C’est Foglia qui m’a mis sur la piste de cet auteur : « [...] Tout de même, cette semaine, j’ai trouvé un truc [une vidéo] pas pire : The Killer Inside Me. D’après un roman très noir de Jim Thompson. À une époque qui a duré longtemps je lisais beaucoup de romans noirs, puis je n’en ai plus lu du tout, je les ai tous jetés sauf une vingtaine, dont deux de Jim Thompson, Rage noire (1993), un des livres les plus tordus que j’ai lus dans ma vie et 1275 âmes (1966) pas mal malade aussi, le chef-d’œuvre de Thompson dont Tavernier a fait une remarquable adaptation avec Noiret, c’est à la Boîte Noire sous le titre de Coup de torchon. » (La Presse 14 décembre 2010)

Résumé : « Dans l’ouest [américain] oublié de Dieu et des hommes, au fin fond de nulle part, le shérif adjoint Tom Lord paraît dérisoire. Jusqu’au jour où il tue, en état de légitime défense et protégé par l’insigne. Il provoque alors une réaction en chaîne de morts violentes et la furie vengeresse d’une femme qu’il devra affronter sans le secours de la loi. »
Pour être tordu, ça l’est et pas à peu près. Touffu aussi. On n’explique pas tout, mais c’est l’atmosphère qui compte. Un bémol : dans la traduction (je ne peux rien dire de la version originale), le langage « joualisant » des personnages est très mal rendu et non nécessaire. Mais on finit par s’y habituer après une dizaine de pages.

Titre original : The Transgressors

Ce petit livre, paru en 2007, trace un résumé très bien fait de la vie de Colette et présente de très jolies illustrations qui accompagnent le texte. À la lecture de ce petit bijou, on a le goût et la curiosité d’aller lire l’œuvre. Je me permets de faire le lien avec un livre lu récemment et écrit par cette grande Colette : La Chatte (Éditions Grasset, 1933). Tout amateur de littérature et… de chats… se délectera des descriptions faites de la relation entre l’homme et le chat ! Des moments de pur bonheur. Bonne lecture !

Illustrations de Philippe Lorin.

L’auteure est journaliste et animatrice. Elle signe des chroniques sur la médiumnité dans la revue La Semaine. Elle a aussi animé l’émission Si c’était Vrai, au Canal Vie.
Dans ce volume, on trouve une soixantaine de témoignages de personnes dignes de confiance, qui nous font part de leur expérience personnelle dans ce domaine.
C’est un livre intéressant, mais il faut un esprit ouvert pour croire qu’il y a quelque chose de plus grand que nous dans un ailleurs. Bonne lecture !

L’auteure nous dévoile avec humour et émotion son contact avec l’au-delà par l’entremise d’un médium. Elle partage avec nous tantôt ses doutes, tantôt son étonnement. Son père est décédé d’une façon tragique et il revient lui parler… Ce livre est un récit captivant qui nous invite à nous questionner sur la survie après la mort et surtout son évolution. On ne peut pas rester indifférent. Bonne lecture !

Bonjour à vous toutes et à vous tous,

Je termine l’année 2010 sur un gros, gros coup de cœur : Eldorado de Laurent Gaudé (Actes Sud, Leméac, 2006).
J’avais déjà abordé l’auteur par quelques titres, mais quand j’ai réalisé qu’Eldorado restait à lire, je me suis dit, voilà l’occasion de bien commencer ses vacances. Époustouflant ! Une histoire qu’on ne peut mettre de côté, un rythme, un souffle…
Gaudé met en scène le commandant Salvatore Piracci, 40 ans, divorcé, sans enfant, qui depuis 20 ans, patrouille au large de l’île de Lampedusa et fait « la chasse » aux immigrants clandestins qui tentent de rentrer illégalement au pays. Gravitent autour de lui plusieurs personnages inoubliables dont je ne veux rien révéler de plus ici pour ne pas vous enlever un pur moment de lecture.

Également, à signaler le film de Rose Bosch La Rafle (France, 2009, 2010), avec, entre autres, Laurent, Jean Reno, Gad Elmaleh, Sylvie Testud, Anne Brochet, Catherine Allégret, etc.
Ce n’est peut-être pas la meilleure suggestion à faire durant le Temps des Fêtes, mais c’est à voir ne serait-ce que pour ne pas oublier les horreurs et les conséquences que la Deuxième Guerre mondiale a eu sur des millions de gens. Cela pose aussi plusieurs questions dont celui du cas de conscience. Comment peut-on vivre après de telles atrocités ?
Qui n’a pas entendu parler de cette fameuse journée du 16 juillet 1942 à Paris, alors que 13 000 Juifs furent entassés pendant plusieurs jours dans le Vélodrome d’hiver (le Vel d’Hiv) et ce, avant d’être transférés dans des camps en France, puis conduits à ceux d’extermination allemands ?
Le reste, c’est à vous de le découvrir en allant voir ce film, de facture traditionnelle, mais dont les images nous hantent longtemps après la fin du visionnement.

