre, mais Arthur le suit toujours. Il retourne à Paris, en solitaire, se fait de nouveaux amis et finalement « les morts (le) rendent à la vie ». Descriptions magnifiques, vocabulaire coloré, récits captivants. Le livre m’a permis de voyager à travers le monde dans les yeux d’un grand aventurier qui n’a peur de rien. Superbe !
Retour parmi les hommes est la suite d’En l’absence des hommes, publié en 2001.
French Kiss
Ce film est divertissant, agréable, il fait sourire et même rire. Quelques grivoiseries sans dépasser les bornes. Un début qui m’a fait penser au style d’Amélie Poulin, mais là s’arrête la comparaison. Un film comme je les aime. Sans prétention, avec un duo d’acteurs rafraîchissant. Une petite comédie romantique québécoise qui n’a rien à envier à celles du cinéma international. Bravo !
Avec Claude Legault et Céline Bonnier.
Un amour vintage
Une histoire originale sur la nostalgie, l’amitié, les remords, les amours. Une attachante vieille dame en phase terminale, sereine, qui raconte à une jeune femme passionnée de vêtements « vintage » une partie de sa vie qu’elle a gardée secrète pendant 65 ans. Ces deux femmes ont un point commun : la perte d’une amie d’enfance. C’est une histoire qui m’a laissé un goût sucré sur les lèvres.
Titre original : Vintage affair
Maman
Chronique familiale sur l’accompagnement d’une mère dont la qualité de vie et la santé se dégradent progressivement : maladie, accidents, opérations, hospitalisations, retours à la maison, soins à domicile… La narratrice raconte les espoirs, les inquiétudes, la fatigue, la solidarité de la fratrie… la réaction du père incapable de faire face à la situation. Tellement proche de la Vie, de ce que l’on connaît et peut-être de ce qui nous attend et attend nos enfants… ou nos parents… Mais en même temps, tellement humain, tellement rempli d’amour, de respect et de tendresse, de dignité et de courage, d’un certain mystère aussi : qui est cette mère qui s’en va doucement ? Triste, poignant, mais pas déprimant ! De belles pages sur l’amitié et l’intimité qui lient la narratrice et une famille californienne. Il y a aussi un regard critique porté sur le système de santé français qui rejoint le nôtre sous bien des aspects.
L’écriture est imagée, vivante, dynamique : « Maman n’est jamais morte jusqu’à présent, ce n’est pas aujourd’hui qu’elle va commencer. » Les dialogues sont savoureux. Bref, un roman qui fait réfléchir sans pathos sur la fin de la vie et les relations familiales.
Et voilà ! Un autre bon auteur que le hasard m’a fait découvrir !
Le Billet de la semaine
Bonjour à vous toutes et à vous tous,
J’espère que vous allez bien… Merci de toutes ces belles suggestions.
Ce samedi 26 mars 2011, à radio Ville-Marie (91,3 FM), de 12h30 à 13h, je reçois Stéphane Aquin, conservateur de l’art contemporain au MBAM, qui vient nous parler de l’exposition Drapeau Rouge, art contemporain chinois dans les collections montréalaises, présentée au Musée des beaux-arts de Montréal jusqu’au 5 juin prochain.
Je vous souhaite une très belle fin de semaine et à vendredi prochain,
Marie-Anne
Plus haut que les flammes
Amateur de poésie, je reprends ici le billet que j’ai rédigé sur mon blogue Bibliobabil. Tentative virale pour partager ce texte parfait, beau.
M’arrache, malaise et étourdissement – les yeux innondés par une pollution d’images - à la Série Apocalypse, la deuxième guerre mondiale.
Tentative pour s‘extraire de ces hurlements qui font trembler la terre (Louise Dupré).
La littérature a su dire le prolongement de cette douleur, ce basculement du monde, ce mal, ces ossements retournés à la poussière. Je pense à Levi, Némirovsky, Semprun, Perec, Tabucchi, Courtemanche et Perrine Leblanc, sous d’autres cieux, le même…
Louise Dupré, ils me percent ces cris, ces regards crucifiés (Francis Bacon) dans un texte poésie parfait : Plus haut que les flammes. Un texte cri pour s’extraire du présent. Rouge horrifié comme le bruit des biberons éclatés sous les bottes. Mais peut-on revenir de ce voyage ? Apprendre à placer Auschwitz ou Birkenau dans un vers ?
Existe-t-elle cette syntaxe pour parler doux ?
Un enfant dansant dans ses bras ? Tout lire, relire, s’en saisir, car il faut des mots à mourir de plaisir.
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Voir des extraits ici : Ossements retournés à la terre
Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent
Un jour, lors d’une exposition de masques, Beethoven revient dans la vie d’Eric-Emmanuel Schmitt : l’écrivain se rappelle l’avoir aimé passionnément autrefois, pendant son adolescence.
Pourquoi Beethoven s’est-il éloigné ? Pourquoi l’homme d’aujourd’hui n’éprouve-t-il plus ces émotions, ce romantisme, ces orages intérieurs et cette JOIE ?