Un très Joyeux Noël à tous les membres du Club des Irrésistibles !

Marie-Anne

Un roman adorable de Sepúlveda. Campés à Santiago, des anarchistes et des exilés de retour au pays évoluent dans un roman d’action calme, serein, truffé de faits historiques. On y reconnaît l’humour de Sepúlveda ainsi que la profondeur de ses propos.
Prix Primavera 2009 (Espagne).

Titre original : La Sombra de lo que Fuimos

Joshua est un Juif né en 1936 et nous sommes au milieu des années 70, la plupart du temps à Montréal, mais Richler promène aussi son personnage à Londres, aux États-Unis et en Espagne dans de nombreux flash-back. Richler n’a pas la plume dans sa poche.

C’est un observateur très critique par rapport à tout : la religion (aussi bien la sienne que la catho), les anglos comme les francos, les vieux et les jeunes, les hommes et les femmes, la politique et la corruption… tout le monde y passe. Mais avec une finesse et un humour hors du commun. C’est souvent touffu : par certains côtés, il me fait penser à Woody Allen.

Titre original : Joshua Then and Now

Est-ce possible, après Seul le silence (l’histoire d’un tueur d’enfants) et Vendetta (l’histoire d’un mafioso), qu’Ellory soit encore capable de me fasciner autant ? La réponse : oui, presque ! L’histoire ? Ça se passe à Washington. Plusieurs femmes sont assassinées de la même manière. Une histoire de « serial killer » comme je les aime, avec la politique étrangère américaine et la drogue en arrière-plan, ce que j’ai moins aimé, car un peu trop appuyé. Vous en dire plus ne serait vraiment pas honnête de ma part. Sachez seulement qu’il est difficile de ne pas s’attacher aux personnages, peu importe de quel côté de la clôture ils se trouvent.
Une dernière remarque. Lors de la réunion de décembre de notre club de lecture, on reprochait à Donna Leon de toujours se servir du même canevas pour écrire ses romans. On pourrait en dire autant de Roger Jon Ellory. Mais on lui pardonne facilement !

Titre original : A Simple Act of Violence, 689 pages

Bonjour à vous toutes et à vous tous,

Je profite de l’occasion de notre premier anniversaire sur le Web, pour remercier de tout cœur toute l’équipe du Club des Irrésistibles. Si vous recevez à tous les vendredis l’Infolettre, c’est grâce à vos suggestions, bien sûr, mais aussi à tous ces gens qui travaillent dans l’ombre, derrière leur ordinateur, pour rendre le site le plus convivial possible. Surtout continuez à être aussi nombreux, semaine après semaine, à venir partager vos suggestions coups de cœur.

À radio Ville-Marie (91,3 FM), ce samedi 18 décembre, de 12h30 à 13h et, en reprise à minuit le soir même, rediffusion de l’entretien avec Anne Grace, conservatrice de l’art moderne et commissaire de Rouge cabaret : le monde effroyable et beau d’Otto Dix, exposition présentée au Musée des beaux-arts de Montréal jusqu’au 2 janvier 2011.

Je vous souhaite une très belle fin de semaine et à vendredi prochain,

Marie-Anne

Oui, ce film de 95 minutes est magnifique. Pour la poésie de tout le langage cinématographique.
Pour la beauté des images, notamment des paysages d’hiver qui traduisent la solitude du père, Jean-François, et de sa fille, Julyvonne.
Pour l’interprétation juste et toute en nuances d’Emmanuel Bilodeau et de sa propre fille, Philomène.
Pour le scénario qui, lentement et sans déroger de son propos, fait découvrir le refus par le père de toutes institutions sociales, de l’école aux services de santé et policiers, l’acceptation tacite de ce refus par sa fille (sauf sa demande insistante de voir sa mère à la prison) et finalement par tous les villageois. En dépit de leur proximité dans la vie quotidienne, père et fille vivent une incapacité à communiquer réciproquement leurs émotions, même lors des événements les plus bouleversants de leur vie personnelle. Les silences et les regards parlent. Les dernières images du film laissent soupçonner que père et fille parviendront à une communication plus intime. En dépit de tant de retenue, ce film dégage beaucoup d’émotions et est difficilement oubliable.

Un père élève sa fille seule. Il la protège d’une manière excessive. De temps en temps, Julyvonne visite sa mère en prison. Un événement viendra bouleverser la vie de ces deux êtres. Un film pour cinéphile. Emmanuel Bilodeau et sa fille Philomène crèvent l’écran. On trouve, dans ce film, une sensibilité de Denis Côté, une très grande place à la beauté et à la poésie. À voir !

Ce roman, magnifiquement écrit, raconte le choc de la colonisation britannique au sein de l’ethnie Igbo, à l’époque victorienne. Le personnage principal est Okonkwo, un homme fier de ses traditions. Il ambitionne de gravir les échelons au sein de sa société et ne craint pas l’usage de la force. Il tue un homme par accident et est exilé dans le village d’origine de sa mère pendant sept ans. Pendant son absence, les Britanniques, accompagnés de missionnaires chrétiens, se sont installés dans son village. Les traditions ancestrales sont bafouées, la justice des Blancs est autoritaire et brutale. On sent que ça va mal finir…
Ce roman est un classique de la littérature nigériane et même de la littérature africaine anglophone. Il faut idéalement le lire en anglais. C’est une œuvre magistrale.

Guide complet des lieux les plus extraordinaires; des milliers d’heures de recherche enjolivées agréablement de centaines de photos couleurs et de nombreuses cartes situent la région décrite dans le texte et présentent le lieu choisi pour être parmi les plus beaux sites à visiter sur cette planète.
Pour le voyageur en chacun de nous cela met l’eau à la bouche; toutes ces suggestions nous incitent au voyage. Que ce soit de la main de Dieu (si vous y croyez !) ou de la main de l’Homme (si vous y croyez itou !) il existe de grandes créations qui se passent de commentaires et qui méritent un déplacement sur place. Les ressources humaines se vivent également à travers les siècles de la préhistoire à nos jours. Le livre fait référence aux sites qui ont été répertoriés de 1978 à 2009 par l’Unesco (Organisation des Nations Unies pour l’éducation de la science et la culture). Une bible de 840 pages qu’il fait plaisir d’offrir et de recevoir. Que de sites alléchants sur cette planète ! À vous de découvrir…

Il y a peu de temps avait lieu à Montréal un concours de jeunes pianistes et j’ai alors fait le lien avec ce roman de Bjornstad qui fut ma découverte de l’été.
L’auteur nous introduit dans le milieu fermé des jeunes prodiges qui doivent s’affronter dans différents concours de musique afin de se faire remarquer et remporter la palme des honneurs avant d’atteindre l’âge adulte. C’est aussi un regard sur une société et sa culture que pose l’auteur dans cette oeuvre d’autant plus réelle qu’il a lui-même fait partie de cette petite communauté de jeunes pianistes de son pays. J’ai cherché d’autres titres de cet auteur, traduits en français, sans succès; c’est à suivre…

Troublant de tendresse, d’amour et de pardon. Un secret de famille qui sera dévoilé lors des obsèques d’un couple dont les enfants ont découvert une boîte contenant les lettres que leur père adressa à leur mère tout au long de leur union. Moments intenses pour les protagonistes et leur entourage. Beaux moments de lecture.

Titre original : Wednesday Letters

Il s’agit du premier roman de Donna Leon dans lequel apparaît le commissaire Guido Brunetti. On voit donc arriver un à un les personnages qui le suivront tout au long de la série : sa femme Paola et leurs deux enfants (leur fille Chiara et leur fils Raffaele), les parents de Paola, Patta (le supérieur de Brunetti), Alvise et Riverre (collaborateurs pas très futés de Brunetti), Ettore Rizzardi (le médecin légiste), etc.
Dans cette première enquête, Brunetti doit résoudre le meurtre d’un éminent chef d’orchestre retrouvé assassiné au cyanure dans sa loge après le deuxième acte de La Traviata. Ayant fait ses premières armes à Naples où tout se règle par la violence, Brunetti doit utiliser à Venise des méthodes plus raffinées, car ici, les criminels et les victimes font partie de la haute société tout comme ses beaux-parents. Comme le disait si bien un membre du club lors de notre réunion, Donna Leon joue de finesse et d’originalité dans la résolution de cette intrigue. Et c’est sans compter le sens de l’observation très acéré de l’auteure sur la société vénitienne.