Magnifique livre et voyage superbe en musique.
« Bach, c’est la musique que Dieu écrit.
Mozart, c’est la musique que Dieu écoute.
Beethoven, c’est la musique qui convainc Dieu de prendre congé, car il constate que l’homme envahit désormais la place. »
Ce volume est une réflexion magnifique sur la VIE. Bonne lecture !
Ce livre est suivi de Kiki van Beethoven, disque compact inséré.
21 janvier 2011
L’auteur raconte qu’il aimait beaucoup écouter et jouer Beethoven à l’adolescence. Ce n’est qu’à 40 ans qu’il se retrouva devant le buste de Beethoven pour le redécouvrir. En écoutant le CD qui accompagne le livre, l’auteur m’a fait découvrir de nouvelles façons d’écouter Beethoven, des émotions, son grand humanisme. Super ! En deuxième partie, c’est l’histoire de Kiki van Beethoven qui habite une maison pour personnes âgées, qui écoute beaucoup Beethoven en observant son masque. Comme elle est souvent seule, Beethoven la rapproche des autres pensionnaires, de sa belle-fille et on apprend comment et pourquoi. Histoire et livre magnifiques.
Ma vie avec ces animaux qui guérissent
Un livre fort sympathique que ce Ma vie avec ces animaux qui guérissent.
L’auteur nous parle de son attachement envers les animaux à travers des souvenirs de son enfance et de sa vie à Trois-Pistoles. On y apprend beaucoup de choses sur les bêtes, les domestiquées principalement, leurs mœurs, leur degré d’intelligence et leurs qualités et défauts. Il y a de belles photos de ses animaux favoris. L’écriture est simple; le propos direct. Le tout est tellement intéressant que je l’ai lu quasiment d’une traite.
Médée
Il ne faut pas manquer cette pièce présentée au Théâtre Denise-Pelletier jusqu’au 26 mars prochain.
Dans une mise en scène de Caroline Binet, cette pièce écrite il y a plus de 2500 ans n’a pas pris une ride. Violette Chauveau y incarne une Médée féroce, pleine de rage, mue par un désir de vengeance qui la conduira à tuer ses enfants. Le décor est sobre et sert admirablement bien le jeu des acteurs. Médée nous communique son angoisse, son déchirement intérieur, son implacable décision de se venger de son mari. Malgré la référence aux dieux antiques, Médée a des accents étonnamment modernes.
L’Empereur guerrier de Chine et son armée
Quelle exposition ! Quelle idée géniale il a eu, cet empereur, d’amener avec lui toute sa bande dans sa tombe : ses guerriers, ses esclaves, ses acrobates, ses animaux préférés… tout ce monde qu’il a aimé sur cette terre et qu’il voulait continuer à aimer dans l’au-delà. Peut-être est-ce lui qui avait raison. Aujourd’hui, nous mourons seuls et nous restons seuls confinés dans notre petite urne. Autres temps, autres mœurs.
Mais que lit Stephen Harper ?
Il y a quelques années, j’ai lu Life of Pi (2001) de Yann Martel et cela m’a laissé une profonde impression. Sorte de fable qui donne à réfléchir tout autant que conte drolatique.
Dernièrement la lecture de Mais que lit Stephen Harper ? : suggestions de lectures à un premier ministre et aux lecteurs de toutes espèces m’a également frappée par l’intelligence de sa démarche et l’utilité de son propos. C’est aussi une lecture très agréable. Je me suis attardée à l’oeuvre qu’il suggère, au livre 50, Jane Austen, a life de Carol Shields (Éditions Penguin Books, 2001 et Fides, 2002).
J’y ai trouvé un témoignage du rôle important de l’écrivain. L’écrivain est tour à tour historien, conteur, philosophe. À travers ses personnages, il témoigne de l’humain et ses livres sont des cadeaux pour tous ceux qui veulent bien réfléchir et se laisser toucher. Ce sont des moments de quiétude dont parle Yann Martel.
Dans les suggestions de lecture de Yann Martel, j’ai pu relever de nombreuses références qui vont m’intéresser.
J’ai également relevé des passages tout à fait savoureux, par exemple : « Si on lit des livres on est meilleur que les chats. Lire un livre c’est une vie de plus. Ça ne prend donc que neuf livres pour que les chats nous regardent avec envie. »
Des passages instructifs : « La langue anglaise est celle qui possède, de loin, le vocabulaire le plus vaste au monde, bien au delà de 600 000 mots. Le français, en comparaison, en a, paraît-il, 350 000 et l’italien, 250 000. Pour éviter les indignations, il faut ajouter, dit-il, que dans le langage courant, la différence est moindre. »
Des passages qui ont beaucoup éclairé ma lanterne : « La fiction engage la personne tout entière. Un roman traite de la Vie elle-même, alors que l’histoire s’en tient à un exemple particulier de vie. »
La Canicule des pauvres
Danielle Laurin, du journal Le Devoir, titrait son article : La saga des ratés. C’est exactement le propos de ce livre. Durant dix jours, une canicule frappe Montréal. Au Galant, une ancienne maison de passe transformée en immeuble locatif, se côtoient divers personnages : un revendeur de drogue, un pornographe, un bédéiste japonais, un groupe punk, une tueuse à gages et beaucoup d’autres. Ils sont tous fascinants dans leur médiocrité, intenses et colorés. Les chapitres sont courts et font vivre l’histoire, qui n’est pas banale, d’un seul personnage à la fois. Pour l’écriture, nous ne sommes pas dans la dentelle ; le langage est cru, voire vulgaire et il y a beaucoup de sexe, mais quel roman ! Comme le dit si bien Danielle Laurin, il faut « accepter de vivre une expérience littéraire hors des sentiers battus. »
Le Billet de la semaine
Bonjour à vous toutes et à vous tous,
J’espère que vous allez bien… Merci de toutes ces belles suggestions.