Titre original : Death at La Fenice

Bonjour à vous toutes et à vous tous,

C’est toujours un grand plaisir de lire vos suggestions.
Des lecteurs, d’un peu partout dans le monde, sont de plus en plus nombreux à se joindre au Club des Irrésistibles. Super !

À radio Ville-Marie (91,3 FM), ce samedi 11 décembre, de 12h30 à 13h et, en reprise à minuit le soir même, je reçois la scripte-éditrice, Natalie Lecompte, qui vient nous parler de 2010 Revue et corrigée, une production du Rideau-Vert, présentée au Théâtre Outremont jusqu’au 8 janvier 2011.

Durant la période des Fêtes, Entracte vous présentera des reprises d’entretiens qui ont fait l’actualité cette année. Et dès le 8 janvier, de nouvelles chroniques théâtrales vous seront offertes tous les samedis.

Avant de vous souhaiter une belle fin de semaine et de vous donner rendez-vous vendredi prochain (le Club des Irrésistibles ne fait pas relâche durant le Temps des Fêtes), voici un dernier rappel pour inscrire votre nom comme membre du jury.

En effet, comme l’an dernier, le Club des Irrésistibles désignera en 2011 une œuvre qui se méritera le Prix annuel des lecteurs et lectrices du Club. Il pourrait s’agir aussi bien d’une redécouverte que d’une parution récente, peu importe le genre littéraire.

Cette œuvre sera choisie parmi les cinq titres qui sont revenus le plus souvent durant l’année dans le bulletin-courriel du Club. Vous pouvez faire partie du jury que vous soyez au Québec ou ailleurs sur la planète (nous recevrons par courriel le vote des membres qui ne pourront se déplacer à la bibliothèque Robert-Bourassa).

Si ce n’est déjà fait, toute personne intéressée à être membre du jury est priée de me le faire savoir par courriel marie-anne.poggi@videotron.ca avant le 30 décembre 2010.

Les titres des cinq œuvres sélectionnées seront dévoilés dans l’envoi du vendredi 31 décembre 2010. Puis, le lundi 18 avril 2011, de 10h à 12h, à la Bibliothèque Robert-Bourassa à Outremont, le décompte des votes sera rendu public lors d’une rencontre des membres du Club des Irrésistibles et de leurs ami(e)s.

Merci de votre belle et grande fidélité,

Marie-Anne

J’ai récemment découvert cet auteur blanc sud-africain. Il se sert d’une intrigue policière, pour parler de son pays tel qu’il est maintenant, avec toutes les séquelles des années de l’apartheid. J’ai lu deux de ses livres : le premier, L’âme du chasseur (2002, 2005), raconte une poursuite très étonnante et le second, Les soldats de l’aube (2000, 2003), nous ramène aux guerres oubliées en Angola. Je vous le recommande vivement, il a le talent de retenir votre intérêt. Quand vous y entrez, vous ne pouvez plus en sortir.

L’auteure, d’origine américaine, est devenue moniale bouddhiste. Elle nous livre un enseignement dont la simplicité parle au cœur d’une façon directe. Elle nous invite à une réconciliation intérieure quotidienne. Ce volume offre à tout individu des techniques simples afin de dire oui à la vie. Pema Chödrön a écrit plusieurs volumes fort intéressants et enrichissants. Bonne lecture !

Titre original : The Wisdom of no Escape

L’inspecteur Miller enquête sur des meurtres en série. Ce sont toutes des femmes retrouvées égorgées avec un ruban à la gorge comme si elles étaient des valises. Mais elles n’ont pas d’identité et l’histoire se complique quand on découvre d’autres meurtres qui ont tous un rapport avec la C.I.A. Excellent policier, intrigues différentes jusqu’à la fin. À lire, fantastique.

Titre original : Simple Act of Violence

Très original. « On perd tout et on ne gagne jamais plus que ce qu’on perd quand on oublie la vertu du contentement. » Elle a épousé A. Au fil du temps, le couple s’effrite, se chicane. A. ne pense qu’à lui, elle l’attend sur une chaise, mais elle se transforme tout à coup en chatte. Elle raconte sa vie de chatte avec A., la comparaison avec lui entre épouse et chatte. Le maître A. est roi. Quelle vie est la meilleure ? Ce livre nous fait réfléchir sur la vie avec les autres, mari, voisins, famille, son image face aux autres et les autres face à soi-même. Très spécial et intéressant. À lire !