Ce samedi 19 mars 2011, à radio Ville-Marie (91,3 FM), de 12h30 à 13h, je reçois le comédien Benoît McGinnis qui vient nous parler de la pièce de William Shakespeare, Hamlet, présentée au TNM jusqu’au 2 avril prochain.
Je vous souhaite une très belle fin de semaine et à vendredi prochain,
Marie-Anne
Les yeux bleus de Mistassini
J’ai fini la lecture du livre de Jacques Poulin, Les yeux bleus de Mistassini. J’ai bien aimé – j’aime particulièrement les références aux différents endroits de Québec et de Paris. On a l’impression de s’y trouver. J’apprécie aussi la passion de la lecture qui fait toujours partie des histoires de Jacques Poulin. J’ai toutefois trouvé troublante l’histoire amoureuse entre le frère et la sœur, tout dans le non-dit et les nuances. Je crois que les relations amoureuses des personnages de l’auteur sont toujours ambiguës comme c’est le cas ici.
28 janvier 2011
Le livre de Poulin met en scène des jeunes d’aujourd’hui qui se cherchent, et qui vont assister au crépuscule de la vie d’un vieux monsieur, un libraire, qui aura un impact sur leur jeune vie et les aidera à passer à l’âge adulte via leur intérêt partagé pour l’écriture et la littérature. Ce livre est léger, mais pas vide, il est lumineux et il y a un cheminement dans l’histoire que vivra le narrateur. On a hâte de continuer pour voir où chaque personnage ira et ce qu’il fera. Le jeune lecteur pourra s’identifier aux deux jeunes gens du livre et les comprendre. Personnellement, j’ai aimé, mais sans plus.
Colette, la vagabonde assise
Colette (Gabrielle) est née le 28 janvier 1873 dans « la maison au perron qui boîte » au village de Saint-Sauveur-en-Puisaye, en Bourgogne. Fille de Sido (Sidonie Landois) femme moderne pour son temps et du capitaine Jules-Joseph Colette. Après une enfance heureuse, Colette rencontre adolescente Henri Gauthier-Villars, dit Willy, avec qui elle se marie en 1893. Auteur de romans populaires, il a un « atelier de nègres ». Colette se joint au groupe. Willy lui propose d’écrire ses souvenirs d’écolière en mettant du piquant et du patois. « Claudine » est née. Les livres sont publiés sous le seul nom de Willy.
Divorce et second mariage en 1912 avec le baron Henri de Jouvenel, rédacteur du journal Le Matin, avec lui, elle a une fille, Bel-Gazou.
En 1935, elle rencontre Maurice Gaudeket, elle a 16 ans de plus que lui. Et un nouveau mariage. Colette a tous les dons et tous les vices ! Elle fait du théâtre, du Music-hall, du journalisme (Le Matin). Elle fait de la peinture, de la tapisserie, donne des conférences en France et en Belgique. Elle ouvre une boutique de produits de beauté, en face de l’Élysée, où elle accueille et conseille les clientes.
Colette raffole des honneurs : en 1928, elle est reçue Grand officier et en 1936, Commandeur de la légion d’honneur. En 1945, elle est élue à l’Académie Goncourt. Colette aime les femmes, les hommes, sans oublier sa passion pour les bêtes. L’image de Sido, la mère irremplaçable, hante chaque texte.
Le 3 août 1954 disparaît Colette. Ses obsèques civiles dans la cour d’honneur du Palais-Royal sont grandioses (le curé de Saint-Roch lui a refusé l’absoute).
Une biographie des plus intéressante avec beaucoup de détails sur cette époque. Et pour connaître Colette de plus près, il faut aussi lire : Colette par elle-même de Germaine Beaumont et André Parinaud (Collection Écrivains de toujours, Le Seuil, 1954). Germaine Beaumont a été longtemps, la secrétaire de Colette au Matin; en plus des nombreux séjours passés ensemble à Rozven en Bretagne.
Sylvie Durbet-Giono sera à Montréal à l’automne. Elle donnera une conférence sur son père Jean Giono le mardi 26 octobre, à 19h30, au Pavillon 3200 Jean Brillant de l’Université de Montréal.